Le chaos au sein d’un ordre établi
- Féret, Aimé (2023)
Mémoire
Non consultable
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- Le chaos au sein d’un ordre établi
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- Chaos within an established order
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- 30 juin 2023
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- Design d'objet
- Bijouterie
- Artisanat
- Echec
- Condition de l'Homme
- Humanité
- Bague
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- Object design
- Jewelry
- Craftsmanship
- Human condition
- Ring
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De nos jours, l’erreur est souvent perçue comme une hérésie, associée à l’échec, à une faute ou à une imperfection inhérente de la condition humaine. Or, cette perception presque universelle de l’erreur tend à changer. Dans l’art, l’erreur peut être considérée comme une opportunité d’apprentissage, son intervention et l’enseignement qui en découlent permettent de mieux comprendre nos lacunes en trouvant des solutions créatives.
L’erreur est présente dans toutes les étapes de la création, pourtant, elle est très peu exposée voire même dissimulée dans tous les domaines, y compris dans la conception d’objets. Cette tendance peut, vraisemblablement témoigner du défi que représente l’acceptation de ses propres erreurs et, par extension, de ses propres imperfections. Afin que les créations puissent répondre aux normes esthétiques et fonctionnelles inscrites dans nos cultures, certaines règles académiques des métiers de l’artisanat exigent l’élimination de tous défauts. Le domaine de la bijouterie, en raison de ses multiples conventions ainsi que de la nature coûteuse des matériaux utilisés, exclut trop souvent les imperfections ou la maladresse de son processus créatif.
Selon une étude menée sur le marché français, la bague est le bijou le plus fréquemment porté et celui que l’on conserve le plus durablement. Ainsi, la bague est le bijou qui témoigne de l’effet du temps, étant donné sa position sur les mains, qui sont les parties les plus sollicitées de notre corps. Lorsque nous tombons, nos mains sont souvent notre premier moyen de nous rattraper, la bague est donc plus fréquemment exposée que les autres bijoux aux impacts et à l’usure du temps, ce qui peut causer sa détérioration. Ses altérations matérielles sont finalement le reflet de nos parcours de vie et notre capacité à embrasser les valeurs et les imperfections humaines.
En tant que designer d’objet, il est pertinent d’étudier l’impact de l’erreur dans la création d’une œuvre en analysant les opportunités que représente cette imperfection. C’est pourquoi, animé d’un vif désir de devenir designer et ayant le goût de produire mes propres bijoux, j’ai décidé de focaliser mes efforts sur l’étude d’une problématique liée à l’erreur et l’imperfection humaine, en me concentrant spécifiquement sur la réalisation de bagues.
Comment insuffler délibérément des erreurs dans le design de bagues pour traduire les expériences et les imperfections humaines ?
Favoriser l’acceptation des erreurs dans le processus créatif pourrait sans doute participer à l’émergence d’une nouvelle forme d’esthétisme. D’autre part, elle donnerait la possibilité au designer de découvrir des méthodes originales et innovantes pour retranscrire son authenticité afin de reconsidérer les notions de perfection. L’objectif est de faire de la bague un moyen de représenter et de communiquer les différentes facettes de l’expérience humaine, en exprimant des histoires personnelles, des expériences vécues et des émotions profondes à travers sa matière et son apparence. Matérialiser l’imperfection permettrait de représenter l’impact du temps qui passe en évoquant la nature même de la vie.
Afin de poser un contexte solide, nous ferons une rétrospective de la bague comme parure en analysant les symboles qu’elle a pu évoquer. Par la suite, il conviendra d’analyser l’erreur et son impact sur la création dans plusieurs domaines comme l’art et la bijouterie en remettant en question les concepts de norme et d’esthétique. Enfin, nous approfondirons les notions d’imperfection à travers la vision de divers philosophes afin de mieux cerner les différentes représentations possibles de la condition humaine.
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De nos jours, l’erreur est souvent perçue comme une hérésie, associée à l’échec, à une faute ou à une imperfection inhérente de la condition humaine. Or, cette perception presque universelle de l’erreur tend à changer. Dans l’art, l’erreur peut être considérée comme une opportunité d’apprentissage, son intervention et l’enseignement qui en découlent permettent de mieux comprendre nos lacunes en trouvant des solutions créatives.
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Today, error is often perceived as a heresy, associated with failure, fault or an inherent imperfection of the human condition. This almost universal perception of error tends to change. In art, error can be considered as an opportunity for learning, and its intervention and teaching allow us to better understand our shortcomings by finding creative solutions.
The error is present in all stages of creation, yet it is very little exposed or even concealed in all domains, including object design. This tendency can, presumably, bear witness to the challenge of accepting one’s own mistakes and, by extension, one’s own imperfections. In order for the creations to meet the aesthetic and functional standards enshrined in our cultures, certain academic rules of crafts require the elimination of all defects. The field of jewellery, because of its many conventions and the expensive nature of the materials used, too often excludes imperfections or awkwardness from its creative process.
According to a study conducted on the French market, the ring is the most frequently worn jewel and the one that is kept the most permanently. Thus, the ring is the jewel that testifies to the effect of time, given its position on the hands, which are the most stressed parts of our body. When we fall, our hands are often our first way to catch up, so the ring is more frequently exposed to impacts and wear of time than other jewelry, which can cause its deterioration. Its material alterations are ultimately a reflection of our life paths and our ability to embrace human values and imperfections.
As an object designer, it is relevant to study the impact of error in the creation of a work by analyzing the opportunities that this imperfection represents. This is why, driven by a strong desire to become a designer and having the taste to produce my own jewellery, I decided to focus my efforts on studying a problem related to human error and imperfection, focusing specifically on the realization of rings.
How can we deliberately make mistakes in ring design to reflect human experiences and imperfections?
Fostering acceptance of mistakes in the creative process could no doubt contribute to the emergence of a new form of aesthetics. On the other hand, it would give the designer the opportunity to discover original and innovative methods to transcribe its authenticity in order to reconsider the notions of perfection. The goal is to make the ring a way to represent and communicate the different facets of human experience, expressing personal stories, lived experiences and deep emotions through its matter and appearance. Materializing imperfection would represent the impact of passing time by evoking the very nature of life.
In order to set a solid context, we will make a retrospective of the ring as an adornment by analyzing the symbols she evoked. Afterwards, it will be necessary to analyze the error and its impact on creation in several fields such as art and jewellery by questioning the concepts of standard and aesthetics. Finally, we will deepen the notions of imperfection through the vision of various philosophers in order to better understand the different possible representations of the human condition.
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Today, error is often perceived as a heresy, associated with failure, fault or an inherent imperfection of the human condition. This almost universal perception of error tends to change. In art, error can be considered as an opportunity for learning, and its intervention and teaching allow us to better understand our shortcomings by finding creative solutions.
Citation bibliographique
Féret, Aimé (2023), Le chaos au sein d’un ordre établi [Mémoire]