D'une rive à l'autre entre Garonne et Méditerranée : réflexion sur la variabilité des industries lithiques du Paléolithique ancien
- Guibert, Justin (1996-....) (2024)
Thèse
Accès libre
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- D'une rive à l'autre entre Garonne et Méditerranée : réflexion sur la variabilité des industries lithiques du Paléolithique ancien
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- From one shore to the other between Garonne Valley and the Mediterranean Sea: reflections on the variability of European Lower Palaeolithic industries
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- De una orilla a otra entre el Garona y el Mediterráneo: reflexiones sobre la variabilidad de las industrias líticas del Paleolítico antiguo
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- 26 septembre 2024
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- Pléistocène moyen
- Europe
- Approche techno-structurelle
- Paléolithique ancien
- Isthme pyrénéen
- Galet taillé
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- Middle Pleistocene
- Europe
- Techno-structural approach
- Lower Palaeolithic
- Pyrenean Isthmus
- Pebble tool
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- Pleistoceno medio
- Europa
- Enfoque tecno-estructural
- Paleolítico antiguo
- Istmo pirenaico
- Canto tallado
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L’archéologie du Paléolithique ancien trouve sa singularité dans sa confrontation avec des contextes climatiques, environnementaux et géographiques étirés sur la très longue durée. Elle fait face à des échelles spatiales et temporelles très grandes alors même (ou parce) qu’elle ne dispose que de rares témoignages tamisés par les effets du temps. Dans son élan scientifique, cette archéologie se donne pour objectifs de documenter et de déchiffrer les comportements sociaux des populations humaines qui peuplaient alors « l’Ancien Monde ». Cet aspect culturel, qui nous intéresse ici, est difficile à saisir puisqu’il condense de multiples facettes (temps et structuration de l’occupation, temporalité, fonction et insertion des sites dans leurs territoires) auxquelles nous sommes bien souvent en peine de répondre. Cependant, un des moyens d’accès à ces données comportementales est celui des objets lithiques qui composent l’immense majorité des restes archéologiques de ces périodes reculées. Depuis qu’elles sont étudiées, les industries lithiques du Paléolithique ancien témoignent d’une forte variabilité typo-technologique dont les contours exacts nous échappent encore.
Ce travail comme d’autres avant lui s’engage dans cette archéologie en prenant comme voie d’entrée, un espace géographique contraint, limité à l’ouest par la Garonne et à l’est par la Méditerranée. Au sein cet espace, l’étude porte sur un total de huit sites (Labadie, La Rominguière, Bichou, En Jacca - La Sauvegarde 1, La Llabanère, le Jas, le Moulin à soufre et la grotte d’Aldène) et de douze séries lithiques répartis en deux sous-espaces géographiques : le bassin garonnais et la façade méditerranéenne. Ces assemblages proviennent de contextes géomorphologiques (terrasse alluviale/grotte) et archéologiques (fouille préventive, fouilles de sauvetage/programmées et prospections de surface) divers impactant nécessairement la qualité de l’information et par voie de conséquence la portée de nos interprétations. Néanmoins, les cadres chronostratigraphiques régionaux indiquent que ces sites auraient un âge compris entre les SIM 13 et 9 correspondant à une partie du Pléistocène moyen.
Dans cette perspective, notre recherche s’est fondée sur une approche technologique et structurelle permettant de révéler les principaux objectifs de production ainsi que les intentions structurelles matérialisées par les « boîtes à outils ». Les résultats obtenus soulignent des récurrences dans la collecte et la gestion des matières premières symbolisée par la mobilisation de deux principales conceptions de débitage. Ces récurrences génèrent des produits plus ou moins normalisés (éclats à bords (sub)parallèles, à bords ovalaires ou éclats à dos) qui possèdent naturellement des potentiels fonctionnels. Seule une faible portion de ces produits-supports a été confectionnée illustrant la diversité du petit outillage qui est également représenté par des supports issus d’autres chaînes opératoires. Malgré la présence de structures volumétriques similaires, les assemblages entre Garonne et Méditerranée livrent des technotypes de macro-outils assez variés qui semblent s’articuler avec les panels de matières premières locales à disposition. En outre, l’analyse du macro-outillage fait ressortir l’importance de l’organisation des volumes naturels (convexités/méplats) à partir desquels se construit une grande part de ces outils sur galet.
Ces données croisées dans un premier temps à l’échelle régionale puis dans un second temps à l’échelle continentale avec des séries lithiques pénécontemporaines (résolution au stade isotopique) provenant de contextes stratigraphiques fiables permettent de questionner l’essence de cette « déconcertante variabilité », d’avancer une dénomination renouvelée de ces outils anciens et par la même de renseigner certains traits comportementaux des populations humaines prénéandertaliennes au nord des Pyrénées.
