Stéréotypes et subjectivité dans l'écriture d'imitation en seconde
- Benard, Eugénie (2016)
Mémoire
Accès restreint
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- Stéréotypes et subjectivité dans l'écriture d'imitation en seconde
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- 20 juin 2016
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- Stéréotype
- Imitation
- Création
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- L'écrit d'invention répond à une volonté de l’Éducation nationale de susciter chez l'élève un plaisir d'écrire tout en l'amenant à être acteur de son apprentissage par le réinvestissement dans ses écrits des codes littéraires acquis en classe. Cet apprentissage passe souvent par l'imitation d'auteurs manifestes dont les écrits représentent ces codes et normes littéraires, comme par exemple les pièces comiques de Molière constituent un véritable modèle de comédies classiques. Mais, si l'élève doit imiter en s'appropriant ces codes d'auteurs, si il doit se soumettre à l'imitation d'un style, d'une expression propre à un auteur, comment peut-il prendre plaisir à écrire ? Pour que l'élève puisse s'adonner à ce plaisir, il semble nécessaire que l'écriture incarne un produit qui lui soit propre, qui reflète sa propre expression. Autrement dit l'écrit d'élève devrait symboliser son expression subjective. Or, dans le cadre scolaire, la pratique de l'écriture est soumise à des contraintes formelles et discursives d'imitation d'un style d'auteur. Ces contraintes reposent sur des stéréotypes de formes et d'élocutio qui obligent l'élève à inscrire son propos subjectif dans des formes établies par le style d'auteur. L'objet de cette étude est donc d'interroger la part respective de la création de l'élève et de son appropriation des stéréotypes dans l'écrit d'imitation en classe de seconde. Nombreux sont les études et essais qui ont nourri ce questionnement. Il apparaît donc que l'expression subjective de l'élève trouve son effectivité dans les contraintes découlant de ces stéréotypes de formes et d'élocutio. Le cadre qu'incarne la contrainte amène l'élève à avoir intuitivement recours à des outils reposant eux-mêmes sur des stéréotypes microstructurels, comme des figures de style. Or, c'est dans ces microstructures que l’élève exprime sa subjectivité et élabore son propre style par la reformulation du style d'auteur. Néanmoins, il apparaît que le rapport à la contrainte doit être lui-même établi dans un espace vaste afin de ne pas trop restreindre les diverses expressions possibles d'une idée. Cette restriction conduit souvent l'élève à avoir recours à la citation, à la paraphrase et non à la reformulation subjective d'une idée d'auteur.
Citation bibliographique
Benard, Eugénie (2016), Stéréotypes et subjectivité dans l'écriture d'imitation en seconde [Mémoire]