Les effets traumatiques de l'exposition à la violence conjugale : analyse de dessins auprès de quatre enfants
- Andre, Justine (2017)
Mémoire
Non consultable
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- Les effets traumatiques de l'exposition à la violence conjugale : analyse de dessins auprès de quatre enfants
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- 29 mai 2017
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- Violences conjugales
- Enfant exposé
- Traumatisme
- Dessin de l’enfant.
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Cela fait maintenant trente ans que la recherche a commencé à s’intéresser aux enfants exposés à la violence conjugale notamment en Amérique du Nord et, depuis peu, en France. Grâce à ces travaux, nous avons pris conscience de l’impact de l’exposition à ces violences sur le développement de l’enfant, que ce soit sur un plan social, émotionnel, psychopathologique, relationnel, cognitif ou encore de la santé (Chamberland, 2003 ; Cummings & Davies, 1994 ; Desurmont & al., 2015 ; Doucet & Fortin, 2010 ; Heim & Vasselier-Novelli, 2006 ; Metz & Razon, 2011 ; Paul & Zaouche Gaudron, 2014a ; Paul & Zaouche Gaudron, 2014b ; Sadlier, 2015 ; Zaouche Gaudron & al., 2017). D’autre part, nous connaissons l’impact traumatique de l’exposition à ces violences et savons qu’il existe un risque important pour ces enfants de développer un syndrome de stress post-traumatique (Dagenais & al., 2010 ; Lacharité & Xavier, 2009 ; Ma, 2009 ; Metz & Razon, 2011 ; Metz & Razon, 2015 ; Paul & Zaouche Gaudron, 2017 ; Sadlier, 2016 ; Zaouche Gaudron & al., 2016). Néanmoins, nous manquons toujours de connaissances sur le sujet et peu de publications travaillent autour de la parole de l’enfant.
C’est pourquoi nous avons fait le choix de nous intéresser, dans le cadre d’une étude exploratoire, à l’impact traumatique de l’exposition à la violence conjugale. Si l’intérêt du dessin dans l’approche auprès de l’enfant n’est plus à questionner (Royer, 2005 ; Vinay, 2014 ; Wallon P., 2001 ; Widlöcher, 1998), l’étude menée par Romignot et Romus (2009) a montré qu’il pouvait représenter une médiation intéressante pour l’enfant exposé. Nous pouvons alors nous demander s’il existe, dans les dessins d’enfants exposés à la violence conjugale, des tracés évoquant un traumatisme.
Pour cela, nous avons rencontré à trois reprises, et individuellement, dans un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS), quatre enfants ayant entre 4 et 10 ans. Lors de chaque rencontre nous leur avons proposé trois consignes de dessin différentes : un dessin libre, un dessin de sa famille et un dessin de la famille idéale. De ces dessins, nous avons produit une analyse graphique (Corman, 1961 ; Fernandez, 2014 ; Vinay, 2007), un repérage des tracés traumatiques (Royer, 2005 ; Wallon P., 2001) et, enfin, une analyse plus globale et interprétative.
Cette étude a montré que les dessins ont laissé transparaître des éléments pouvant être évocateurs d’un traumatisme mais qu’il est impossible de relever des tracés traumatiques communs. L’élément principal repéré est la présence de bizarreries dans les dessins ; cet élément est révélateur de difficultés mais il est aussi très dépendant de chaque enfant et donc, non généralisable. Nous pouvons donc conclure qu’il existe un impact traumatique des violences conjugales mais celui-ci se manifeste différemment pour chaque enfant. Nous relevons aussi le fait que cet impact est observable grâce à la médiation graphique. D’autre part, tous les enfants rencontrés ont, d’une manière ou d’une autre, présenté une forme d’angoisse et un questionnement autour des places respectives des membres de leur famille au sein de celle-ci. Enfin, les profils rencontrés correspondent sur plusieurs points aux tableaux dépeints par Duret et Lefèbvre (2000) qui ont travaillé auprès d’enfants victimes d’abus sexuels intrafamiliaux. Nous pouvons donc conclure que les enfants rencontrés présentent, dans leurs dessins, des aspects traumatiques de leur vécu mais il nous est impossible de définir des tracés traumatiques précis et communs.
Notre étude ne compte pas un nombre suffisant de participants pour aspirer à la généralisation de ces résultats, cependant elle permet de recueillir un certain nombre d’éléments, d’explorer une thématique encore peu étudiée et d’obtenir quelques pistes de réponses mais aussi de questionnements. Enfin, notons que notre recherche vient une nouvelle fois confirmer l’impact non négligeable des violences conjugales sur l’enfant et donc rappeler l’importance d’un travail de repérage de ces familles et de prise en charge adaptée pour ces enfants.
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Cela fait maintenant trente ans que la recherche a commencé à s’intéresser aux enfants exposés à la violence conjugale notamment en Amérique du Nord et, depuis peu, en France. Grâce à ces travaux, nous avons pris conscience de l’impact de l’exposition à ces violences sur le développement de l’enfant, que ce soit sur un plan social, émotionnel, psychopathologique, relationnel, cognitif ou encore de la santé (Chamberland, 2003 ; Cummings & Davies, 1994 ; Desurmont & al., 2015 ; Doucet & Fortin, 2010 ; Heim & Vasselier-Novelli, 2006 ; Metz & Razon, 2011 ; Paul & Zaouche Gaudron, 2014a ; Paul & Zaouche Gaudron, 2014b ; Sadlier, 2015 ; Zaouche Gaudron & al., 2017). D’autre part, nous connaissons l’impact traumatique de l’exposition à ces violences et savons qu’il existe un risque important pour ces enfants de développer un syndrome de stress post-traumatique (Dagenais & al., 2010 ; Lacharité & Xavier, 2009 ; Ma, 2009 ; Metz & Razon, 2011 ; Metz & Razon, 2015 ; Paul & Zaouche Gaudron, 2017 ; Sadlier, 2016 ; Zaouche Gaudron & al., 2016). Néanmoins, nous manquons toujours de connaissances sur le sujet et peu de publications travaillent autour de la parole de l’enfant.
Citation bibliographique
Andre, Justine (2017), Les effets traumatiques de l'exposition à la violence conjugale : analyse de dessins auprès de quatre enfants [Mémoire]