L'influence de l'émotion sur la compréhension de l'écrit en L2
- Trad, Salma (2023)
Mémoire
Non consultable
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- L'influence de l'émotion sur la compréhension de l'écrit en L2
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- 27 septembre 2023
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- FLE
- Compréhension de texte
- Émotions
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La science a démontré jusqu’à présent le rôle des émotions dans les activités cognitives, les processus mentaux et les états émotionnels. Un consensus scientifique reconnait les interactions entre l’affect et le cognitif dans la réalisation des tâches cognitives (Gunnarsson-Largy & Largy, 2018; Miller & Godfroid, 2020). En revanche, ce consensus n’est pas tranché quant aux effets facilitateurs ou inhibiteurs des émotions sur le fonctionnement cognitif (Fartoukh, 2013; Soulier, 2019). Pour cause, ces effets sont variables d’une étude à l’autre en fonction de la tâche considérée, le matériel utilisé, mais aussi la valence émotionnelle et la façon dont elle est induite. Dans le domaine de l’influence de l’émotion sur la compréhension de texte, une littérature importante se scinde en deux écoles : (1) étudier l’effet d’une induction émotionnelle externe et (2) l’effet d’une induction émotionnelle interne. La première considère que l’état émotionnel peut influencer négativement la compréhension (Bohn-Gettler & Rapp, 2011; Egidi & Nusbaum, 2012; Scrimin & Mason, 2015) du fait qu’il altère la capacité de faire des inférences (Bohn-Gettler & Rapp, 2011), de créativité, de flexibilité dans la pensée, de résolution de problème (Brand et al., 2007) et de mémorisation (Sharot & Phelps, 2004). La deuxième, au contraire, soutient que les émotions suscitées par la lecture compréhension du texte aident d’emblée le lecteur à s’engager dans la représentation mentale des états émotionnels du protagoniste en se basant sur ses connaissances émotionnelles intrinsèques ou issues de sa mémoire sémantique (Berns et al., 2013; Jacobs et al., 2015). Ajouté à cela, la compréhension d’un texte à valence émotionnelle négative s’engage avec les ToM affectives (dans le cortex préfrontal), particulièrement avec l’empathie (Altmann et al., 2012). Ici, les émotions positives et négatives ont un rôle facilitateur dans le traitement du texte et sa compréhension globale, car elles aident à activer la réflexion sur le texte, facilitent la recherche d’indices, développent l’empathie, apportent du sens, activent l’imagination, établissent des liens avec d’autres connaissances émotionnelles propres à l’apprenant, suscitent chez lui une prise de conscience sur le texte comme, par exemple l’ennui ou la colère, mais également évaluer sa complexité, etc. (Roch-Veiras, 2009, 2013, 2015).
Tenant compte de ce bilan, nous avons mené trois études E1, E2 et E3 dans le cadre de notre mémoire dans lesquelles nous nous sommes intéressés à l’effet d’une induction émotionnelle à la fois interne et externe sur l’exercice de compréhension écrite en FLE. A notre très humble connaissance, les recherches qui allient à la fois la valence émotionnelle du texte et l’état émotionnel sur les capacités de compréhension de l’écrit en L2 sont quasi inexistantes et encore moins dans le cas particulier de l’émotion triste. Notre recherche est donc la première à aborder
ces thématiques dans une approche comparative. Plus précisément, nous nous sommes demandés dans un premier temps, si dans le cas du FLE, nos résultats rejoindront ou non ceux des recherches susmentionnées. Puis, dans un deuxième temps, nous nous sommes proposés d’examiner l’influence d’une émotion triste sous deux modes d’induction, d’abord par l’écoute d’une musique triste (induction externe) ensuite, par le biais de la lecture d’un texte triste (induction interne). En effet, l’objectif de cette étude est d’observer l’influence de l’émotion sur l’activité cognitive de compréhension de l’écrit en L2 pour mieux la cerner. Quatre hypothèses ont guidé cette recherche.
1. La compréhension du texte des apprenants L2 diffère-t-elle en fonction de l'induction émotionnelle ?
2. Sous un état émotionnel neutre les apprenants font moins d’erreurs que sous un état émotionnel négatif (Scrimin & Mason, 2015)
3. Un état émotionnel négatif impacte la compréhension d’un texte (effet négatif) tandis que les émotions suscitées par ce dernier la soutie
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La science a démontré jusqu’à présent le rôle des émotions dans les activités cognitives, les processus mentaux et les états émotionnels. Un consensus scientifique reconnait les interactions entre l’affect et le cognitif dans la réalisation des tâches cognitives (Gunnarsson-Largy & Largy, 2018; Miller & Godfroid, 2020). En revanche, ce consensus n’est pas tranché quant aux effets facilitateurs ou inhibiteurs des émotions sur le fonctionnement cognitif (Fartoukh, 2013; Soulier, 2019). Pour cause, ces effets sont variables d’une étude à l’autre en fonction de la tâche considérée, le matériel utilisé, mais aussi la valence émotionnelle et la façon dont elle est induite. Dans le domaine de l’influence de l’émotion sur la compréhension de texte, une littérature importante se scinde en deux écoles : (1) étudier l’effet d’une induction émotionnelle externe et (2) l’effet d’une induction émotionnelle interne. La première considère que l’état émotionnel peut influencer négativement la compréhension (Bohn-Gettler & Rapp, 2011; Egidi & Nusbaum, 2012; Scrimin & Mason, 2015) du fait qu’il altère la capacité de faire des inférences (Bohn-Gettler & Rapp, 2011), de créativité, de flexibilité dans la pensée, de résolution de problème (Brand et al., 2007) et de mémorisation (Sharot & Phelps, 2004). La deuxième, au contraire, soutient que les émotions suscitées par la lecture compréhension du texte aident d’emblée le lecteur à s’engager dans la représentation mentale des états émotionnels du protagoniste en se basant sur ses connaissances émotionnelles intrinsèques ou issues de sa mémoire sémantique (Berns et al., 2013; Jacobs et al., 2015). Ajouté à cela, la compréhension d’un texte à valence émotionnelle négative s’engage avec les ToM affectives (dans le cortex préfrontal), particulièrement avec l’empathie (Altmann et al., 2012). Ici, les émotions positives et négatives ont un rôle facilitateur dans le traitement du texte et sa compréhension globale, car elles aident à activer la réflexion sur le texte, facilitent la recherche d’indices, développent l’empathie, apportent du sens, activent l’imagination, établissent des liens avec d’autres connaissances émotionnelles propres à l’apprenant, suscitent chez lui une prise de conscience sur le texte comme, par exemple l’ennui ou la colère, mais également évaluer sa complexité, etc. (Roch-Veiras, 2009, 2013, 2015).
Citation bibliographique
Trad, Salma (2023), L'influence de l'émotion sur la compréhension de l'écrit en L2 [Mémoire]