L'utilisation des pierres fines dans les bijoux de l'art rocaille
- Rabinel, Alice (2016)
Mémoire
Non consultable
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- L'utilisation des pierres fines dans les bijoux de l'art rocaille
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- 1 septembre 2016
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- Bijoux
- Pierres précieuses
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Les gemmes fascinent l’homme depuis des temps immémoriaux.
Ces pierres aux couleurs et aux formes spectaculaires, ont fait naître mythes et légendes. Le terme gemme signifie à l’origine :bourgeon. Ainsi, pour nos ancêtres, les pierres étaient issues du monde vivant et non du monde minéral. Les pierres précieuses les plus connues nous sont aujourd’hui très familières car elles sont visibles dans les nombreuses
bijouteries qui peuplent nos villes. Depuis quelques années, les marchands se sont tournés vers la vente de nouvelles pierres moins connues et parfois bien plus rares que les quatre pierres précieuses d’origine1. Cependant, en étudiant l’histoire de la bijouterie on s’aperçoit que ces pierres n’ont pas toujours été mises à l’écart de la joaillerie. En effet, au XVIIIe siècle les joailliers parisiens et plus largement européens utilisaient en grand nombre toutes sortes de pierres fines. Les pierres durant cette période proviennent majoritairement d’Orient
et certaines pierres sont plus représentées que d’autres, telles que les diamants,les grenats, les péridots et les améthystes. Avec la découverte des mines de minas gérais au Brésil, les Portugais vont inonder les marchés européens de
nouvelles pierres. Ces découvertes vont changer en profondeur la joaillerie de l’époque et les systèmes d’approvisionnement en pierres. La mode qui se développe
durant la période rocaille s’adaptera parfaitement aux couleurs de ces nouvelles pierres.
Les bijoux du XVIIIe siècle marquent un changement dans l’art de la joaillerie ; les tailles des pierres s’améliorent et les montures en or et en argent deviennent
de plus en plus raffinées. Les fleurs, les bouquets, la végétation et la nature inspirent
ces nouvelles parures aux couleurs et aux formes multiples. Le diamant va devenir la pierre reine de cette période ainsi que les montures en argent.
Cet engouement soudain vient du fait que ces deux matières assemblées vont
s’illuminer à la lueur des chandelles sans comparaison possible. Il n’existe aucun
rival au diamant quand il s’agit de brillance et d’éclat. Cependant, à la
lumière du jour, la couleur était de mise, il y avait donc une distinction entre
les parures de jour et les parures de nuit. Dans toute l’Europe on va observer
l’apparition de bijoux colorés aux pierres mystérieuses. Il faut distinguer
deux sortes de pierres fines ; les pierres gemmes et les pierres décoratives. Les
pierres gemmes seront taillées et serties pour réaliser des parures de joaillerie
et les pierres décoratives seront utilisées pour créer des objets de luxe tels que
la marqueterie en pierres dures. Les deux pouvant être associé dans certaines
compositions. Le premier point que nous souhaitons aborder est l’identification
du style et des pierres employées dans la joaillerie de l’art rocaille. L’objet de
ce mémoire est de comprendre la différence avec les autres époques mais aussi
de comprendre pourquoi toutes ces pierres fines jouissent à cette période d’une
telle popularité. Nous montrerons ainsi de nombreux exemples de joaillerie
pour étayer notre propos.
Le commerce des gemmes a toujours fait l’objet de mystères et de contes. En
effet, dans un monde peu sûr, aux routes incertaines, il fallait faire preuve de
la plus grande discrétion. C’est pour ces raisons qu’il sera difficile de retracer
les parcours des joyaux. De plus, l’exportation de pierres dans certains pays
était strictement contrôlée pour éviter d’attirer la convoitise des étrangers. Si
ce commerce est réservé aux initiés, certains illustres voyageurs en ont fait le
récit. Le but sera ici de retracer une carte des zones de production et des grands
centres de commerce de gemmes. Arrivée en Europe, la taille des pierres n’était
pas réalisée n’importe où. Certains centres de tailles sont toujours d’actualité et sont reconnus depuis le Moyen-Age : Anvers entre autres. Les marchands
flamands assuraient l’approvisionnement en pierre de toute l’Europe du nord.
Les joailliers parisiens se fournissaient en pierres à Anvers mais aussi en Italie.
La fabrication et la vente des bijoux est un point crucial de notre propos.
Cependant, les liens sont difficiles à établir et seules les grandes créations joaillières
ont leurs auteurs authentifiés. Pour le reste, les inventaires et les ventes
après décès constituent une source d’informations très importante.
Le XVIIIe siècle commence à voir naître les changements économiques qui bouleverseront
le XIXe siècle. De grandes richesses vont apparaître dans les familles
bourgeoises qui deviennent progressivement les nouveaux consommateurs de
produits de luxe. De plus, le faux se développe de manière fulgurante. En effet,
les scientifiques arrivent à créer à partir du verre de très belles imitations de
gemmes. L’industrie qui met au point l’acier va aussi contribuer à la création
de nouveaux bijoux en alliage qui seront très en vogue à la fin du XVIIIe siècle.
Cependant, il ne faudra pas perdre de vue que les bijoux, même d’imitation,
sont réservés à cette époque à une très mince partie de la population, comprenant
l’aristocratie et les plus riches familles bourgeoises.
Ces problématiques nous aideront à appréhender le bijou du XVIIIe siècle afin
de pouvoir réaliser une meilleur expertise, à la fois plus précise et plus réaliste,
sur les joyaux qui nous parviennent sur le marché de l’art
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Les gemmes fascinent l’homme depuis des temps immémoriaux.
Citation bibliographique
Rabinel, Alice (2016), L'utilisation des pierres fines dans les bijoux de l'art rocaille [Mémoire]