La représentation des femmes dans l’édition de mangas pour jeunes filles : un paradoxe entre émancipation et domination - Des années 1950 à aujourd’hui
- Campuzan, Romane (2022)
Mémoire
Accès libre
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La représentation des femmes dans l’édition de mangas pour jeunes filles : un paradoxe entre émancipation et domination
- Des années 1950 à aujourd’hui
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La représentation des femmes dans l’édition de mangas pour jeunes filles : un paradoxe entre émancipation et domination
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- 9 septembre 2022
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Aujourd’hui, la France est le deuxième pays qui consomme le plus de mangas après le Japon. Cependant, lorsque nous observons les chiffres de ventes du secteur, nous pouvons observer que les publications destinées aux jeunes filles sont bien moins présentes. Pourtant, les shōjo mangas sont bien présents dans le marché, et possèdent de véritables codes qui ont évolué à travers l’histoire, et ce dès les années 1950, bien que les plus gros changements – et leur âge d’or – s’effectuent dans les années 1970. Or, malgré une reconnaissance du genre au Japon, en France celui-ci ne semble pas s’exporter. Nous verrons que cela peut s’expliquer par différents facteurs, notamment le fait que le manga est historiquement masculin aussi bien dans son processus de création, que dans son public cible, mais également par les adaptations qui ne sont pas en adéquation avec les pratiques occidentales. Les adaptations les plus populaires en France sont celles sous forme de séries d’animation, cependant, peu de shōjo mangas bénéficient de ce type d’adaptations contrairement aux œuvres à destination des hommes. De plus, c’est par ce biais que les français ont découvert l’univers des mangas, mais c’est aussi par celui-ci qu’il a subi ses critiques les plus virulentes. Bien que la majorité de celles-ci étaient destinées aux œuvres pour jeunes garçons, nous observerons des reproches qui prospèrent, encore aujourd’hui, sur le shōjo manga, notamment sur la présence de sexisme, de violence normalisée dans ces œuvres. Pourtant, le Japon a également été touché par les différentes vagues féministes que nous connaissons en France, et plus largement en Occident. Néanmoins, ces dernières ont pris moins d’ampleur dans le pays du Soleil-Levant. Cependant, avec la démocratisation de certains idéaux, mais également l’augmentation de la profession de mangaka chez les femmes, nous pouvons observer des changements dans l’édition de mangas pour jeunes filles. De nombreuses publications abordent des problématiques liées au mouvement MeToo, comme les agressions sexuelles, le harcèlement, et plus généralement les inégalités de genre. Ainsi, nous avons tenté à travers ce mémoire de comprendre comment l’édition de mangas à destination des jeunes femmes est devenue un genre d’empowerment féministe tout en coexistant avec un fantasme de masculinité hégémonique. Car aujourd’hui au Japon, qui est une société basée sur un modèle patriarcal fort issu du confucianisme, comme le démontre l’affaire Shiori Ito, il est difficile d’aborder ce type de sujets. En France, nous pouvons ainsi nous demander comment sont perçus ces représentations et sujets évoqués, mais également observer qu’elles parutions nous parviennent.
Nous allons ainsi tenter de comprendre les disparités entre le shōjo manga en France et au Japon, en passant par les différentes évolutions qu’ont subi ces ouvrages à travers le temps, mais également leurs adaptations. Puis dans un deuxième temps nous verrons les tendances et évolutions actuelles pour ces parutions, et nous nous attacherons à voir les liens entre les mouvements sociaux actuels. Pour cela nous aborderons d’abord l’arrivée des mangas pour jeunes filles en France, et ses représentations, puis le marché actuel, afin d’y observer ses évolutions. Nous accompagnerons nos recherches d’analyses d'œuvres, d’enquêtes, et de questionnaires, et observerons plus largement la représentation des femmes dans ces parutions, mais également leur place dans le marché éditorial, aussi bien chez les éditeurs, les libraires, les différents médias, et la réception des lecteurs.
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Aujourd’hui, la France est le deuxième pays qui consomme le plus de mangas après le Japon. Cependant, lorsque nous observons les chiffres de ventes du secteur, nous pouvons observer que les publications destinées aux jeunes filles sont bien moins présentes. Pourtant, les shōjo mangas sont bien présents dans le marché, et possèdent de véritables codes qui ont évolué à travers l’histoire, et ce dès les années 1950, bien que les plus gros changements – et leur âge d’or – s’effectuent dans les années 1970. Or, malgré une reconnaissance du genre au Japon, en France celui-ci ne semble pas s’exporter. Nous verrons que cela peut s’expliquer par différents facteurs, notamment le fait que le manga est historiquement masculin aussi bien dans son processus de création, que dans son public cible, mais également par les adaptations qui ne sont pas en adéquation avec les pratiques occidentales. Les adaptations les plus populaires en France sont celles sous forme de séries d’animation, cependant, peu de shōjo mangas bénéficient de ce type d’adaptations contrairement aux œuvres à destination des hommes. De plus, c’est par ce biais que les français ont découvert l’univers des mangas, mais c’est aussi par celui-ci qu’il a subi ses critiques les plus virulentes. Bien que la majorité de celles-ci étaient destinées aux œuvres pour jeunes garçons, nous observerons des reproches qui prospèrent, encore aujourd’hui, sur le shōjo manga, notamment sur la présence de sexisme, de violence normalisée dans ces œuvres. Pourtant, le Japon a également été touché par les différentes vagues féministes que nous connaissons en France, et plus largement en Occident. Néanmoins, ces dernières ont pris moins d’ampleur dans le pays du Soleil-Levant. Cependant, avec la démocratisation de certains idéaux, mais également l’augmentation de la profession de mangaka chez les femmes, nous pouvons observer des changements dans l’édition de mangas pour jeunes filles. De nombreuses publications abordent des problématiques liées au mouvement MeToo, comme les agressions sexuelles, le harcèlement, et plus généralement les inégalités de genre. Ainsi, nous avons tenté à travers ce mémoire de comprendre comment l’édition de mangas à destination des jeunes femmes est devenue un genre d’empowerment féministe tout en coexistant avec un fantasme de masculinité hégémonique. Car aujourd’hui au Japon, qui est une société basée sur un modèle patriarcal fort issu du confucianisme, comme le démontre l’affaire Shiori Ito, il est difficile d’aborder ce type de sujets. En France, nous pouvons ainsi nous demander comment sont perçus ces représentations et sujets évoqués, mais également observer qu’elles parutions nous parviennent.
Citation bibliographique
Campuzan, Romane (2022), La représentation des femmes dans l’édition de mangas pour jeunes filles : un paradoxe entre émancipation et domination - Des années 1950 à aujourd’hui [Mémoire]