Contact social, préjugé, variabilité intra-groupe et le Biais de Reconnaissance Endogroupe
- Brunet, Malvina (1994-....) (2022)
Thèse
Accès libre
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- Contact social, préjugé, variabilité intra-groupe et le Biais de Reconnaissance Endogroupe
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- Social contact, prejudice, within group variability, and the Own Group Recognition Bias
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- 7 décembre 2022
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- Reconnaissance des visages
- Contact
- Préjugé
- Variabilité intra-groupe
- Biais
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- Face recognition
- Prejudice
- Within-group variability
- Bias
- Contact
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Le biais de reconnaissance endogroupe (BRE) est un phénomène robuste qui se définit par une meilleure capacité de reconnaissance des individus de son propre groupe ethnique par rapport aux autres groupes. Un certain nombre de chercheurs s'accordent à considérer que ce biais est fonction du contact perceptif et social. L'objectif de cette thèse était d’investiguer cette fonction du contact, notamment dans sa dimension sociale, et de comprendre plus largement comment un ensemble de composantes sociales et cognitives peuvent agir sur la reconnaissance des visages. Ce travail s'est appuyé sur deux approches principales. La première consistait à évaluer les effets des composantes sociales et cognitives sur la capacité des observateurs européens à reconnaître les visages des Européens et des Nord-Africains. Plus précisément, j'ai étudié les modes de contact, les préjugés, l'anxiété d'interaction et les stratégies visuelles dans le contexte du BRE. À cette fin, j'ai d'abord créé et testé des échelles pour mesurer les aspects du contact social et les préjugés envers les individus nord-africains. L'échelle de contact social portait sur trois sous-composantes majeures du contact, dont l'évitement du contact. L'échelle de préjugés contenait deux composantes attitudinales, avec des items évaluant les préjugés ethniques et les états affectifs. Ensuite, j'ai mis en place un protocole expérimental utilisant un eye-tracker et des mesures physiologiques pour évaluer l'impact de différentes composantes telles que le contact, l'anxiété intergroupe, les stratégies visuelles et les préjugés sur la reconnaissance des visages. L'objectif principal de cette première partie de la thèse était de déterminer les multiples effets interdépendants entre les éléments cognitifs et sociaux sur les capacités de reconnaissance des visages intergroupes. Les résultats du protocole expérimental ont confirmé l'existence d'un BRE chez les participants européens envers les individus nord-africains ; cependant l'impact des variables sociales sur la reconnaissance des visages n'a pas été concluant. En revanche, l'étude des stratégies visuelles a montré des résultats plus clairs.
Dans une deuxième partie de ma thèse, j'ai abordé la notion de variabilité intra-groupe et la manière dont cette composante peut être intégrée aux différents éléments mentionnés ci-dessus. Tout d'abord, j'ai effectué une revue systématique de la notion de " biais de phénotypicalité ", qui est définie comme l'activation de préjugés basée sur la perception de la typicité d'une ethnie. Cette revue a mis en évidence un ensemble de travaux sous-développés qui remettent en cause la conception du groupe ethnique comme une entité homogène. Dans un second temps, j'ai testé un ensemble de protocoles sur la représentation et la perception de la variabilité intra-groupe pour des stimuli issus de groupes africains, européens et nord-africains. Ce travail m'a permis de mettre en évidence des éléments perçus comme typiques d'un groupe donné et de créer et valider un matériel photographique standardisé avec différents niveaux de variabilité phénotypique. Enfin, j'ai manipulé cette variabilité phénotypique dans un dernier protocole expérimental de reconnaissance des visages afin d'évaluer son impact sur le BRE. Les résultats de cette dernière étude confirment également un BRE pour les stimuli africains et nord-africains dans une population européenne. L'impact de la variabilité intra-groupe sur la reconnaissance était relativement clair, en particulier pour les visages d'autres groupes ethniques.