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L’archéologie du Paléolithique ancien trouve sa singularité dans sa confrontation avec des contextes climatiques, environnementaux et géographiques étirés sur la très longue durée. Elle fait face à des échelles spatiales et temporelles très grandes alors même (ou parce) qu’elle ne dispose que de rares témoignages tamisés par les effets du temps. Dans son élan scientifique, cette archéologie se donne pour objectifs de documenter et de déchiffrer les comportements sociaux des populations humaines qui peuplaient alors « l’Ancien Monde ». Cet aspect culturel, qui nous intéresse ici, est difficile à saisir puisqu’il condense de multiples facettes (temps et structuration de l’occupation, temporalité, fonction et insertion des sites dans leurs territoires) auxquelles nous sommes bien souvent en peine de répondre. Cependant, un des moyens d’accès à ces données comportementales est celui des objets lithiques qui composent l’immense majorité des restes archéologiques de ces périodes reculées. Depuis qu’elles sont étudiées, les industries lithiques du Paléolithique ancien témoignent d’une forte variabilité typo-technologique dont les contours exacts nous échappent encore.
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Lower Palaeolithic archaeology is unique in that it is faced with climatic, environmental and geographical contexts spread over a very long period of time. It has to deal with very large spatial and temporal scales, even though (or because) it only has rare evidence that has been sieved by the effects of time. In its scientific impulse, archaeology has set itself the goal of documenting and deciphering the social behaviours of human populations that populated the "Old World" at the time. This cultural aspect, which interests us here, is difficult to grasp because it combines multiple dimensions (time and structure of occupation, temporality, function and integration of sites in their territories) to which we are often at a loss for answers. However, one way of accessing this behavioural data is through the lithic objects that make up the vast majority of archaeological remains from these distant periods. For as long as they have been studied, lithic industries of the Lower Palaeolithic show a high degree of typo-technological variability, the exact contours of which still elude us.
This study, like others before it, initiates with a restricted geographical area, bordered to the west by the Garonne and to the east by the Mediterranean. The study focused on a total of eight sites (Labadie, La Rominguière, Bichou, En Jacca - La Sauvegarde 1, La Llabanère, le Jas, le Moulin à soufre and Aldène Cave) and twelve lithic series divided into two geographical sub-areas: the Garonne basin and the Mediterranean coast. These assemblages come from a variety of geomorphological (alluvial terrace/karstic cave) and archaeological contexts (preventive excavations, rescue/programmed excavations and surface surveys), which necessarily impact the quality of the information and consequently the scope of our interpretations. Nevertheless, regional chronostratigraphic frameworks indicate that these sites are between MIS 13 and MIS 9, corresponding to a part of the Middle Pleistocene.
In this context, our research was based on a technological and structural approach that revealed the main production objectives as well as the structural intentions expressed by the 'toolboxes'. The results highlight recurring patterns in the collection and management of raw materials, symbolised by the mobilisation of two main concepts of debitage. These recurring patterns generate more or less standardised products (flakes with (sub)parallel edges, oval edges or backed flakes) which have a natural functional potential. Only a limited number of these blanks were retouched, illustrating the diversity of small tools, which are also represented by blanks from other “chaînes opératoires”. Despite the presence of similar volumetric structures, the assemblages between the Garonne and the Mediterranean yield varied technotypes of macro-tools that seem to be linked to the panels of local raw materials available. In addition, analysis of the macro-tools reveals the importance of the organisation of natural volumes (convexities/flats) from which a large proportion of these pebble tools are constructed.
These data, compared firstly on a regional scale and then on a continental scale with penecontemporary lithic series (at an isotopic resolution) from reliable stratigraphic contexts, make it possible to question the essence of this 'disconcerting variability', to propose a new designation for these ancient tools and, by the same token, to provide information on certain behavioural characteristics of pre-Neanderthal human populations north of the Pyrenees.
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Lower Palaeolithic archaeology is unique in that it is faced with climatic, environmental and geographical contexts spread over a very long period of time. It has to deal with very large spatial and temporal scales, even though (or because) it only has rare evidence that has been sieved by the effects of time. In its scientific impulse, archaeology has set itself the goal of documenting and deciphering the social behaviours of human populations that populated the "Old World" at the time. This cultural aspect, which interests us here, is difficult to grasp because it combines multiple dimensions (time and structure of occupation, temporality, function and integration of sites in their territories) to which we are often at a loss for answers. However, one way of accessing this behavioural data is through the lithic objects that make up the vast majority of archaeological remains from these distant periods. For as long as they have been studied, lithic industries of the Lower Palaeolithic show a high degree of typo-technological variability, the exact contours of which still elude us.
