De la chevelure féminine à la chevelure féministe. Les cheveux des femmes, un emblème culturel, politique et social.
- Lord, Pascale (2024)
Mémoire
Non consultable
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- De la chevelure féminine à la chevelure féministe. Les cheveux des femmes, un emblème culturel, politique et social.
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- From feminine's hair to feminist hair. Women's hair, a cultural, political and social emblem.
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- 30 septembre 2024
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- Chevelure
- femmes
- féminisme
- chevelure-corps
- sublimation
- incarnation
- chevelure mythifiée
- entre vertu et péché
- création de la femme blonde
- chevelure subjective et intersubjective
- chevelure parrêsiastique
- chevelure-monde
- chevelure-rhizome
- chevelure CsO
- chevelure utopique
- lignes de fuite
- chevelure somatopolitique
- chevelure voilée et dévoilée
- le voile politique
- orientalisme
- dictature du cheveu lisse
- chevelure épurée
- déshumanisée
- chevelure matérialiste
- cheveu straight
- chevelure mouvementée
- chevelure entropique
- chevelure woke
- queer
- chevelure pathologique
- vitaliste.
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- Hair
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- sublimation
- incarnation
- mythified hair
- between virtue and sin
- creation of the blonde woman
- subjective and intersubjective hair
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- queer hair
- pathological hair
- vitalist hair.
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Bien que le sujet du corps des femmes ait été désormais abondamment traité en philosophie contemporaine, il s’agit ici de construire des filiations entre la matière-cheveu et les concepts rigoureusement étayés par des philosophes devenues aussi nos compagnes et compagnons de route. La chevelure des femmes n’en finit pas de se redéfinir, au travers de combats et d’actions de résistance qui ne se découragent jamais. Car cette partie du corps que les femmes mobilisent ne cesse de se déterritorialiser dans des directions surprenantes, surtout lorsqu’elle est attaquée, humiliée, prise pour cible, véritable bouc émissaire d’un patriarcat toujours aussi prégnant, tant dans les démocraties les plus progressistes que dans les théocraties les plus traditionalistes et archaïques. Ainsi, la chevelure s'est faite rhizomatique. Elle a d’abord été envisagée dans la dimension du féminin -impossible de contourner cet aspect-là de son parcours de vie, le mythe de l’éternel féminin étant la cause et la conséquence de ce qu’elle est advenue au fil du temps. Sans avoir totalement déviée de cette route, la chevelure, devenue propriété d’un regard masculin expert et sans merci, a été perturbée dans son cheminement par les femmes elles-mêmes, celles qui, sorties de l’aveuglement de l’intériorisation des normes patriarcales, se sont réveillées pour entamer une transformation significative de ce que le féminin est ou n’est pas et s’il existe. Les normes ne demandent qu’à être malmenées pour un devenir vitaliste et deleuzien, c’est-à-dire porteur de diagonales et tracés imprévus. Dans cette perspective, les "échevelures" gagnent du terrain grâce à toutes les "guérillères" devenues sujet collectif.
Ainsi, à travers le prisme des concepts mobilisés dans cette étude, certains rapprochements nous ont permis de penser notre sujet dans une approche non-linéaire de la complexité. La chevelure des femmes reflète ici les multiples voix et récits qui composent le tissu social du monde et ce sont ces histoires qui nourrissent un militantisme polymorphe, inventif et sans peur, que nous qualifions ici positivement d’échevelé. La chevelure intuitive, oblique et mouvementée s’est faite féministe.
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Bien que le sujet du corps des femmes ait été désormais abondamment traité en philosophie contemporaine, il s’agit ici de construire des filiations entre la matière-cheveu et les concepts rigoureusement étayés par des philosophes devenues aussi nos compagnes et compagnons de route. La chevelure des femmes n’en finit pas de se redéfinir, au travers de combats et d’actions de résistance qui ne se découragent jamais. Car cette partie du corps que les femmes mobilisent ne cesse de se déterritorialiser dans des directions surprenantes, surtout lorsqu’elle est attaquée, humiliée, prise pour cible, véritable bouc émissaire d’un patriarcat toujours aussi prégnant, tant dans les démocraties les plus progressistes que dans les théocraties les plus traditionalistes et archaïques. Ainsi, la chevelure s'est faite rhizomatique. Elle a d’abord été envisagée dans la dimension du féminin -impossible de contourner cet aspect-là de son parcours de vie, le mythe de l’éternel féminin étant la cause et la conséquence de ce qu’elle est advenue au fil du temps. Sans avoir totalement déviée de cette route, la chevelure, devenue propriété d’un regard masculin expert et sans merci, a été perturbée dans son cheminement par les femmes elles-mêmes, celles qui, sorties de l’aveuglement de l’intériorisation des normes patriarcales, se sont réveillées pour entamer une transformation significative de ce que le féminin est ou n’est pas et s’il existe. Les normes ne demandent qu’à être malmenées pour un devenir vitaliste et deleuzien, c’est-à-dire porteur de diagonales et tracés imprévus. Dans cette perspective, les "échevelures" gagnent du terrain grâce à toutes les "guérillères" devenues sujet collectif.
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Although the subject of women's bodies has now been extensively addressed in contemporary philosophy, the aim here is to build filiations between the hair-matter and the concepts rigorously supported by philosophers who have also become our companions and fellow travelers. Women's hair never ceases to redefine itself, through battles and actions of resistance that never lose heart. For this part of the body that women mobilize never ceases to deterritorialize in surprising directions, especially when it is attacked, humiliated and targeted, a veritable scapegoat for a patriarchy that is as pervasive in the most progressive democracies as it is in the most traditionalist and archaic theocracies. Hair has thus become rhizomatic. It was first considered in the feminine dimension - impossible to avoid this aspect of its life course, the myth of the eternal feminine being the cause and consequence of what it has become over time.
Without having totally deviated from this path, hair, which has become the property of an expert and merciless male gaze, has been disrupted in its progress by women themselves, who, having emerged from the blindness of internalizing patriarchal norms, have awakened to embark on a significant transformation of what the feminine is or isn't, and whether it exists at all. Norms can only be abused to become vitalist and Deleuzian, i.e., bearers of unforeseen diagonals and tracings. In this perspective, “échevelures” are gaining ground thanks to all the “guerillas” who have become collective subjects.
Thus, through the prism of the concepts mobilized in this study, certain connections have enabled us to think about our subject in a non-linear approach to complexity. Women's hair here reflects the multiple voices and narratives that make up the world's social fabric, and it is these stories that nourish a polymorphous, inventive and fearless activism, which we here positively describe as dishevelled. Intuitive, oblique and restless hair has become feminist.
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Although the subject of women's bodies has now been extensively addressed in contemporary philosophy, the aim here is to build filiations between the hair-matter and the concepts rigorously supported by philosophers who have also become our companions and fellow travelers. Women's hair never ceases to redefine itself, through battles and actions of resistance that never lose heart. For this part of the body that women mobilize never ceases to deterritorialize in surprising directions, especially when it is attacked, humiliated and targeted, a veritable scapegoat for a patriarchy that is as pervasive in the most progressive democracies as it is in the most traditionalist and archaic theocracies. Hair has thus become rhizomatic. It was first considered in the feminine dimension - impossible to avoid this aspect of its life course, the myth of the eternal feminine being the cause and consequence of what it has become over time.
Citation bibliographique
Lord, Pascale (2024), De la chevelure féminine à la chevelure féministe. Les cheveux des femmes, un emblème culturel, politique et social. [Mémoire]