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Le biais de reconnaissance endogroupe (BRE) est un phénomène robuste qui se définit par une meilleure capacité de reconnaissance des individus de son propre groupe ethnique par rapport aux autres groupes. Un certain nombre de chercheurs s'accordent à considérer que ce biais est fonction du contact perceptif et social. L'objectif de cette thèse était d’investiguer cette fonction du contact, notamment dans sa dimension sociale, et de comprendre plus largement comment un ensemble de composantes sociales et cognitives peuvent agir sur la reconnaissance des visages. Ce travail s'est appuyé sur deux approches principales. La première consistait à évaluer les effets des composantes sociales et cognitives sur la capacité des observateurs européens à reconnaître les visages des Européens et des Nord-Africains. Plus précisément, j'ai étudié les modes de contact, les préjugés, l'anxiété d'interaction et les stratégies visuelles dans le contexte du BRE. À cette fin, j'ai d'abord créé et testé des échelles pour mesurer les aspects du contact social et les préjugés envers les individus nord-africains. L'échelle de contact social portait sur trois sous-composantes majeures du contact, dont l'évitement du contact. L'échelle de préjugés contenait deux composantes attitudinales, avec des items évaluant les préjugés ethniques et les états affectifs. Ensuite, j'ai mis en place un protocole expérimental utilisant un eye-tracker et des mesures physiologiques pour évaluer l'impact de différentes composantes telles que le contact, l'anxiété intergroupe, les stratégies visuelles et les préjugés sur la reconnaissance des visages. L'objectif principal de cette première partie de la thèse était de déterminer les multiples effets interdépendants entre les éléments cognitifs et sociaux sur les capacités de reconnaissance des visages intergroupes. Les résultats du protocole expérimental ont confirmé l'existence d'un BRE chez les participants européens envers les individus nord-africains ; cependant l'impact des variables sociales sur la reconnaissance des visages n'a pas été concluant. En revanche, l'étude des stratégies visuelles a montré des résultats plus clairs.
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Own Group Recognition Bias (OGRB) is a robust phenomenon defined by being better able to recognize individuals from one's own ethnic group compared to other groups. A number of researchers agree that this bias is a function of perceptual and social contact. The aim of this thesis was to investigate the role of contact in the OGRB, particularly in its social dimension, and to understand more broadly how a set of social and cognitive components can act on face recognition. This work was based on two main approaches. The first was to assess the effects of social and cognitive components on the ability of European observers to recognize European and North African faces. Specifically, I investigated contact patterns, prejudice, interaction anxiety and visual strategies in the context of the OGRB. To this end, I first created and tested scales to measure aspects of social contact, and prejudice towards North African individuals. The social contact investigation was of three major sub-components of contact, including contact avoidance. The prejudice scale contained two attitudinal components, with items assessing ethnic prejudice and affective states. Then, I set up an experimental protocol using an eye-tracker and physiological measures to assess the impact of different components such as contact, intergroup anxiety, visual strategies and prejudice on face recognition. The main objective of this first part of the thesis was to determine the multiple interdependent effects between cognitive and social elements on intergroup face recognition abilities. The results of the experimental protocol confirmed the existence of an OGRB in European participants towards North African individuals; however the impact of social variables on face recognition was not conclusive. The study of visual strategies, however, showed clearer results.
In a second part of my thesis, I addressed the notion of within-group variability and how this component can be integrated with the different elements mentioned above. First, I conducted a systematic review of the notion of 'phenotypicality bias', which is defined as the activation of prejudice based on perceived typicality of an ethnicity. This review highlighted an under-developed body of work that challenges the conception of the ethnic group as a homogeneous entity. In a second phase, I tested a set of protocols on the representation and perception of within-group variability for stimuli from African, European and North African groups. This work allowed me to highlight elements perceived as typical of a given group and to create and validate standardised photographic material with different levels of phenotypic variability. Finally, I manipulated this phenotypic variability in a final experimental face recognition protocol in order to assess its impact on the OGRB. The results of this last study also confirm an OGRB for African and North African stimuli in a European population. The impact of within-group variability on recognition was relatively clear, especially for ethnic other-group faces.
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Own Group Recognition Bias (OGRB) is a robust phenomenon defined by being better able to recognize individuals from one's own ethnic group compared to other groups. A number of researchers agree that this bias is a function of perceptual and social contact. The aim of this thesis was to investigate the role of contact in the OGRB, particularly in its social dimension, and to understand more broadly how a set of social and cognitive components can act on face recognition. This work was based on two main approaches. The first was to assess the effects of social and cognitive components on the ability of European observers to recognize European and North African faces. Specifically, I investigated contact patterns, prejudice, interaction anxiety and visual strategies in the context of the OGRB. To this end, I first created and tested scales to measure aspects of social contact, and prejudice towards North African individuals. The social contact investigation was of three major sub-components of contact, including contact avoidance. The prejudice scale contained two attitudinal components, with items assessing ethnic prejudice and affective states. Then, I set up an experimental protocol using an eye-tracker and physiological measures to assess the impact of different components such as contact, intergroup anxiety, visual strategies and prejudice on face recognition. The main objective of this first part of the thesis was to determine the multiple interdependent effects between cognitive and social elements on intergroup face recognition abilities. The results of the experimental protocol confirmed the existence of an OGRB in European participants towards North African individuals; however the impact of social variables on face recognition was not conclusive. The study of visual strategies, however, showed clearer results.
Citation bibliographique
Brunet, Malvina (1994-....) (2022), Contact social, préjugé, variabilité intra-groupe et le Biais de Reconnaissance Endogroupe [Thèse]