Le Théâtre du Crâne : une poétique de l'auto-traduction et de l'intertextualité dans La trilogie de Samuel Beckett
- Reichert, Samuel (2021)
Thèse
Accès restreint
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- 2021TOU20047
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- Le Théâtre du Crâne : une poétique de l'auto-traduction et de l'intertextualité dans La trilogie de Samuel Beckett
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- The Theater of the Skull : an intertextual poetics of self-translation in Samuel Beckett's trilogy of novels
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- 16 juin 2021
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- Beckett
- Joyce
- Shakespeare
- La trilogie
- Intertextualité
- Auto-traduction
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- Beckett
- Joyce
- Shakespeare
- The trilogy of novels
- Intertextuality
- Self-translation
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- Il s’agit d’une étude de l’œuvre bilingue de Samuel Beckett, d’un examen du développement progressif des autotraductions à travers des échos et allusions qui se répètent intertextuellement dans l’oeuvre. La notion d’un « projet esthétique » s’oppose, dans cette étude, à une progression intermittente et irrégulière, mais continuelle de certains thèmes d’un texte à sa traduction, et de cette traduction à un texte autre…. Une progression qui suggère que l’œuvre se nourrit d’elle-même, s’amplifiant paradoxalement dans sa réduction. Gains et pertes deviennent « potentialisation ». Le présent détermine rétroactivement son propre passé. Beckett se crée de nouveau à travers la répétition des mots, des vielles questions, traduisant les mêmes vieux textes, tous pareils toujours nouveaux, car le sujet est réduit à la liberté absolue, n’ayant rien choisi, rien su, et surtout rien décidé. Ce « rien » devient un problème théâtral d’une voix parlante face à son artifice. Il s’agit de la voix du texte : le rien qui est, cherche son être avant qu’elle parle, dont elle ne pourrait rien savoir, elle qui se dispose uniquement des mots pour se connaitre, ses mots mystérieusement écrits aussitôt. C’est le seul moyen également pour se faire connaitre, pour se représenter, peut-être pour un lecteur ou un spectateur, peut-être pour elle seule, une voix qui parle toute seule. Ceci est le théâtre du crâne.
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- A bilingual study of the Beckettian oeuvre, looking closely at the progressive development of the self-translations through intermittent echoes and allusions that repeat themselves intertextually. The notion of an “esthetic project” is countered by a stulted yet progressive development of themes from one text, one translation, to another text. We see that the work is “feeding” off itself, growing as it goes. Gain and loss become potentialisation, the present retroactively determining its past, Beckett creating himself anew through the repetition of words and the asking of the same old questions, translating the same old texts, all the same ever new because the Beckettian subject is reduced to freedom, having chosen nothing, known nothing, and most importantly decided absolutely nothing. This “nothing” becomes the theatrical predicament of a speaking voice faced with its own artifice, the nothing that is, trying to know what it was before it spoke, of which it could know nothing not having spoken of it, words spoken which are no sooner mysteriously written being its only means of knowing itself, making itself known, perhaps to a reader or a spectator, perhaps only to itself. This is the theater of the skull.
Citation bibliographique
Reichert, Samuel (2021), Le Théâtre du Crâne : une poétique de l'auto-traduction et de l'intertextualité dans La trilogie de Samuel Beckett [Thèse]