Les dépôts métalliques du BFa 3 (950-800 av. J.-C.) en Gaule atlantique. Modalités de circulation, de manipulation et d'enfouissement du métal.
- Bordas , Francis (1982-....) (2023)
Thèse
Accès libre
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- 2023TOU20007
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- Les dépôts métalliques du BFa 3 (950-800 av. J.-C.) en Gaule atlantique. Modalités de circulation, de manipulation et d'enfouissement du métal.
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- Metallic hoards from BFa 3 (950-800 BC) in Atlantic Gaul. Patterns of circulation, handling and burial of metal.
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- 10 mars 2023
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- Age du Bronze
- Métallurgie
- Dépôt
- Métal
- Bronze
- Typologie
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- Bronze age
- Metallurgy
- Hoard
- Metal
- Bronze
- Typology
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À la fin de l’âge du Bronze (950-800 av. J.-C.), la pratique consistant à enfouir hors de tout contexte funéraire des produits métalliques connaît un accroissement considérable en Gaule atlantique. Dans cet espace, s’étirant de la Charente aux Flandres, 255 dépôts sont signalés, livrant pas moins de 18 000 éléments métalliques. Malgré d’importantes avancées dans la compréhension de cette pratique, l’enchaînement précis des actions ayant conduit à la constitution des dépôts fait encore l’objet d’hypothèses variées et contradictoires. Les éléments qui sont le plus discutés concernent la place et le rôle de la fragmentation et des manipulations vis-à-vis des enfouissements, la réalité d’actes de sélection et d’exclusion, la durée de collecte du métal, le caractère définitif ou au contraire provisoire des dépôts, ainsi que l’intégration de cette pratique dans les systèmes économiques de la fin de l’âge du Bronze.
Notre objectif a été de rassembler et d’interroger cette documentation afin de restituer les principales modalités de constitutions des dépôts du BFa 3 et de contribuer à caractériser le paysage techno-économique et culturel de la fin de l’âge du Bronze.
Parmi les nombreuses questions intermédiaires que soulève ce sujet, les plus essentielles renvoient au statut du métal au moment de son enfouissement. Les restes métalliques sont-ils immobilisés pour leur valeur d’échange, d’usage ou pour leur éventuelle charge symbolique ? Ces lots sont-ils accumulés aléatoirement au gré des dynamiques de production et de circulation du métal ou bien témoignent-ils de phénomènes de sélection et de manipulation suffisamment puissants et normés pour ordonner la manière dont le métal est immobilisé ? Les différents traitements perceptibles sur les objets (fragmentation, manipulations diverses, choix des objets) interviennent-ils au moment et pour les besoins des immobilisations ou bien en sont-ils complètement déconnectés ?
D’après nos observations, les dépôts du BFa 3 peuvent être considérés comme des ensembles majoritairement constitués à partir d’éléments dont l’usage a pu être prémonétaire. Cependant, le rassemblement du métal n’est pour autant pas complètement aléatoire et certaines manipulations ne renvoient pas à de simples considérations techno-économiques. Des compositions types, correspondants à des traits culturels suffisamment marqués, ont par ailleurs été identifiées. Les variations d’un espace à un autre seraient expliquées par l’enchevêtrement de plusieurs facteurs. Certains dépendent de la structure des groupes pratiquant les dépôts : la taille des communautés impliquées, leur composition sociale et les choix effectués quant à la quantité de métal immobilisée. D’autres sont le fait de la manière dont le métal circule : accès au métal, intensité des échanges et nombre d’agents économiques impliqués, existence ou non d’objets prémonétaires plus favorablement employés que d’autres. D’autres variables encore renvoient à des considérations ayant trait à l’intentionnalité des dépôts, mais aussi aux systèmes symboliques imprégnant de manière variable les différents groupes culturels de la fin de l’âge du Bronze. En cela nous pensons qu’un objet ayant perdu sa valeur d’usage peut, indépendamment de sa valeur d’échange, conserver une charge symbolique mobilisable dans le cadre des dépôts (matérialisant un individu, un groupe culturel, un statut, une idée, le cycle de vie du métal), mais aussi une valeur historique ou mémorielle, notamment quand il s’agit d’objets anciens. La concomitance d’immobilisations définitives et d’autres, provisoires, est enfin suggérée, mais devra, à l’avenir, faire l’objet d’investigations contextuelles nombreuses et précises.
