Titre en français

Les apports de la réalité virtuelle dans les programmes de réhabilitation respiratoire

Titre en anglais

The contribution of virtual reality to pulmonary rehabilitation

Auteur

Muccia, Dylan (1994-.... ; psychologue)

Directeur de recherche

Sordes, Florence (19..-....)

Date de soutenance

5 décembre 2023

Établissement

Université Toulouse-Jean Jaurès

École doctorale

CLESCO : Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition

Diplôme

Doctorat en Psychologie

Unité de recherche

Centre d’Etudes et de Recherches en Psychopathologie et Psychologie de la Santé - CERPPS

Sujet

Psychologie

Mots-clés en français

Réhabilitation respiratoire

Motivation

Réalité virtuelle

Déconditionnement à l’effort

Activité physique

Observance

Mots-clés en anglais

Pulmonary rehabilitation

Motivation

Virtual reality

Physical deconditioning

Physical activity

Adherence

Résumé en français

La survenue d’une maladie respiratoire chronique, la dyspnée et sa progression constituent un facteur de risque pour une sédentarisation croissante du patient. La maladie et son vécu inscrivent le patient dans un cercle vicieux dans lequel il perd la condition physique nécessaire pour les efforts physiques du quotidien, associé à des problématiques anxiodépressives, une perte de motivation, un sentiment d’auto-efficacité faible et une qualité de vie dégradée.

Ces patients peuvent être inclus dans un programme de réhabilitation respiratoire. Il leur est proposé un réentrainement à l’effort par l’activité physique adaptée sur vélo statique et réentrainement musculaire. Cela permet aux patients de retrouver une part de leur qualité de vie et de leur autonomie, améliorer leurs paramètres physiques et leur fonctionnement psychosocial. Afin de garantir la pérennité de ces bénéfices, le maintien d’une activité physique est nécessaire quand la prise en charge est achevée. Cependant, 30% des patients ne peuvent maintenir ces efforts, amenant à un nouveau déconditionnement à l’effort.

En réponse à cette non-observance, nous avons proposé une solution pour améliorer l’observance de l’activité physique. Un jeu de course de cyclisme en réalité virtuelle a été proposé à 17 patients pendant la totalité de leur réentrainement. L’objectif est d’utiliser les propriétés immersives de la réalité virtuelle pour favoriser le sentiment de présence des patients dans un environnement virtuel. Cela a pour effet de détourner l’utilisateur de certaines de ses sensations et perceptions. Nous avons supposé que cette immersion est associée avec le fonctionnement thymique, les représentations de la maladie, la dyspnée et la qualité de vie, sans nuire au bon fonctionnement de la réhabilitation respiratoire. Nous avons également supposé que cette utilisation de la réalité virtuelle est associée avec la motivation, le sentiment d’auto- efficacité et le plaisir pour l’activité physique, ainsi que le niveau habituel d’activité physique. Enfin, nous supposons que ces bénéfices de l’utilisation de la réalité virtuelle favorisent l’observance post-réhabilitation de l’activité physique.

Notre protocole a été soumis aux patients, en comparaison d’un groupe contrôle également composé de 17 patients. Nos comparaisons de moyennes indiquent que notre protocole n’entrave pas la réhabilitation des patients. À partir des résultats de nos corrélations et régressions linéaires, nous avons identifié que lorsque les patients se sentent immergés et présents dans l’environnement virtuel, leurs symptômes anxieux sont plus faibles, ils ont un plus fort sentiment de contrôle sur la maladie, perçoivent leurs traitements comme efficaces, ressentent une plus grande vitalité et un meilleur fonctionnement social. De plus, ils éprouvent également une plus grande motivation externe et introjectée et un plus fort sentiment d’auto- efficacité. Cependant, les cybermalaises de la réalité virtuelle sont associés à des perceptions d’une maladie lourde de conséquences et des douleurs plus importantes, constituant donc un point de vigilance. Enfin, les entretiens de recherche indiquent que notre protocole n’a pas d’influence en dehors de la réhabilitation, n’améliorant pas l’observance de l’activité physique malgré le maintien de certains bénéfices perçus.

La réhabilitation respiratoire des patients peut être favorisée par l’utilisation de la réalité virtuelle, en étant vigilant à la tolérance aux cybermalaises de chaque patient. Elle constitue une aide pour patients dont la motivation fait défaut, la réalité virtuelle ludique représentant une source de motivation par les objectifs du jeu proposé. Elle favorise le sentiment d’auto- efficacité, permet de lever certaines limites psychologiques et perceptives contre l’activité physique. D’autres travaux sont nécessaires afin de vérifier l’influence de la réalité virtuelle sur les symptômes de dyspnée, en se focalisant sur les épreuves d'effort.

Résumé en anglais

The onset of a chronic respiratory disease, its dyspnea, and its progression create a risk factor for the increasing sedentariness of the patient. The disease and its experience place the patient in a vicious circle in which they lose the physical condition necessary for everyday physical efforts, associated with anxiety and depression issues, loss of motivation, low self- efficacy, and deteriorated quality of life.

These patients can be included in a pulmonary rehabilitation program. They are offered physical retraining through adapted stationary bike activities and muscular retraining. This allows patients to regain some of their quality of life and autonomy, improve their physical parameters, and enhance their psychosocial functioning. To ensure the sustainability of these benefits, maintaining physical activity is necessary when treatment is completed. However, 30% of patients cannot maintain these efforts, leading to a new deconditioning.

In response to this non-compliance, we proposed a solution to improve adherence to physical activity. A virtual reality cycling racing game was offered to 17 patients throughout their entire retraining. The goal is to use the immersive properties of virtual reality to enhance the sense of presence for patients in a virtual environment. This has the effect of diverting the user from some of their sensations and perceptions. We hypothesized that the immersion would positively influence mood, perceptions of the disease, dyspnea, and quality of life, without compromising the effectiveness of pulmonary rehabilitation. We also assumed that the use of virtual reality would promote motivation, self-efficacy, and enjoyment of physical activity, as well as the usual level of physical activity. Finally, we assume that these benefits of virtual reality use would enhance post-rehabilitation adherence to physical activity.

Our protocol was presented to the patients, in comparison to a control group also composed of 17 patients. Our average comparisons indicate that our protocol does not hinder patients' rehabilitation. Based on the results of our correlations and linear regressions, we identified that when patients feel immersed and present in the virtual environment, their anxiety symptoms are lower, they have a stronger sense of control over the disease, perceive their treatments as effective, feel greater vitality, and have better social functioning. Moreover, they also experience higher external and introjected motivation and a stronger sense of self-efficacy.

However, virtual reality motion sickness is associated with perceptions of a disease with more significant consequences and increased pain, constituting a point of concern. Finally, research interviews indicate that our protocol has no influence outside of rehabilitation, not improving adherence to physical activity despite maintaining some perceived benefits.

The pulmonary rehabilitation of patients can be enhanced through the use of virtual reality, with vigilance regarding each patient's tolerance to virtual reality motion sickness. It provides assistance for patients lacking motivation, with entertaining virtual reality representing a source of motivation through the game's objectives. It promotes the sense of self-efficacy and helps overcome certain psychological and perceptual barriers against physical activity. Further research is necessary to verify the influence of virtual reality on dyspnea symptoms, focusing on exercise tests.

Accès au document

Accès libre