Le vent et les occupations humaines au Paléolithique supérieur en Europe de l'Ouest : exemple des vallées de l'Èbre, de la Garonne et du Rhône.
- Beauvillier, Manon (2023)
Mémoire
Non consultable
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- Le vent et les occupations humaines au Paléolithique supérieur en Europe de l'Ouest : exemple des vallées de l'Èbre, de la Garonne et du Rhône.
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- 3 juillet 2023
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- Géoarchéologie
- contextes éoliens
- Paléolithique supérieur
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Au cours du Dernier Maximum Glaciaire (DMG), la proximité des calottes glaciaires, conséquentes sur l’hémisphère nord, a engendré des conditions climatiques extrêmes en Europe, augmentant ainsi l’activité cyclonique. Dans un environnement sans couverture végétale suffisante, l’aridité et les extrêmes de température ont favorisé l’altération du substrat rocheux et la libération de particules fines conséquentes. Ces particules étaient alors mobilisées par des vents violents, provoquant une érosion plus importante qu’aujourd’hui. Ce climat a poussé les populations humaines à migrer vers des zones plus favorables à leur développement. Au DMG, l’espace habitable, contraint par les environnements périglaciaires, se limitait aux régions sud-européennes.
Depuis quelques années, de nouveaux travaux de recherche montrent un lien entre l’activité cyclonique et l’habitabilité d’un territoire. Ces travaux observent des paysages transformés de manière significative par les vents et évaluent leurs impacts indirects sur les stratégies d’occupation de ces territoires.
Pour approfondir et compléter ces connaissances, nous avons évalué le rôle du vent dans la morphogenèse de certaines formes géomorphologiques présentes dans les vallées de l’Èbre, de la Garonne et du Rhône. Nous nous sommes interrogés sur le lien entre les indices géomorphologiques, témoins de vents intenses et la quasi-absence de vestiges archéologiques pouvant traduire une désertion des ces plaines par les populations du DGM.
Pour répondre à cette problématique, nous avons étudié la répartition de ces indices archéologiques dans le nord-est de l’Espagne et le Sud de la France. La synthèse bibliographique à ce sujet souligne leur quasi-absence en plaine du Rhône, de l’Èbre et de la Garonne ou la méconnaissance de sites. En corolaire, la confrontation des connaissances sur les indices éoliens présents dans ces mêmes espaces montrent des dynamiques de vents importants qui ont pu rendre ces régions inhospitalières pendant les cycles glaciaires. Cette évaluation géomorphologique a permis de rendre compte de la réalité des systèmes éoliens présents en milieu aride et semi-aride. Par la virulence et la force de ces vents, ces espaces géographiques ont pu devenir inhospitaliers à l’implantation humaine. Sans que ce soient de réelles barrières physiques, ces plaines ventées ont joué un rôle de frontière, limitant les échanges entre les deux versants. La modélisation climatique explorée dans nos travaux reste à développer, mais pourrait permettre d’apporter des éléments pertinents, sur la saisonnalité des vents par exemple.
L’ensemble de ce travail participe à la reconstitution des habitats liés aux climats, qui permettrait d’éclairer la répartition des faciès chrono-culturels durant le Paléolithique supérieur et les flux migratoires humains passés.
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Au cours du Dernier Maximum Glaciaire (DMG), la proximité des calottes glaciaires, conséquentes sur l’hémisphère nord, a engendré des conditions climatiques extrêmes en Europe, augmentant ainsi l’activité cyclonique. Dans un environnement sans couverture végétale suffisante, l’aridité et les extrêmes de température ont favorisé l’altération du substrat rocheux et la libération de particules fines conséquentes. Ces particules étaient alors mobilisées par des vents violents, provoquant une érosion plus importante qu’aujourd’hui. Ce climat a poussé les populations humaines à migrer vers des zones plus favorables à leur développement. Au DMG, l’espace habitable, contraint par les environnements périglaciaires, se limitait aux régions sud-européennes.
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During the Last Glacial Maximum (LGM), the proximity of ice caps, extensive on the northern hemisphere, led to extreme climatic conditions in Europe, increasing cyclonic activity. In an environment without important vegetation cover, aridity and temperature extremes favored the weathering of bedrock and the release of large quantities of fine particles. These particles were then mobilized by violent winds, leading to greater erosion than nowadays. This climate prompted human populations to migrate to more favorable areas. At the DMG, habitable space, constrained by periglacial environments, was limited to south-european regions.
In recent years, new research has shown a link between cyclonic activity and the habitability of a territory. These studies observe landscapes that have been significantly transformed by winds and assess its impact on human occupation strategies.
To deepen and complete this knowledge, we assessed the role of wind in the morphogenesis of certain geomorphological forms present in the Ebro, Garonne and Rhône valleys. We wondered about the link between the geomorphological evidence of intense winds and the near-absence of archaeological remains that might indicate the desertion of these plains by DGM populations.
To answer this question, we studied the distribution of archaeological evidence in north-eastern Spain and southern France. Our bibliographic study on the subject highlights their absence from the plains of the Rhône, Ebro and Garonne rivers or the fact that some sites are unknown yet. Our knowledge on the aeolian evidencesin these same areas, points to significant wind dynamics, which may have made these regions inhospitable during glacial periods. This geomorphological evaluation enabled us to assess the reality of wind systems in arid and semi-arid environments. The virulence and strength of these winds may have made these geographical areas inhospitable to human settlement. Although they are not real physical barriers, these windy plains have acted as a boundary, limiting exchanges between the two slopes. The climatic modelling explored in our work remains to be developed, but could provide relevant information on wind seasonality, for example.
In overall, this work contributes to the reconstitution of climate-related habitats, which could shed light on the distribution of chrono-cultural facies during the Upper Palaeolithic and on past human migratory flows
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During the Last Glacial Maximum (LGM), the proximity of ice caps, extensive on the northern hemisphere, led to extreme climatic conditions in Europe, increasing cyclonic activity. In an environment without important vegetation cover, aridity and temperature extremes favored the weathering of bedrock and the release of large quantities of fine particles. These particles were then mobilized by violent winds, leading to greater erosion than nowadays. This climate prompted human populations to migrate to more favorable areas. At the DMG, habitable space, constrained by periglacial environments, was limited to south-european regions.
Citation bibliographique
Beauvillier, Manon (2023), Le vent et les occupations humaines au Paléolithique supérieur en Europe de l'Ouest : exemple des vallées de l'Èbre, de la Garonne et du Rhône. [Mémoire]