Mise en place de plans de désherbage “zéro phyto" : un changement de paysage urbain
- Thouron, Mélissa (2016)
Mémoire
Accès restreint
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- Mise en place de plans de désherbage “zéro phyto" : un changement de paysage urbain
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- 8 septembre 2016
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- Environnement
- Produits phytosanitaires
- Paysages urbains
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L’anthropisation et l’accroissement des zones urbaines sont sources de pollution planétaires, néfastes pour notre environnement, impactant directement la qualité de l’air, de l’eau et des sols.
Parmi les sources de pollutions anthropiques, nous retrouvons les produits phytosanitaires, utilisés couramment dans le schéma d’agriculture intensive dans lequel s’est développé la France mais également dans les pratiques d’entretien des espaces publics et privés afin d’éradiquer ce que l’on nomme maladroitement les « mauvaises herbes ».
L’utilisation de ces produits n’est pas sans conséquences sur notre planète : pollution des milieux aquatiques, aériens et terrestre et les produits appliqués au plus près des sols, pénètrent dans les nappes phréatiques, notre principale source d’eau. Aujourd’hui, l’utilisation de ces produits, en agriculture et en zone non agricole (ZNA) fait l’objet d’un encadrement tout particulier par la réglementation, notamment pour les collectivités territoriales dont l’utilisation de ces produits représente 7% de l’utilisation totale des produits phytosanitaire en France mais qui portent des conséquences importantes sur notre environnement de par la configuration des villes et leur imperméabilisation, facilitant le ruissellement des substances chimiques directement dans nos cours d’eau.
Ont alors découlé diverses lois encadrant leurs utilisations en ZNA: les lois Labbé du 6 février 2014 et de Transition Energétique du 22 juillet 2015 interdisent l’utilisation des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces publics (voiries, espaces verts, forêts et promenades ouverts au publics) à compter du 1er janvier 2017.
C’est dans ce contexte que s’inscrit le stage de Master 2 réalisé au sein de la Communauté de Communes de la Vallée de l’Ariège. Afin d’aider les communes à modifier leurs pratiques d’entretien, et entamer le processus de passage au « zéro phyto » de façon raisonnée et maitrisée, l’objectif du stage a été d’apporter un soutien pédagogique aux agents et élus locaux des communes du territoire en réalisant avec eux un travail rigoureux de prise de conscience du danger de l’utilisation de ces produits et en envisageant d’autres méthodes de travail. Pour cela, la mission concrète de stage était l’élaboration de plans de désherbage, modifiant la gestion des entretiens des espaces publics, pouvant servir de « guide » pour la mise en place progressive du « zéro phyto »au sein des communes.
La mise en place de ces plans a évidemment fait ressortir des questions sous-jacentes en termes d’organisation mais également d’aménagement urbain. Le « zéro phyto » est une nouvelle méthodologie de gestion des espaces publics amenant des réaménagements urbains. Pour ne plus utiliser de produits phytosanitaires, il est nécessaire de croiser différentes techniques pour éradiquer les herbes dans les endroits où elles ne sont pas désirées en utilisant, par exemple, des désherbeurs thermiques et mécaniques (herses rotatives, binette électrique…). Mais c’est aussi et surtout, changer de vision sur la pousse d’adventives en zone urbaine. Sans l’usage des produits chimiques puissants pour éradiquer l’herbe, le niveau d’entretien des espaces publics ne pourra être préservé tel qu’à l’heure actuelle. De ce fait, des aménagements vont être à prévoir afin d’introduire la nature en ville pour apporter un côté esthétique à celle-ci tout en permettant aux agents de bénéficier d’un gain de temps pour l’entretien d’espaces difficiles comme les cimetières.
Ces réaménagements, qui passent par la mise en jachère fleurie ou spontanée d’espaces verts, ou de pieds d’arbres, le paillage de massif, la fleuraison des ruelles jusque-là grise et imperméable, engendrent un changement dans le paysage urbain connu jusqu’à présent. La difficulté du passage au « zéro phyto » se trouve dans l’acceptation des administrés à voir la configuration et les paysages de leur commune modifiés. Pour cela, le changement de paysage urbain se doit d’être amené progressivement et accompagné d’une campagne de sensibilisation.
Au-delà donc de l’intérêt environnemental de lutte contre la pollution liée aux usages de produits phytosanitaires, le zéro phyto permet d’ancrer l’histoire urbaine dans une nouvelle ère permettant la réintroduction de la nature en zone urbaine.
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L’anthropisation et l’accroissement des zones urbaines sont sources de pollution planétaires, néfastes pour notre environnement, impactant directement la qualité de l’air, de l’eau et des sols.
Citation bibliographique
Thouron, Mélissa (2016), Mise en place de plans de désherbage “zéro phyto" : un changement de paysage urbain [Mémoire]