Discuter la pertinence des phénomènes ordinaires en sciences sociales à partir des concepts de « sujet pluriel » et « d’engagement conjoint » de Margaret Gilbert
- Norre, Estelle (2024)
Mémoire
Non consultable
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- Discuter la pertinence des phénomènes ordinaires en sciences sociales à partir des concepts de « sujet pluriel » et « d’engagement conjoint » de Margaret Gilbert
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- Norre, Estelle
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- 25 juin 2024
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- Margaret Gilbert
- Ontologie sociale
- Epistémologie sociale
- Langage
- Sujet pluriel
- Engagement conjoint
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Donner une légitimité rationnelle au sujet, jusqu’à même ses émotions, cela permet alors de comprendre qu’étudier des facteurs internalistes en épistémologie sociale, ce n’est pas adopter une visée psychologisante du fait social, de sorte à éloigner la sociologie du prestige que Durkheim avait réussi à lui donner. Il s’agit, en réalité, de comprendre ce fait social comme agissant sur des sujets et non plus seulement sur des objets. Parler en termes de sujet, c’est introduire l’idée d’une mouvance du social. Le sujet est donc, soit directement acteur dans un phénomène social. Soit, il réagit à un fait social. Dans les deux cas, il est actif. L’épistémologie sociale a donc tout intérêt à le considérer comme tel si elle veut construire une étude sur la réalité sociale qui puisse s’adapter à la nature mouvante de son sujet. C’est dans ce contexte que Gilbert en vient à parler de sujet pluriel. Le phénomène social fini par évoluer de lui-même, c’est le cas d’un peuple par exemple, à condition que les individus continus de s’y inscrire. C’est donc dans la mouvance du social que vient s’inscrire cette autonomie du fait social. Les deux peuvent aller de pair. Reconnaitre l’action des individus, ce n’est pas pour autant nier la contrainte qui s’imposent à eux. D’une part, parce que nous pouvons nous imposer une contrainte à nous-même, et d’autre part parce que l’individu peut très bien être actif dans la conscientisation de cette contrainte, changer ses pratiques épistémiques dans un même temps, sans pour autant pouvoir se soustraire totalement à cette contrainte. L’engagement conjoint est donc ce qui a permis de rendre compte que cette mouvance du social, et le sujet pluriel, est ce qui se rapproche de la définition de Durkheim du fait social. C’est alors par la théorie
internaliste, et parmi elle, celle de l’épistémologie du positionnement, que nous pouvons comprendre la pertinence de Gilbert d’intégrer à l’étude du sujet pluriel, l’étude de l’engagement conjoint, comme indissociable l’un de l’autre. Par ces idées, nous pouvons reconnaitre une légitimité aux sciences sociales, non seulement parce qu’elles tentent d’adopter les mêmes outils que les sciences de la nature, en tant que ces dernières ont une forme hautement performante par leurs outils mathématiques. Mais plus encore, elles peuvent avoir une réalité effective, comme point de départ dans la nature même de leur activité : celle d’étudier les pratiques anthropologiques, d’autant plus lorsqu’elles sont internalistes. En ce sens qu’elles font appel à une méta science sociale : elles peuvent en venir à s’étudier elle-même par une auto-socio analyse de leurs pratiques épistémiques. C’est dans la reconnaissance de leur influence non seulement externe, mais tout aussi interne, notamment sur le plan médiatique,
que les sciences sociales, à l’inverse, mais sur un autre plan, être un outil utile aux sciences de la nature.
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Donner une légitimité rationnelle au sujet, jusqu’à même ses émotions, cela permet alors de comprendre qu’étudier des facteurs internalistes en épistémologie sociale, ce n’est pas adopter une visée psychologisante du fait social, de sorte à éloigner la sociologie du prestige que Durkheim avait réussi à lui donner. Il s’agit, en réalité, de comprendre ce fait social comme agissant sur des sujets et non plus seulement sur des objets. Parler en termes de sujet, c’est introduire l’idée d’une mouvance du social. Le sujet est donc, soit directement acteur dans un phénomène social. Soit, il réagit à un fait social. Dans les deux cas, il est actif. L’épistémologie sociale a donc tout intérêt à le considérer comme tel si elle veut construire une étude sur la réalité sociale qui puisse s’adapter à la nature mouvante de son sujet. C’est dans ce contexte que Gilbert en vient à parler de sujet pluriel. Le phénomène social fini par évoluer de lui-même, c’est le cas d’un peuple par exemple, à condition que les individus continus de s’y inscrire. C’est donc dans la mouvance du social que vient s’inscrire cette autonomie du fait social. Les deux peuvent aller de pair. Reconnaitre l’action des individus, ce n’est pas pour autant nier la contrainte qui s’imposent à eux. D’une part, parce que nous pouvons nous imposer une contrainte à nous-même, et d’autre part parce que l’individu peut très bien être actif dans la conscientisation de cette contrainte, changer ses pratiques épistémiques dans un même temps, sans pour autant pouvoir se soustraire totalement à cette contrainte. L’engagement conjoint est donc ce qui a permis de rendre compte que cette mouvance du social, et le sujet pluriel, est ce qui se rapproche de la définition de Durkheim du fait social. C’est alors par la théorie
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Citation bibliographique
Norre, Estelle (2024), Discuter la pertinence des phénomènes ordinaires en sciences sociales à partir des concepts de « sujet pluriel » et « d’engagement conjoint » de Margaret Gilbert [Mémoire]