Les rapports au travail des jeunes de la génération "Z". Influences de l'entourage et conflits de socialisation
- Cassé, Lucile (1995-....) (2024)
Thèse
Accès libre
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- Les rapports au travail des jeunes de la génération "Z". Influences de l'entourage et conflits de socialisation
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- Generation Z's relationship to work. Influences of the entourage and socialization conflicts
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- 10 juillet 2024
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- Rapports au travail
- Génération Z
- Socialisation
- Influence sociale
- Jeunesse
- Conflit
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- Relationship to work
- Generation Z
- Socialization
- Social influence
- Youth
- Conflict
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Notre recherche s’inscrit dans un contexte où les jeunes de la génération « Z » se retrouvent confrontés à la précarisation du monde du travail qui leur fait faire l’expérience de l’instabilité. Les spécificités des rapports au travail qu’ils auraient est l’un des points les plus mis en avant pour désigner leurs prétendues caractéristiques communes. Et c’est également une source de différentes représentations stéréotypées des jeunes (Delay, 2008), souvent décrits comme « infidèles » ou « ayant perdu la notion de la valeur travail ». C’est la raison pour laquelle il nous semble particulièrement important de connaître le contexte social et sociétal dans lequel cette population évolue mais également d’étudier plus précisément les rapports au travail de ces jeunes « Z » ainsi que leurs processus d’élaboration.
Pour cela, notre thèse se donne pour objectif de rendre compte de la variabilité intra et inter-individuelle des rapports au travail des jeunes de la génération « Z ». En effet, nous nous appuyons sur une approche considérant que le sujet construit différents rapports au travail en fonction des différentes définitions qui peuvent être données du travail (le Blanc et al, 2021). Nous nous appuyons également sur le modèle d’une socialisation plurielle et active (Malrieu, 1973) qui tient compte de l’influence de l’environnement (familial, amical, professionnel etc..) sur les conduites du sujet mais qui met également en lumière l’action réciproque du sujet sur son environnement. En ce sens, les jeunes « Z » construisent leurs rapports au travail dans une société particulière dont l’expérience ne sera pas la même en fonction de leur histoire familiale, qui serait elle-même différente en fonction de la génération, de la classe sociale et du genre du sujet (Darmon, 2006). De plus, les jeunes ne sont pas que des « récepteurs » passifs de l’influence d’autrui, ils sont également acteurs de leur socialisation. Ils ne vont donc pas « adopter » les valeurs transmises par leur entourage de manière « passive » en les reproduisant à l’identique. C’est par un processus « d’appropriation » qu’ils vont signifier et re-signifiser les valeurs transmises (Londono Orozco, 2006, Cambon, 2009). De plus, ils vont également transmettre leurs propres valeurs aux différentes personnes qu’ils côtoient. Par un processus de personnalisation, les jeunes pourraient mettre en réflexion les différentes normes et valeurs (parfois contradictoires) héritées de leurs différents milieux de socialisation afin de créer leur propre système de valeurs et de construire leurs rapports au travail.
Pour rendre compte de ces deux niveaux de variabilité, nous avons mobilisé une méthodologie mixte qui articule deux études empiriques. Une première étude quantitative, menée par questionnaires auprès de 273 jeunes de la génération « Z », rend compte, à la fois de l’existence de différents rapports à quatre définitions du travail (travail-emploi, travail-activité, travail-organisation et travail-sociétal) mais aussi de l’existence de quatre profils de jeunes au sein de la population interrogée qui se distinguent notamment sur l’importance accordée au travail dans leur vie mais aussi sur le fait de privilégier la recherche de plaisir au travail, ou au contraire, des valeurs plus instrumentales ou utilitaires et matérielles. Une seconde étude qualitative, menée par entretiens semi-directifs auprès de seize jeunes qui avaient préalablement rempli le questionnaire, permet de comprendre les spécificités des différents rapports au travail qu’ils construisent. Cette étude permet également de comprendre que leurs rapports au travail des jeunes sont principalement, mais pas exclusivement, influencés par leurs parents par un processus de transmission et d’appropriation des valeurs. Nos résultats montrent également que leurs rapports au travail se construisent au regard de diverses expériences de conflits de socialisation.
