Désistance délinquante, entre apprentissages et réinvention de soi : changer pour (re)trouver une place dans la société ?
- Luesa Ngandu, David Alfred (1977-....) (2025)
Thèse
- Numéro national de thèse
- 2025TLSEJ006
- Titre en français
- Désistance délinquante, entre apprentissages et réinvention de soi : changer pour (re)trouver une place dans la société ?
- Titre en anglais
- Desistance from delinquency, between learning and self-reinvention: changing to (re)find a place in society?
- Directeur de recherche
- Alava, Séraphin (1957-....)
- Co-directeur de recherche
- Settoul, Elyamine
- Date de soutenance
- 27 janvier 2025
- Unité de recherche
- Education, Formation, Travail, Savoirs - EFTS
- Sujet
- Sciences de l'éducation
- Mots-clés en français
- Désistance
- Apprentissages
- Changement
- Réinvention de soi
- Récit de vie
- Mots-clés en anglais
- Desistance
- Learning
- Change
- Self-reinvention
- Life narrative
- Résumé en français
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Alors que les recherches sur le passage à l’acte et la récidive dominent le champ académique, la désistance criminelle, processus d’abandon durable de la carrière délinquante reste peu étudiée, notamment en sciences de l’éducation. Pourtant, comme le rappellent Sampson et Laub (2012), « de nombreux individus finissent par se détacher de la délinquance à l'âge adulte. »
Cette thèse explore les dynamiques permettant de stabiliser la désistance sur le long terme. S’appuyant sur une démarche inductive inspirée de la grounded theory (Guillemette, 2006), elle s'appuie sur huit récits de vie (Bertaux, 2016) d’anciens délinquants, elle interroge ce que Ferrarotti (2013) nomme l’« universel singulier », combinant l’étude des trajectoires individuelles et les dynamiques sociales partagées.
La désistance apparait comme un processus éducatif complexe, structuré autour de trois dynamiques principales : la rupture de l’inertie délinquante, l’acquisition des compétences transférables et la transformation identitaire. Ce processus repose sur des apprentissages « transformatifs » (Mezirow, 1991; Alhadeff-Jones, 2018), des ajustements dynamiques et le réinvestissement de « savoirs sombres » pour des finalités prosociales.
En mobilisant les sciences de l’éducation, cette recherche propose une lecture originale de la désistance comme processus éducatif et identitaire. Elle ouvre des perspectives pour accompagner le changement, valoriser les apprentissages expérientiels et renforcer les dispositifs de réinsertion sociale. - Résumé en anglais
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While research on criminal behavior and recidivism dominates the academic field, criminal desistance – the process of permanently abandoning a delinquent career – remains underexplored, particularly within the field of education sciences. Yet, as Sampson and Laub (2012) remind us, "many individuals eventually desist from crime in adulthood."
This thesis investigates the dynamics that support the long-term stabilization of desistance. Drawing on an inductive approach inspired by grounded theory (Guillemette, 2006), it is based on the analysis of eight life stories (Bertaux, 2016) from former offenders. It explores what Ferrarotti (2013) refers to as the "singular universal," combining the study of individual trajectories with shared social dynamics.
Desistance emerges as a complex educational process structured around three main dynamics: breaking free from the inertia of delinquent behavior, acquiring transferable skills, and undergoing identity transformation. This process is characterized by "transformative" learning experiences (Mezirow, 1991; Alhadeff-Jones, 2018), dynamic adjustments, and the reinvestment of "dark knowledge" for prosocial purposes.
By mobilizing education sciences, this research offers an original perspective on desistance as both an educational and identity-building process. It opens up new avenues for supporting change, valuing experiential learning, and strengthening social reintegration programs.
Citation bibliographique
Luesa Ngandu, David Alfred (1977-....) (2025), Désistance délinquante, entre apprentissages et réinvention de soi : changer pour (re)trouver une place dans la société ? [Thèse]