Phénoménologie et schizophrénie : recherches pour une anthropologie du contact
- Gozé, Tudi (19..-....) (2022)
Thèse
Accès restreint
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- Phénoménologie et schizophrénie : recherches pour une anthropologie du contact
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- Phenomenology and schizophrenia : research for an anthropology of contact
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- 29 juin 2022
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- Phénoménologie
- Psychopathologie
- Anthropologie
- Psychiatrie
- Schizophrénie
- Epistémologie
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- Phenomenology
- Psychopathology
- Anthropology
- Psychiatrie
- Schizophrenia
- Epistemology
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- Cette thèse vise à l’élucidation phénoménologique de l’épaisseur du contact, élément baignant l'Einfühlung et milieu matriciel de toute compréhension intersubjective. Karl Jaspers, père fondateur de la psychopathologie phénoménologique qualifiait l’expérience schizophrénique d’incompréhensible, radicalement inaccessible à une compréhension empathique. Les questions ouvertes par Edmund Husserl à l'égard de l’intersubjectivité transcendantale devront ici être retournées pour être en mesure d'accueillir l’expérience de la folie, et non de la stigmatiser à posteriori comme une défaillance de l'ego ou de l'intersubjectivité transcendantale. Ma première partie montre qu'une refondation de la psychopathologie phénoménologique nécessite une refonte de l’anthropologie phénoménologique à l'oeuvre chez Husserl et Jaspers. Examinant les préjugés anthropologiques soutenant la pensée de l'Einfühlung chez ces deux auteurs, je montre que deux dimensions fondamentales n’ont pas été suffisamment réduite pour penser l'expérience humaine de la schizophrénie : 1) la cohérence de l’ego transcendantal et 2) la concordance de l’intersubjectivité transcendantale. Ce constat rend nécessaire une radicalisation de la méthode phénoménologique permettant d'examiner le registre architectonique préalable à la rencontre des sujets déjà constitués. J'ai voulu montrer que le contact se situe en amont de la rencontre de deux subjectivités instituées et que c’est de là que l’on peut prétendre fonder une psychopathologie légitime. Il s’agit donc de mettre en vue le contact comme élément de la rencontre, en tant qu’espace, comme matière, et comme rien, entre des sujets et des non-sujets, entre présence et absence. Cela doit pouvoir prendre son sol d'expériences factuelles tant dans la situation dite “anthropologique” que dans sa variation au sein des expériences dites “psychopathologiques”. J'ai voulu montrer pour cela que le contact comme élément se situe précisément en deçà de la distinction de l’homme et de la folie, en tant que matrice des processus d’humanisation et matrice du sens se faisant (Sinnbildung). Je propose ensuite une exploration de la perspective de Marc Richir ouvrant la possibilité de ce que j'ai appelé une anthropologie asubjective du contact. Enfin, a partir de l'expérience schizophrénique je propose de considérer ce registre architectonique comme fondation épistémologique du savoir phénoménologique en psychiatrie.
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- This dissertation aims at the phenomenological elucidation of the thickness of the contact, element bathing the Einfühlung and matrix medium of any intersubjective understanding. Karl Jaspers, the founding father of phenomenological psychopathology, qualified the schizophrenic experience as incomprehensible, radically inaccessible to an empathic understanding. The questions opened by Edmund Husserl with regard to transcendental intersubjectivity will have to be turned around here in order to be able to welcome the experience of madness, and not to stigmatize it a posteriori as a failure of the ego or of transcendental intersubjectivity. My first part shows that a refoundation of phenomenological psychopathology requires a rethinking of the phenomenological anthropology at work in Husserl and Jaspers. Examining the anthropological prejudices supporting the thought of Einfühlung in these two authors, I show that two fundamental dimensions have not been sufficiently reduced to think the human experience of schizophrenia: 1) the coherence of the transcendental ego and 2) the concordance of the transcendental intersubjectivity. This observation makes necessary a radicalization of the phenomenological method allowing to examine the architectonic register prior to the encounter of the already constituted subjects. I wanted to show that the contact is situated upstream of the encounter of two instituted subjectivities and that it is from there that one can claim to found a legitimate psychopathology. It is thus a question of putting in view the contact as an element of the encounter, as space, as matter, and as nothingness, between subjects and non-subjects, between presence and absence. This must be able to take its ground in factual experiences both in the so-called "anthropological" situation and in its variation within the so-called "psychopathological" experiences. I wanted to show that contact as an element lies precisely within the distinction between man and madness, as a matrix of humanization processes and as a matrix of meaning making (Sinnbildung). I then propose an exploration of Marc Richir's perspective opening the possibility of what I have called an asubjective anthropology of contact. Finally, based on the schizophrenic experience, I propose to consider this architectonic register as an epistemological foundation of phenomenological knowledge in psychiatry.
Citation bibliographique
Gozé, Tudi (19..-....) (2022), Phénoménologie et schizophrénie : recherches pour une anthropologie du contact [Thèse]