La langue de Momo dans La Vie devant soi, d'Emile Ajar (Romain Gary)
- Bescos, Milena (2023)
Mémoire
Non consultable
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- La langue de Momo dans La Vie devant soi, d'Emile Ajar (Romain Gary)
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- 22 février 2023
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- langue
- stylistique
- erreur
- faute
- norme
- écart linguistique
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Il y a ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, ce qui se dit, ce qui ne se dit pas…et tout cela dépend en partie de l’actant impliqué dans le procès. La notion de norme et donc celle d’écart et de faute est un domaine omniprésent, transversal, et que j’ai toujours trouvé intriguant…tout en ayant parfaitement conscience du fait que je ne pourrais jamais me placer en observatrice neutre, faisant partie comme chacun d’une société régie par de multiples normes, et des normes linguistiques. Ces normes linguistiques représentent une barrière de la langue au sein d’une même langue. De multiples codes viennent diviser les individus d’une même société, mais ceux-ci sont d’une violence proportionnelle à sa discrétion. C’est une frontière de verre. Un individu, même ayant réussi à gravir les échelons socioéconomiques, peut se heurter à cette frontière transparente, frappant d’une violence d’autant plus forte qu’elle est intangible.
J’ai tenté au cours de ce mémoire de mettre en lumière cette tension soutenue par deux pôles opposés quant à la conception de la langue : d’une part, l’on pourrait affirmer que la langue de Momo ne devrait soulever aucune gêne, que rien ne devrait nous heurter : « je te comprends, tu me comprends, c’est donc que nous parlons la même langue » écrit Marina Yaguello dans son Catalogue des idées reçues sur la langue. Pour autant… si la langue de Momo avait retenu mon attention, c’est qu’elle n’était pas si transparente que cela… ou alors l’était-elle trop…En tout cas, elle soulevait assez d’interrogations pour y penser encore et encore pendant deux ans ! D’autre part, l’on pourrait avancer que La Vie devant soi n’est absolument pas de la littérature, au vu des écarts bien trop nombreux pour faire œuvre littéraire…. Mais alors, comment expliquer qu’un roman qui n’est « absolument pas de la littérature » ait permis à son auteur, même factice, de gagner le prestigieux Prix Goncourt, qui plus est pour la seconde fois de sa vie ?
Comment l’écart linguistique qui se donne à voir dans La Vie devant soi se fait-il le lieu d’une tension soutenue par deux pôles d’interrogation : d’une part la norme et ses marges en elles-mêmes et d’autre part ces mêmes notions en tant que produites par des acteurs dont la légitimité elle-même est remise en question ?
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Il y a ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, ce qui se dit, ce qui ne se dit pas…et tout cela dépend en partie de l’actant impliqué dans le procès. La notion de norme et donc celle d’écart et de faute est un domaine omniprésent, transversal, et que j’ai toujours trouvé intriguant…tout en ayant parfaitement conscience du fait que je ne pourrais jamais me placer en observatrice neutre, faisant partie comme chacun d’une société régie par de multiples normes, et des normes linguistiques. Ces normes linguistiques représentent une barrière de la langue au sein d’une même langue. De multiples codes viennent diviser les individus d’une même société, mais ceux-ci sont d’une violence proportionnelle à sa discrétion. C’est une frontière de verre. Un individu, même ayant réussi à gravir les échelons socioéconomiques, peut se heurter à cette frontière transparente, frappant d’une violence d’autant plus forte qu’elle est intangible.
Citation bibliographique
Bescos, Milena (2023), La langue de Momo dans La Vie devant soi, d'Emile Ajar (Romain Gary) [Mémoire]