Etude d'une Raclie qui se demande pourquoi cette femme Tsigane a dit "je me suis mangée la vie"
- Omnes, Edith (2022)
Mémoire
Non consultable
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- Etude d'une Raclie qui se demande pourquoi cette femme Tsigane a dit "je me suis mangée la vie"
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- 26 septembre 2022
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- Femmes
- Tsigane
- Gens du voyage
- Communauté
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- Rom
- travail social
- Santé
- Discrimination
- Culture
- Éducation à la sexualité
- Transmission
- Corps
- Sororité
- Genre
- Sexualité
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Après un an et demi en qualité de travailleuse sociale auprès d’une partie de la communauté Tsigane à Toulouse, nous établissons le constat suivant : la santé de ces femmes, en globalité, est précaire. Et les chiffres sont sans appel : l’espérance de vie des femmes Tsiganes est inférieure de 10 ans comparé à l’ensemble des Françaises (contre 7 ans pour les hommes). Alors en quoi le genre at-il une influence dans ce constat ? Et comme nous le supposions en début d’enquête, les éléments aggravant l’état de santé de ces femmes sont-ils uniquement liés à des lieux de vie pollués ? Nous avons mené notre recherche en nous
documentant sur la culture Tsigane, parfois analysée par ses membres, et les questions de genre, santé et sexualité plus généralement. Invisibilisée et discriminée, la communauté se compose de divers groupes et familles qui possèdent une organisation spatiale, temporelle, sociale et sexuée qui lui est propre et commune. L’organisation est empreinte de traditions
portées par les femmes, porteuses d’honneur, et qui régissent l’ordre du groupe. Ainsi, l’obtention du statut marital et maternel accorde une reconnaissance, mais aussi donne le droit de parler et de faire sa sexualité. Taboue, mais autorisée par ce statut, elle peut être discutée entre femmes. Compte tenu de ces éléments, nous nous demandons comment se transmet une éducation à la santé sexuelle entre femmes. Nous comprenons au cours de l’enquête, auprès des femmes, hommes de la communauté et professionnelles du médico-social, qu’il n’existe pas d’universalité des pratiques. Elles se revendiquent bien modernes, a contrario de la représentation « d’arriérées » conférée par les non-Tsiganes. Les femmes établissent leurs
propres stratégies de paroles et transmissions, via la sororité. Elles assurent leur soutien mais aussi leur contrôle, y compris de leurs corps comme outil de préservation de la communauté. Cette dernière s’inquiète de son délitement, à commencer par celui des femmes, et par la sédentarisation et les transformations sociales en dedans et en dehors du groupe. Les femmes
Tsiganes sont les garantes de l’identité et la pérennité de leur culture. Cette recherche sociologique nous conduit à
proposer une action d’éducation à la sexualité, quant à un projet de promotion pour la santé et sexualité avec les femmes Tsiganes.
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Après un an et demi en qualité de travailleuse sociale auprès d’une partie de la communauté Tsigane à Toulouse, nous établissons le constat suivant : la santé de ces femmes, en globalité, est précaire. Et les chiffres sont sans appel : l’espérance de vie des femmes Tsiganes est inférieure de 10 ans comparé à l’ensemble des Françaises (contre 7 ans pour les hommes). Alors en quoi le genre at-il une influence dans ce constat ? Et comme nous le supposions en début d’enquête, les éléments aggravant l’état de santé de ces femmes sont-ils uniquement liés à des lieux de vie pollués ? Nous avons mené notre recherche en nous
Citation bibliographique
Omnes, Edith (2022), Etude d'une Raclie qui se demande pourquoi cette femme Tsigane a dit "je me suis mangée la vie" [Mémoire]