Lever le voile de l'idéologie zoo-raciale : Vers une sociogénèse domestique de la race.
- Martinat, Rémi (2022)
Mémoire
Non consultable
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- Lever le voile de l'idéologie zoo-raciale : Vers une sociogénèse domestique de la race.
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- Lifting the veil of zoo-racial ideology : Towards a domestic sociogenesis of race.
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- 23 septembre 2022
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- Spécisme
- Antispécisme
- Racisme
- Etudes critiques de la race
- Etudes critiques de l'animalité
- Animal
- Animaux
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- Speciesism
- Antispeciesism
- Racism
- Critical race theory
- Critical animal Theory
- Animal
- Animals
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- Un fantasme cannibalique régi les rapports de l'Homme aux autres vivant.es et plus largement sans doute à l'ensemble de son environnement qu'il appelle « la nature ». Exclusion et dévoration en sont les modalités. La consommation du corps de l'autre apparaîtra être la condition fondamentale du maintien de l'identité humaine. L'Homme face à l'Animal miroitant son être se confronte à un paradoxe : consommer la chaire animale est une nécessité absolue mais revient à se manger soi, cesser de le faire c'est s'anéantir ontologiquement en tant qu'humain.es. Dans les deux cas l'Homme n'est plus. Pour exister il lui faut s'extraire du paradoxe. L'Homme fait face au défi d'avoir à se dire par et pour lui-même hors des discours qui légitiment la violence. Une violence de survie pense-t-on, moins naturelle que conforme et qui pour sûr bride les imaginaires. L'idée d'humain dépend donc de la catégorie inférieure de l'animal, instituée par et pour l'humain comme l'idée du blanc dépend de la catégorie inférieure du noir instituée par et pour le blanc. Les concepts de race et d'espèce, ainsi que les oppressions qu'elles sous-tendent, sont constitutives d'un ordre zoo-raciale qui hiérarchise les individu.es sous couvert de l'idée de nature. Pour lever le voile de l'idéologie zoo-raciale il faut donc, au prisme des théories critiques de la race et théories critiques de l'animalité, entre chasse et prédation, enfermement et morcellement, nourritures et dévoration, cannibalisme psychique et mort social, liminalité, abjection et plasticité, défaire l'idée de nature par-delà le mythe du miracle grec, et remonter au fil de l'Histoire vers une sociogénèse domestique de la race, contre l'idée de races biologiques y compris chez les autres qu'humain.es, pour replacer la domestication parmi les rapports de domination, dans une histoire des luttes. Ainsi deviendra t-il possible d'envisager les conditions d'une réappropriation contre-hégémonique de l'histoire des rapports entre animaux humain.es et autres qu'humain.es, une réappropriation du langage colonisé, une réappropriation des imaginaires colonisés, une réappropriation des territoires et des infrastructures colonisées, une réappropriation des corps colonisés et ce afin d'agrémenter le déjà si large corpus des théories critiques sur l'animalité dont le travail favorise le changement sociétal non tant que cela vers une société ouverte aux autres qu'humain.es mais vers une société animale où l'autre qu'humain.e ne serait pas que toléré.e.
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- A cannibilistic phantasm regulates how Man interacts with every lifeform as well as the totality of his environment that he defines as "natural". Exclusion and devouring are terms. To consume another body seems to be the fundamental condition to maintaining human identity. Man, seeing his own reflection in the Animal, is faced with a paradox : the consumption of animal flesh is an absolute necessity yet leads to consuming one self, to cease the practice would be to ontologically destroy ourselves as Humans. In both cases Man no longer exists. To exist he must remove himself from the paradox. Man faces the challenge of having to ask himself outside of the discussions that legitimise violence: a survival violence, so it seems, less natural than conforming and who hampers our imagination. The idea then of the Human depends on the inferiority of the Animal, created by and for humans like the idea of white being a superior category than black created by and for the white man. The concepts of race and species, as well as the oppressions that underline them are constitutive of the zoo-racial order that hierarchizes all individuals under the guise of the idea of nature. To reveal the ideological character of the zoo-racial mindset, we must, in the prism of race critical theory and animal critical theory, between hunt and predation, confinement and partition, nourishment and devouring, psychic cannibalism and social death, liminality, abjection and plasticity, undo the idea of nature beyond the myth of the greek miracle and follow the threads of time to the domestic sociogenesis of the race, against the idea of biological races including ones other than human, to replace the domestication within the dominative relations throughout a history of struggles. Then and only then will it become possible to envision a reappropriation counter-hegemonic of passed relations between human animals and the ones other than human, a reappropriation of colonised language, a reappropriation of colonised imagination, a reappropriation of colonised territories and infrastructures, a reappropriation of colonised bodies and all of this to add to the already conciderable corpus of critical theories on animality, whose work strives to put forward societal change, not just towards a society open for non-humans but an animal society where these non humans will not only be tolerated.
Citation bibliographique
Martinat, Rémi (2022), Lever le voile de l'idéologie zoo-raciale : Vers une sociogénèse domestique de la race. [Mémoire]