Entre mythe et réalité : le Mirage IV, vecteur de la dissuasion nucléaire aérienne française (1956-2005)
- Rinck, Aloyse (2024)
Mémoire
Non consultable
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- Entre mythe et réalité : le Mirage IV, vecteur de la dissuasion nucléaire aérienne française (1956-2005)
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- 4 juillet 2024
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- Dissuasion nucléaire
- Bombardier atomique
- Système d'armes stratégique piloté
- Charles de Gaulle
- Dassault
- Mythique
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Au terme de 337 000 heures de vol et 41 années de carrière opérationnelle au sein du commandement des Forces Aériennes Stratégiques, le Dassault Mirage IV a forgé l’histoire d’un avion mythique, à jamais ancré dans l’histoire de l’aéronautique française. Son retrait du service opérationnel le 23 juin 2005 a laissé une trace profonde dans l’histoire de l’Armée de l’Air française.
Élevé à l’image d’une véritable « success story », le programme Mirage IV est perçu comme le témoin d’une grande réussite, aussi bien sur le plan technique, industriel et militaire française. Ses performances de vol étonnantes, considérées par la plupart comme « exceptionnelles », son rôle prépondérant à la mission de dissuasion nucléaire, son imposante stature pour un avion de combat français, la modernité de son avionique et de ses systèmes embarqués, et enfin son esthétique frappante ; ont sans aucun doute forgé un avion lourd d’une exceptionnelle charge symbolique. Ainsi, et pour beaucoup, le Dassault Mirage IV a laissé un souvenir impérissable, incarnant d’une part, l’indépendance militaire et nationale française ; d’autre part, celui d’un avion précurseur dans bien des domaines, un avion qui a tiré l’Armée de l’Air vers le haut.
En réaction à l’humiliation de la crise du canal de Suez, survenue en 1956, le gouvernement français à juger nécessaire la mise au point d’un vecteur de la dissuasion nucléaire. Conceptualisé en réponse à la volonté d’un gouvernement souhaitant se doter d’un outil politique et diplomatique sans précédent, et à une époque où le terme nucléaire est tabou dans l’opinion publique, l’existence du Mirage IV, bombardier stratégique à capacité atomique, a exigé la discrétion des divers collaborateurs et le recours à des formules secrètes. Désigné ultérieurement sous l’intitulé : « Système d’armes stratégique piloté », une fiche programme officielle du Mirage IV est communiquée à la société Générale Aéronautique Marcel Dassault. Les caractéristiques du cahier des charges sont sans précédent pour son époque : l’avion retenu doit pouvoir délivrer une bombe atomique à 1500 km de distance à une vitesse de croisière supérieure ou égale à Mach 1,8 à une altitude minimum de 18 000 mètres. Aussi, un second membre d’équipage doit suppléer le pilote au cours de sa mission : le navigateur-officier systèmes d’armes. L’avion doit également posséder un système de navigation et de bombardement, destiné d’une part à guider l’avion vers sa cible, d’autre part à délivrer son armement atomique avec précision.
Trois années après le lancement du programme, le Mirage IV effectue son premier vol aux mains du pilote d’essai Roland Glavany le 17 juin 1959 à l’aérodrome de Melun-Villaroche. L’avion est construit au titre de 66 exemplaires par l’industrie de la Générale Aéronautique Marcel Dassault. Après huit années d’études et de développement, sa carrière opérationnelle débute le 1er octobre 1964 au sein du commandement des Forces Aériennes Stratégiques (FAS), ou il assure sa mission principale, vouée à la dissuasion nucléaire, et, ce, jusqu’en 1996. Entre-temps, il exécute également une mission secondaire, dite de reconnaissance stratégique. Ces missions débutent dès 1974 et s’achèvent le 23 juin 2005, lorsque le dernier escadron de Mirage IV, l’Escadron de Reconnaissance Stratégique ERS 1/91 Gascogne est officiellement dissous.
L’écriture de ce travail scientifique a eu pour objectif de renouveler l’historiographie de ce sujet en consolidant à la fois les connaissances acquises autour du programme Mirage IV, en expliquant les nombreux enjeux et défis auquel celui-ci a dû faire face, mais aussi en tenant compte d’une approche nouvelle, consacrée à la dimension mythique, propre à cet appareil de combat.
L’étude du programme Mirage IV a été réalisée à l’aide du dépouillement de nombreuses archives militaires déclassifiées, mais aussi par la recherche de nombreux témoignages émanant du personnel des Forces Aériennes Stratégiques.
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Au terme de 337 000 heures de vol et 41 années de carrière opérationnelle au sein du commandement des Forces Aériennes Stratégiques, le Dassault Mirage IV a forgé l’histoire d’un avion mythique, à jamais ancré dans l’histoire de l’aéronautique française. Son retrait du service opérationnel le 23 juin 2005 a laissé une trace profonde dans l’histoire de l’Armée de l’Air française.
Citation bibliographique
Rinck, Aloyse (2024), Entre mythe et réalité : le Mirage IV, vecteur de la dissuasion nucléaire aérienne française (1956-2005) [Mémoire]