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La arqueología del Paleolítico antiguo se distingue por su confrontación con contextos climáticos, ambientales y geográficos que se extienden a lo largo de períodos muy prolongados. Esta disciplina enfrenta escalas espaciales y temporales muy amplias, a pesar de que dispone de escasos testimonios filtrados por el paso del tiempo. En su búsqueda científica, la arqueología del Paleolítico se dedica a documentar y descifrar los comportamientos sociales de las poblaciones humanas que habitaban el “Antiguo Mundo”. Este aspecto cultural, que aquí nos interesa, es difícil de captar, ya que engloba múltiples facetas como el tiempo y la estructuración de la ocupación, la temporalidad, la función y la inserción de los sitios en sus territorios, cuestiones a las que a menudo nos cuesta dar respuesta. Sin embargo, uno de los métodos para acceder a estos datos comportamentales son los objetos líticos, que constituyen la inmensa mayoría de los restos arqueológicos de estas épocas remotas. Desde que comenzaron a estudiarse, las industrias líticas del Paleolítico antiguo han mostrado una gran variabilidad tipo-tecnológica, cuyos contornos exactos aún nos resultan elusivos.
Este trabajo, al igual que otros anteriores, se adentra en esta arqueología partiendo de un espacio geográfico definido, limitado al oeste por el río Garona y al este por el Mediterráneo. Dentro de este espacio, el estudio se enfoca en ocho sitios (Labadie, La Rominguière, Bichou, En Jacca - La Sauvegarde 1, La Llabanère, Le Jas, Le Moulin à soufre y la cueva de Aldène) y en doce series líticas, distribuidas en dos sub-espacios geográficos: la cuenca del Garona y la costa mediterránea. Estos conjuntos provienen de contextos geomorfológicos variados (terraza aluvial/cueva) y de diferentes tipos de intervenciones arqueológicas (preventivas, de rescate/programadas y prospecciones de superficie), lo cual influye necesariamente en la calidad de la información y, por tanto, en la profundidad de nuestras interpretaciones. A pesar de esto, los marcos cronoestratigráficos regionales sugieren que estos sitios tienen una antigüedad que se sitúa entre los MIS 13 y 9, correspondientes a una parte del Pleistoceno medio.
En esta perspectiva, nuestra investigación se basa en un enfoque tecnológico y estructural que nos permite revelar los principales objetivos de producción y las intenciones estructurales reflejadas en el instrumental lítico. Los resultados obtenidos muestran patrones recurrentes en la recolección y gestión de las materias primas, representados por dos principales concepciones de desbaste (débitage). Estas recurrencias generan productos más o menos normalizados (lascas con bordes (sub)paralelos, bordes ovalados o lascas con dorso) que naturalmente poseen potenciales funcionales. Solo una pequeña porción de estos productos-soporte ha sido retocada, lo que demuestra la diversidad del pequeño utillaje, también representado por soportes provenientes de otras cadenas operativas. A pesar de la presencia de estructuras volumétricas similares, los conjuntos entre el Garona y el Mediterráneo presentan tipos de macro-utillaje bastante variados, que parecen estar relacionados con las materias primas locales disponibles. Además, el análisis del macro-utillaje destaca la importancia de la organización de los volúmenes naturales (convexidades/planos) a partir de los cuales se construye gran parte de estos utensilios sobre guijarros.
Estos datos, analizados primero a escala regional y luego a escala continental, cruzados con series líticas penecontemporáneas (resolución en etapas isotópicas) provenientes de contextos estratigráficos fiables, nos permiten cuestionar la esencia de esta "desconcertante variabilidad". Esto nos lleva a proponer una nueva denominación para estos antiguos instrumentos y, al mismo tiempo, a aportar información sobre ciertos rasgos comportamentales de las poblaciones preneandertales al norte de los Pirineos.
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La arqueología del Paleolítico antiguo se distingue por su confrontación con contextos climáticos, ambientales y geográficos que se extienden a lo largo de períodos muy prolongados. Esta disciplina enfrenta escalas espaciales y temporales muy amplias, a pesar de que dispone de escasos testimonios filtrados por el paso del tiempo. En su búsqueda científica, la arqueología del Paleolítico se dedica a documentar y descifrar los comportamientos sociales de las poblaciones humanas que habitaban el “Antiguo Mundo”. Este aspecto cultural, que aquí nos interesa, es difícil de captar, ya que engloba múltiples facetas como el tiempo y la estructuración de la ocupación, la temporalidad, la función y la inserción de los sitios en sus territorios, cuestiones a las que a menudo nos cuesta dar respuesta. Sin embargo, uno de los métodos para acceder a estos datos comportamentales son los objetos líticos, que constituyen la inmensa mayoría de los restos arqueológicos de estas épocas remotas. Desde que comenzaron a estudiarse, las industrias líticas del Paleolítico antiguo han mostrado una gran variabilidad tipo-tecnológica, cuyos contornos exactos aún nos resultan elusivos.
Citation bibliographique
Guibert, Justin (1996-....) (2024), D'une rive à l'autre entre Garonne et Méditerranée : réflexion sur la variabilité des industries lithiques du Paléolithique ancien [Thèse]