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À la fin de l’âge du Bronze (950-800 av. J.-C.), la pratique consistant à enfouir hors de tout contexte funéraire des produits métalliques connaît un accroissement considérable en Gaule atlantique. Dans cet espace, s’étirant de la Charente aux Flandres, 255 dépôts sont signalés, livrant pas moins de 18 000 éléments métalliques. Malgré d’importantes avancées dans la compréhension de cette pratique, l’enchaînement précis des actions ayant conduit à la constitution des dépôts fait encore l’objet d’hypothèses variées et contradictoires. Les éléments qui sont le plus discutés concernent la place et le rôle de la fragmentation et des manipulations vis-à-vis des enfouissements, la réalité d’actes de sélection et d’exclusion, la durée de collecte du métal, le caractère définitif ou au contraire provisoire des dépôts, ainsi que l’intégration de cette pratique dans les systèmes économiques de la fin de l’âge du Bronze.
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During the end of the Late Bronze Age (BFa 3 – 950-800 BC), non-funerary hoards are especially numerous in Atlantic Gaul. In this area, stretching from the Charente to Flanders, 255 hoards have been reported, yielding no less than 18,000 metallic elements. Despite significant progress in the understanding of this practice, the precise sequence of actions that led to the creation of hoards is still the subject of varied and contradictory hypotheses.
The elements that are most debated concern above all the place and role of fragmentation and manipulation, the reality of acts of selection and exclusion, the duration of objects collection, the definitive or provisional character of hoards, as well as the integration of this practice into the economic systems of the Late Bronze Age.
Our objective has therefore been to gather and question this documentation in order to reconstruct the principal modalities of the constitution of atlantic hoards dating from BFa 3 and to contribute to the characterization of the techno-economic and cultural landscape of the Late Bronze Age.
Among the many intermediate questions raised by this subject, the most essential relate to the status of the metal at the time of its burial. Are the metallic remains immobilized for their exchange value, their use value or for their possible symbolic charge? Are these batches accumulated randomly according to the dynamics of production and circulation of the metal, or do they testify to phenomena of selection and manipulation that are sufficiently powerful and standardized to order the way in which the metal is immobilized? Do the different treatments perceptible on the objects (fragmentation, manipulation, selection of objects) intervene at the time and for the needs of the hoards or are they completely disconnected from them?
According to our observations, the hoards from BFa 3 can be considered as ensembles mostly constituted from elements whose use may have been premonetary. However, the assemblage of metal is not completely random. Typical compositions, corresponding to sufficiently marked cultural traits, have been identified. Variations from one area to another would be explained by the intermingling of several factors. Some depend on the structure of the groups practicing the deposits: the size of the communities involved, their social composition and the choices made regarding the quantity of metal immobilized. Others depend on the way in which the metal circulates: access to the metal, the intensity of exchanges and the number of economic agents involved, the existence or not of premonetary objects that are more favorably used than others. Still other variables refer to considerations relating to the intentionality of the hoards, but also to the symbolic systems impregnating the different cultural groups of the Late Bronze Age in varying ways. In this respect, we believe that an object that has lost its use value can, independently of its exchange value, retain a symbolic charge that can be mobilized within the framework of deposits (materializing an individual, a cultural group, a status, an idea, the life cycle of the metal), but also a historical or memorial value, especially when it comes to ancient objects. The concomitance of definitive fixed assets and others, provisional, is finally suggested, but will have to be, in the future, the object of numerous and precise contextual investigations.
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During the end of the Late Bronze Age (BFa 3 – 950-800 BC), non-funerary hoards are especially numerous in Atlantic Gaul. In this area, stretching from the Charente to Flanders, 255 hoards have been reported, yielding no less than 18,000 metallic elements. Despite significant progress in the understanding of this practice, the precise sequence of actions that led to the creation of hoards is still the subject of varied and contradictory hypotheses.
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Citation bibliographique
Bordas , Francis (1982-....) (2023), Les dépôts métalliques du BFa 3 (950-800 av. J.-C.) en Gaule atlantique. Modalités de circulation, de manipulation et d'enfouissement du métal. [Thèse]