Faire avec le gouvernement des prairies. Politique Agricole Commune et subjectivités environnementales dans une région de polyculture-élevage.
- Auffray, Manoel (1992-.... ; docteur en géographie) (2024)
Thèse
Accès restreint
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- 2024TLSEJ024
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- Faire avec le gouvernement des prairies. Politique Agricole Commune et subjectivités environnementales dans une région de polyculture-élevage.
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- Dealing with Grassland Government: Common Agricultural Policy and Environmental Subjectivities in a Polyculture-Livestock Region.
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- 30 avril 2024
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- Subjectivités
- Élevage
- Political ecology
- PAC
- Prairies
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- Subjectivities
- Livestock farming
- Political ecology
- CAP
- Grassland
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- Depuis les années 1990, la politique agricole commune (PAC) a intégré un nombre croissant d’objectifs. En parallèle à une libéralisation progressive des marchés, elle s’est ainsi dotée d’éléments (textes, procédures, outils) censés réduire les impacts négatifs de la production agricole sur les écosystèmes. Les limites de ce mouvement « d’écologisation » ont été largement documentées. Cette thèse se propose d’analyser la PAC à partir de la situation et des propos d’éleveuses et d’éleveurs singuliers, afin de comprendre l’incarnation contemporaine d’une politique trop souvent réduites à ses échecs. Plus précisément, il s’agit de comprendre la place de la PAC dans les rapports qu’entretiennent les agriculteur·rices avec des espaces fourragers où se mêlent des enjeux économiques, écologiques et culturels. En interrogeant le rôle de la PAC dans les formes de soucis de l’environnement présents dans une petite région de polyculture-élevage, ce travail pointe des logiques diverses à l’œuvre localement. À travers une enquête de terrain, et en confrontant l’analyse des instruments d’action publique et les propos et pratiques des éleveur·euses, se dessinent les contours d’un « gouvernement des prairies ». Trois dimensions sont analysées de manière plus approfondie. Une mesure incitative, présente dans le territoire est destinée à maintenir la présence de la polyculture-élevage, en renforçant la place des prairies dans les systèmes fourragers. Les procédures de contrôle de l’éligibilité des surfaces fourragères extensives, tentent de mesurer l’hétérogénéité des prairies afin de contrôler les dépenses publiques. Enfin, les accusations portées localement à l’égard des bénéficiaires des aides de la PAC, intègrent de manière plurielle la visibilité des éleveur·euses et de leurs espaces fourragers. Loin d’un édifice normatif totalement étranger, le « gouvernement des prairies » par la PAC repose sur des savoirs et des représentations hétérogènes et parfois partagées par les éleveur·euses. De manière paradoxale, les instruments de la PAC participent avant tout à perpétuer des formes de considération et de (dé)valorisations de l’environnement qui s’ancrent dans les trajectoires historiques locales et dans les systèmes techniques hérités de la modernisation agricole. Le « gouvernement des prairies » participe à la fois à préserver des formes d’attachements et à maintenir le malaise des éleveur·euses de bovins allaitants décrit depuis les années 1990. L’enquête révèle toutefois des formes de changement à l’œuvre localement qui laissent entrevoir de nouvelles « subjectivités environnementales ».
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- Since the 1990s, the Common Agricultural Policy (CAP) has incorporated a growing number of objectives. In parallel with the gradual liberalization of markets, it has also included elements (texts, procedures, tools) designed to reduce the negative impact of agricultural production on ecosystems. The limits of this "greening" movement have been widely documented. The aim of this thesis is to analyze the CAP from the point of view of specific breeders, in order to understand the contemporary incarnation of a policy too often reduced to its failures. More specifically, the aim is to understand the place of the CAP in farmers' relationships with forage areas, where economic, ecological and cultural issues are intertwined. By examining the role of the CAP in the forms of environmental concern present in a small mixed farming-livestock region, this work highlights the diverse logics at work locally. Through fieldwork, and by comparing the analysis of public action instruments and of the practices of livestock farmers, the contours of a "grassland government" are outlined.Three dimensions are analyzed in greater detail. An incentive measure, present in the area, is designed to maintain the presence of mixed crop-livestock farming, by reinforcing the role of grasslands in forage systems. Procedures for checking the eligibility of extensive forage areas attempt to measure the heterogeneity of grasslands in order to control public expenditure. Finally, the accusations levelled locally at the beneficiaries of CAP subsidies take into account, in a variety of ways, the visibility of livestock breeders and their forage areas. Far from being a totally foreign normative edifice, the CAP's "grassland government" is based on heterogeneous knowledge and representations, some of which are shared by farmers. Paradoxically, the instruments of the CAP help to perpetuate forms of consideration and (de)valuing of the environment that are rooted in local historical trajectories and in the technical systems inherited from agricultural modernization. The "grassland governement" helps to preserve forms of attachment and to maintain the uneasiness of suckler cale breeders described since the 1990s. However, the thesis also reveals forms of change at work locally, suggesting new "environmental subjectivities".
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Citation bibliographique
Auffray, Manoel (1992-.... ; docteur en géographie) (2024), Faire avec le gouvernement des prairies. Politique Agricole Commune et subjectivités environnementales dans une région de polyculture-élevage. [Thèse]