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Notre recherche s’inscrit dans un contexte où les jeunes de la génération « Z » se retrouvent confrontés à la précarisation du monde du travail qui leur fait faire l’expérience de l’instabilité. Les spécificités des rapports au travail qu’ils auraient est l’un des points les plus mis en avant pour désigner leurs prétendues caractéristiques communes. Et c’est également une source de différentes représentations stéréotypées des jeunes (Delay, 2008), souvent décrits comme « infidèles » ou « ayant perdu la notion de la valeur travail ». C’est la raison pour laquelle il nous semble particulièrement important de connaître le contexte social et sociétal dans lequel cette population évolue mais également d’étudier plus précisément les rapports au travail de ces jeunes « Z » ainsi que leurs processus d’élaboration.
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Our research takes place in a context where young people of generation "Z" find themselves confronted with the precariousness of labor market, which makes them experience instability. The specific nature of their relationship to work is one of the points most frequently put forward to describe their allegedly shared characteristics. And it's also a source of various stereotypical representations of young people (Delay, 2008), often described as "unfaithful" or "having lost the notion of the value of work". That's why we feel it's particularly important not only to understand the social and societal context in which this population evolves, but also to study in greater detail these young "Z" people's relationships to work, and the processes by which they develop them.
To this end, the aim of our thesis is to examine the intra and inter-individual variability of Generation Z young people's relationships to work. Our approach is based on the notion that the subject constructs different relationships to work according to the different definitions that can be given to work (le Blanc et al, 2021). We also draw on the model of plural and active socialization (Malrieu, 1973), which takes into account the influence of the environment (family, friends, professional, etc.) on the subject's behavior, but also highlights the reciprocal action of the subject on his or her environment. In this sense, young people "Z" construct their relationships to work in a particular society, whose experience will not be the same according to their family history, which would itself be different according to the subject's generation, social class and gender (Darmon, 2006). What's more, young people are not just passive "receivers" of other people's influence; they are also actors in their own socialization. This means they don't "adopt" the values transmitted by those around them in a "passive" way, by reproducing them identically. Rather, through a process of "appropriation", they will signify and re-signify the values transmitted (Londono Orozco, 2006, Cambon, 2009). What's more, they will also transmit their own values to the different people they come into contact with. Through a process of personalization, young people may reflect on the different (sometimes contradictory) norms and values inherited from their different socialization environments, in order to create their own value system and construct their relationship to work.
To account for these two levels of variability, we have mobilized a mixed methodology that articulates two empirical studies. The first quantitative study, based on questionnaires sent out to 273 young people from Generation Z, reveals the existence of different relationships to four definitions of work (work-employment, work-activity, work-organization and work-societal), as well as the existence of four profiles of young people within the population surveyed, who differ in terms of the importance attached to work in their lives, and in terms of whether they value the search for pleasure at work or, on the contrary, more instrumental or utilitarian and material values. A second qualitative study, conducted by semi-structured interviews with sixteen young people who had previously completed the questionnaire, enables us to understand the specificities of the different relationships to work that young people construct. This study also shows that young people's relationships to work are mainly, but not exclusively, influenced by their parents, through a process of transmission and appropriation of values. Our results also show that their relationships to work are shaped by various experiences of socialization conflicts.
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Our research takes place in a context where young people of generation "Z" find themselves confronted with the precariousness of labor market, which makes them experience instability. The specific nature of their relationship to work is one of the points most frequently put forward to describe their allegedly shared characteristics. And it's also a source of various stereotypical representations of young people (Delay, 2008), often described as "unfaithful" or "having lost the notion of the value of work". That's why we feel it's particularly important not only to understand the social and societal context in which this population evolves, but also to study in greater detail these young "Z" people's relationships to work, and the processes by which they develop them.
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Citation bibliographique
Cassé, Lucile (1995-....) (2024), Les rapports au travail des jeunes de la génération "Z". Influences de l'entourage et conflits de socialisation [Thèse]