Vieillissement et vulnérabilité : comment rendre moins difficile le retour de la vulnérabilité ?
- Moreau, Xavier (2016)
Mémoire
Non consultable
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- Vieillissement et vulnérabilité : comment rendre moins difficile le retour de la vulnérabilité ?
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- Moreau, Xavier
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- juin 2016
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- philosophie
- éthique du soin
- vieillissement
- droit
- droit de la santé
- médecine
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Ce mémoire de recherche, se situe dans le cadre d'un parcours philosophique transdisciplinaire en éthique du soin, à partir d’une expérience clinique, et au travers de celle du vieillissement en établissement de santé. Sa vocation, éthique, pourrait se résumer par les mots du philosophe Alain, "Penser, c'est nier ce que l'on croit". Pourtant, si nous pouvons souscrire à cette logique, peut-on, doit-on nécessairement tout nier ? Car, si l'homme ne peut se passer de connaissance, qu'en est-il de la sagesse et de l'homme éthique dans son appropriation ? C’est en germe toute l’ambition qui, dans le cadre d'un parcours philosophique plus général, tente de retracer un parcours de vie, au travers de l’expérience du vieillissement humain. Une dualité bergsonienne, entre temps social et durée intime en est, peut être, l’un des fils nécessaire que nous avons choisi de suivre dans le dilemme de la vieillesse.
Durant nos recherches, nos observations sur la condition humaine nous ont conduit à considérer que l’homme d’action ne pense qu’au lendemain. Préjugeant être libre, il délaisse au fur et à mesure ce qu’il est, pour se conformer à l’idée qu’il s’en fait, et à celle que lui renvoie le miroir de ses prétentions. Toutes nuances singulières sont comme rendues imperceptibles à l’œil nu. Pour autant, dans cette comédie humaine, lorsqu’il ne s’agit pas de drame humain, le vieil homme n’apprend plus rien du présent qui passe. Il se raccroche, parfois désespérément, à un passé fuyant lui aussi. Et il veut, encore et toujours, penser au pré-sent et à ses droits, que lui doit la vie.
Mais, voilà, l’on ne peut être et avoir été. Alors, puisque le présent lui semble irrémédiablement désuet, ne faudrait-il pas plutôt vivre main-tenant ? C’est-à-dire, la main tendue, non plus vers ce que la vie a déjà donné naguère, quitte à saisir d’une main affaiblie par les ans, ce qui peut encore être saisi et maintenu ne serait-ce qu’un instant. Chose ô combien difficile, s’il en est ! Car, tous les "vieux" ne sont pas égaux dans la vieillesse et le vieillissement. Nombreux sont en effet ceux qui se souviennent avoir été. Tous, avoir nagé dans les eaux tumultueuses de la jeunesse, débordant d’activité. Puis, dans la maturité, bien trop absorbé par le temps social, rare ceux qui se sont distinctement perçus.
La vieillesse venue, le vieil homme se re-trouve alors au pied du mur, hagard parfois, las souvent, lorsqu’il n’est pas atteint d’affections qui le privent encore de s’a-percevoir...
D ‘ailleurs, la société, encore une fois, va tenter de pallier les in-suffisances. Dans une ultime substitution palliative, le biopouvoir l’emporte sur l’ipséité. Confiant alors au médecin et à l’institution médicale le rôle si complexe de prodiguer les soins « indispensables » au vieillissement, dans l’ultime recherche et la publicité d’un confort de plus en plus difficile à maintenir, il est comme infantilisé, pris dans le dernier tourbillon et la toile du temps.
Notre thèse sera donc un prolongement des travaux de Foucault et d’Illich. Partant respectivement de deux concepts fort, que sont le biopouvoir et la iatrogénie sociale, nous esquissons l’idée d’une attitude éthique, au rapport d’un devoir subjectif de résistance et de liberté. Autrement dit, en réponse aux déterminismes divers, nous pensons que l’homme est seul responsable de sa finitude. Partant de là, nous pensons qu’il se doit par conséquent de résister aux pressions de l’organisation mondaine, en acceptant de constituer, lui-même, le projet de son propre vieillissement, comme dernier acte de son existence. Ainsi, dans l’acceptation de la vieillesse, nous considérons que réside la réappropriation vitale de l’être raisonnable, comme l’œuvre ultime de l’artiste.
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Ce mémoire de recherche, se situe dans le cadre d'un parcours philosophique transdisciplinaire en éthique du soin, à partir d’une expérience clinique, et au travers de celle du vieillissement en établissement de santé. Sa vocation, éthique, pourrait se résumer par les mots du philosophe Alain, "Penser, c'est nier ce que l'on croit". Pourtant, si nous pouvons souscrire à cette logique, peut-on, doit-on nécessairement tout nier ? Car, si l'homme ne peut se passer de connaissance, qu'en est-il de la sagesse et de l'homme éthique dans son appropriation ? C’est en germe toute l’ambition qui, dans le cadre d'un parcours philosophique plus général, tente de retracer un parcours de vie, au travers de l’expérience du vieillissement humain. Une dualité bergsonienne, entre temps social et durée intime en est, peut être, l’un des fils nécessaire que nous avons choisi de suivre dans le dilemme de la vieillesse.
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Citation bibliographique
Moreau, Xavier (2016), Vieillissement et vulnérabilité : comment rendre moins difficile le retour de la vulnérabilité ? [Mémoire]