L’éloquence, outil de séduction compensatoire d’un personnage topique : l’amoureux disgracié
- Porterie, Grâce (2020)
Mémoire
Non consultable
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- L’éloquence, outil de séduction compensatoire d’un personnage topique : l’amoureux disgracié
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- 11 septembre 2020
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- Théocrite
- Virgile
- Perrault
- Rostand
- Ovide
- Rhétorique
- Éloquence
- amour
- séduction
- laideur
- beauté
- corps
- Cyrano
- Corydon
- Polyphème
- Riquet
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L’un des thèmes les plus exploités par la littérature est très certainement celui de l’amour ; quelle que soit sa nature et décliné sous des formes diverses, il peut se vivre, se pratiquer, s’apprendre et surtout, se dire. Pourtant, l’amour est loin d’être toujours synonyme de bonheur : il arrive qu’une situation de non-réciprocité des sentiments alimente une intrigue, engage de longues déplorations désespérées ou condamne des personnages à une fin tragique. Un point commun lie plusieurs amoureux éconduits bien connus : en effet, disqualifié à cause d’un physique disgracieux ou d’une condition sociale défavorisée, l’exclusus amator tente parfois, quand il en a l’opportunité voire la capacité, de compenser ses manquements en valorisant par le biais d’un discours éloquent des atouts ou des qualités qu’il possède.
Pour illustrer notre étude, nous nous proposons de confronter, de façon inédite et dans la perspective de nos premiers travaux, trois textes antiques, à savoir l’Idylle XI de Théocrite, l’Eglogue II de Virgile et un passage du chant XIII des Métamorphoses d’Ovide. L’Idylle XI et les vers 735 à 897 du chant XIII des Métamorphoses qui nous intéresse donnent tous deux à entendre le chant solitaire du Cyclope Polyphème adressé à la nymphe Galatée. Si la description du monstre diffère quelque peu d’un texte à l’autre, sa laideur s’exprime essentiellement au travers de son œil unique et d’une pilosité hyperdéveloppée. Le premier s’adresse à l’être aimé in absentia quand le second ignore être entendu de la Néréide, cachée non loin de là auprès de son amant Acis. L’Eglogue II de Virgile laisse quant à elle entendre le berger Corydon, éperdument amoureux du délicat Alexis, qui vit en ville avec son maître Iollas : c’est ici la classe sociale du berger qui présente un obstacle à l’amour.
Nous proposons un prolongement à partir de deux textes issus de la littérature française moderne : il s’agit du conte Riquet à la Houppe extrait des Contes de ma mère l’Oye de Charles Perrault, recueil publié en 1697, ainsi que d’un passage de la pièce à succès d’Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, représentée pour la première fois en décembre 1897. Ce choix réduit et volontairement non-exhaustif se justifie avant tout par la diffusion très large de Cyrano de Bergerac auprès du public, son impact sur l’imaginaire collectif et la densité de la
matière rhétorique à disposition pour cette étude. Le conte de Perrault opère quant à lui une cheville dix-septièmiste à la fois pop
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L’un des thèmes les plus exploités par la littérature est très certainement celui de l’amour ; quelle que soit sa nature et décliné sous des formes diverses, il peut se vivre, se pratiquer, s’apprendre et surtout, se dire. Pourtant, l’amour est loin d’être toujours synonyme de bonheur : il arrive qu’une situation de non-réciprocité des sentiments alimente une intrigue, engage de longues déplorations désespérées ou condamne des personnages à une fin tragique. Un point commun lie plusieurs amoureux éconduits bien connus : en effet, disqualifié à cause d’un physique disgracieux ou d’une condition sociale défavorisée, l’exclusus amator tente parfois, quand il en a l’opportunité voire la capacité, de compenser ses manquements en valorisant par le biais d’un discours éloquent des atouts ou des qualités qu’il possède.
Citation bibliographique
Porterie, Grâce (2020), L’éloquence, outil de séduction compensatoire d’un personnage topique : l’amoureux disgracié [Mémoire]