La guillotine révolutionnaire : peine de mort, justice d’exception et sensibilités pendant la Révolution française (1789-1804)
- Debat, Guillaume (1993-....) (2023)
Thèse
Accès restreint
-
- La guillotine révolutionnaire : peine de mort, justice d’exception et sensibilités pendant la Révolution française (1789-1804)
-
- The revolutionary guillotine : death penalty, special justice and sensibilities during the French Revolution (1789-1804)
-
- 29 juin 2023
-
- Guillotine
- Peine de mort
- Justice
- Sensibilités
- Révolution française
-
- Guillotine
- Death penalty
- Justice
- Sensibilities
- French Revolution
-
-
La thèse a pour but de faire une histoire totale de la guillotine au cours de la Révolution française. La guillotine est instaurée, en 1792, comme un progrès humaniste qui rompt avec les usages de l’Ancien Régime à propos de la peine de mort. En 1794, avec la fin de la « terreur », la guillotine est présentée comme le symbole des excès de la Révolution. Comprendre cette inversion des représentations est le point de départ du travail de thèse. Pour le mener à bien, la thèse tente d’articuler ces représentations au réel. En d’autres termes, il s’agit d’une part d’interroger les réalités matérielles de la guillotine et, d’autre part, de compter les condamnés à la guillotine dans les départements au cours de la période révolutionnaire. L’étude de la guillotine se double ici de celle des institutions répressives telles que les tribunaux criminels, les commissions révolutionnaires et extraordinaires ou encore le tribunal révolutionnaire. Pour comprendre l’évolution des représentations autour de la guillotine, la thèse mobilise notamment les concepts forgés par l’histoire des sensibilités.
Jusqu’à l’été 1794, la guillotine est plutôt valorisée pour sa dimension spectaculaire. Le rituel qui l’entoure fournit le support idéal pour mettre en scène l’action punitive des autorités révolutionnaires. En parallèle, la guillotine est mobilisée par le mouvement populaire, notamment à Paris, qui en fait le symbole de la justice révolutionnaire. À travers l’investissement de la guillotine, les sans-culottes lanceraient un appel aux autorités pour qu’elles durcissent leur politique contre les ennemis de la Révolution. Dans le même temps, la guillotine provoque une gêne. Elle est une machine qui heurte les sensibilités. Cette gêne, appuyée par des considérations hygiénistes, se fixe sur certaines réalités comme le maintien de la guillotine dressée, les échecs et l’encadrement de la visibilité du sang. Avec Thermidor, le rejet sensible de la guillotine triomphe d’autant mieux que le discours sur la « terreur » se saisit de la guillotine. La guillotine est facilement assimilée à la « terreur », conçue comme la tyrannie de Robespierre, parce qu’elle heurtait les sensibilités chez une élite qui, dans les départements, souhaitaient déjà limiter sa visibilité et celle de la peine de mort.
-
La thèse a pour but de faire une histoire totale de la guillotine au cours de la Révolution française. La guillotine est instaurée, en 1792, comme un progrès humaniste qui rompt avec les usages de l’Ancien Régime à propos de la peine de mort. En 1794, avec la fin de la « terreur », la guillotine est présentée comme le symbole des excès de la Révolution. Comprendre cette inversion des représentations est le point de départ du travail de thèse. Pour le mener à bien, la thèse tente d’articuler ces représentations au réel. En d’autres termes, il s’agit d’une part d’interroger les réalités matérielles de la guillotine et, d’autre part, de compter les condamnés à la guillotine dans les départements au cours de la période révolutionnaire. L’étude de la guillotine se double ici de celle des institutions répressives telles que les tribunaux criminels, les commissions révolutionnaires et extraordinaires ou encore le tribunal révolutionnaire. Pour comprendre l’évolution des représentations autour de la guillotine, la thèse mobilise notamment les concepts forgés par l’histoire des sensibilités.
-
-
The thesis aims to provide a comprehensive history of the guillotine during the French Revolution. The guillotine was introduced in 1792 as a humanistic advance that broke with the practices prior to 1789 regarding the death penalty. In 1794, with the end of the "terror", the guillotine was presented as the symbol of the excesses and the bloody side of the Revolution. Understanding this inversion of representations is the starting point of the thesis. In order to do so, the thesis attempts to articulate these representations with reality. In other words, on the one hand, the material realities of the guillotine must be examined and, on the other, the number of people sentenced to the guillotine in the départements during the revolutionary period must be counted. The study of the guillotine is coupled with that of repressive institutions such as criminal courts, revolutionary and extraordinary commissions and the revolutionary tribunal. In order to understand the evolution of the representations of the guillotine, the thesis uses concepts forged by the history of sensibilities.
In short, until the summer of 1794, the guillotine was valued more for its spectacular dimension. The ritual that surrounds it provides the ideal medium for staging the punitive action of the revolutionary authorities. At the same time, the guillotine was mobilised by the popular movement, particularly in Paris, which made it the symbol of revolutionary justice. Through the investment in the guillotine, the sans-culottes would appeal to the authorities to toughen their policy against the enemies of the Revolution. At the same time, the guillotine caused discomfort. It was a machine that offended people’s sensibilities. This discomfort, supported by hygienic considerations, stems from a sensitive rejection that is based on certain realities such as the maintenance of the guillotine in an upright position, the failures and the supervision of the visibility of blood. With Thermidor, the sensitive rejection of the guillotine triumphed all the better because the discourse on "terror" seized on the guillotine. The guillotine was easily assimilated to the "terror", conceived as Robespierre's tyranny, because it offended the sensibilities of an elite who, in the départements, already wanted to limit its visibility and that of the death penalty.
-
The thesis aims to provide a comprehensive history of the guillotine during the French Revolution. The guillotine was introduced in 1792 as a humanistic advance that broke with the practices prior to 1789 regarding the death penalty. In 1794, with the end of the "terror", the guillotine was presented as the symbol of the excesses and the bloody side of the Revolution. Understanding this inversion of representations is the starting point of the thesis. In order to do so, the thesis attempts to articulate these representations with reality. In other words, on the one hand, the material realities of the guillotine must be examined and, on the other, the number of people sentenced to the guillotine in the départements during the revolutionary period must be counted. The study of the guillotine is coupled with that of repressive institutions such as criminal courts, revolutionary and extraordinary commissions and the revolutionary tribunal. In order to understand the evolution of the representations of the guillotine, the thesis uses concepts forged by the history of sensibilities.
Citation bibliographique
Debat, Guillaume (1993-....) (2023), La guillotine révolutionnaire : peine de mort, justice d’exception et sensibilités pendant la Révolution française (1789-1804) [Thèse]