Ouidah coloniale : le déclin d'une ville dans le Dahomey sous domination française (de la fin du XIXe siècle aux années 1960)
- Sogbossi, Valère (1983-....) (2022)
Thèse
Accès restreint
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- Ouidah coloniale : le déclin d'une ville dans le Dahomey sous domination française (de la fin du XIXe siècle aux années 1960)
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- Colonial Ouidah : the decline of a city in Dahomey under French domination (from the end of the 19th century to the 1960’s)
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- 27 juin 2022
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- Ouidah
- Dahomey
- Colonisation
- Déclin
- Urbanisation
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- Ouidah
- Dahomey
- Colonization
- Decline
- Urbanization
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- Fondé à la fin du XVIe siècle, le royaume de Saxé s’étend jusqu’à la Côte Sous le vent où le roi Kpassè crée une ferme, Gléxwé. Celle-ci émerge dans un cadre géopolitique singulier marqué par la disparition de plusieurs marchés sur la côte de Guinée. Au XVIIe siècle, les compagnies européennes qui cherchent de se libérer du monopole que les Hollandais exercent sur les marchés de la Côte de l’Or, surtout Keta, Cape-Coast, El-Mina, etc. explorent la région plus à l’est. C’est dans ce contexte qu’ils s’établissent à Saxé puis à Gléxwé. Facile d’accès par les voies d’eau fluviales, le bourg prend progressivement la relève des comptoirs voisins et participe à la traite transatlantique. Le volume de ses exportations s’accroît et il devient un enjeu-politique et économique. La prospérité des échanges entre les Xwéda et les Européens suscite la convoitise du Danxomè. Pour accéder à la côte, celui-ci se lance dans une série de conquêtes. Après avoir conquis Allada en 1724, il s’empare de Saxé en 1727. Mais Ouidah résiste aux assauts d’Abomey jusqu’en 1741. À cette date, elle tombe dans l’escarcelle fon. Le bourg devient le comptoir du Danxomè. Par le nombre d’esclaves qui y transite, Ouidah est le plus important lieu de stockage et d’échange d’esclaves de la région jusqu’aux années 1840. Avec le retrait des nations européennes de ce trafic, s’amorce un mouvement de retour des esclaves du Brésil vers les côtes ouest-africaines. Ouidah accueille de nombreux Afro-Brésiliens. Ils se regroupent autour de Francisco Félix de Souza et contribuent à la reconversion de l’économie locale. Ainsi, les produits agricoles, notamment l’huile de palme se substituent aux esclaves. Le négoce des palmistes intéresse les traitants européens qui encouragent leur gouvernement respectif à prendre possession du Danxomè et de Ouidah. Dans, la course au clocher, la ville est annexée en novembre 1892 par les troupes françaises. Sous le joug français, elle perd son dynamisme. Les colonisateurs installent le chef-lieu du territoire à Porto-Novo. Ce choix et les priorités de la colonisation amènent les maisons de commerce européennes à transférer leurs sièges à Porto-Novo puis à Cotonou. Cet état de choses et les crises économiques de l’entre-deux-guerres plongent Ouidah dans un déclin devenu irréversible dès 1945.
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- Founded at the end of the 16th century, the Saxé kingdom extended as far as the leeward coas twhere King Kpassè created a farm, Gléxwé. It emerged in a singular geopolitical framework marked by the disappearance of several markets on the Guinea coast. In the 17th century, European companies seeking to free themselves from the Dutch monopoly on the markets of the Gold Coast, especially Keta, Cape-Coast, El-Mina, etc., explored the region further east. It was in this context that they settled in Saxé and then in Gléxwé. Easily accessible by river, the town gradually took over from the neighbouring trading posts and participated in the transatlantic trade. The volume of its exports increased and it became a political and economic issue. The prosperity of trade between the Xwéda and the Europeans aroused the covetousness of Danxomè. In order to gain access to the coast, Danxomè embarked on a series of conquests. After conquering Allada in 1724, it seized Saxé in 1727. But Ouidah resisted Abomey's assaults until 1741. On that date, it fell into the hands of the Fon. The town became the trading post of Danxomè. In terms of the number of slaves transiting through it, Ouidah was the most important place for the storage and exchange of slaves in the region until the 1840s. With the withdrawal of European nations from this trade, a movement of slaves from Brazil to the West African coast began. Ouidah welcomed many Afro-Brazilians. They gathered around Francisco Félix de Souza and contributed to the conversion of the local economy. Thus, agricultural products, especially palm oil, replaced the slaves. The palm oil trade interested the European traders who encouraged their respective governments to take possession of Danxomè and Ouidah. In the race for the bell tower, the town was annexed by French troops in November 1892. Under the French yoke, it lost its dynamism. The colonisers installed the capital of the territory in Porto-Novo. This choice and the priorities of colonisation led the European trading houses to transfer their headquarters to Porto-Novo and then to Cotonou. This state of affairs and the economic crises of the inter-war period plunged Ouidah into an irreversible decline from 1945.
Citation bibliographique
Sogbossi, Valère (1983-....) (2022), Ouidah coloniale : le déclin d'une ville dans le Dahomey sous domination française (de la fin du XIXe siècle aux années 1960) [Thèse]