La bataille aérienne pendant la guerre de Corée (1950-1953)

    Goncalves-Novo, Emmanuel (2025)
Mémoire
Non consultable
    • La bataille aérienne pendant la guerre de Corée (1950-1953)
    • Goncalves-Novo, Emmanuel
    • 20 juin 2025
    • Corée
    • Aviation
    • ONU
    • Chine
    • Etats-Unis
    • URSS
    • Guerre Froide
    • La bataille aérienne pendant la guerre de Corée est singulière à plus d’un titre. Tout d’abord, la guerre de Corée est le premier conflit armé de la guerre froide entre d’une part les Sud-Coréens soutenus par les Nations-Unies (essentiellement les Etats-Unis d’Amérique) et les Nord-Coréens, rapidement soutenus par les Chinois, et plus ou moins directement par l’Union Soviétique. Ce n’est pas un conflit asymétrique, à l’instar des guerres de décolonisation qui émaillent les deux décennies qui suivent la Seconde Guerre Mondiale. Les deux camps connaissent des succès, subissent des revers cinglants, doivent adapter leurs stratégies, faire évoluer le matériel engagé, jusqu’à finalement revenir sur leurs objectifs initiaux. C’est un conflit méconnu, aussi bien en France (malgré l’engagement d’un bataillon) où l’on se souvient plutôt de la guerre d’Indochine qui se déroule au même moment, qu’aux Etats-Unis où ce conflit est dénommé « The Forgotten War » (la guerre oubliée) malgré l’engagement de 1,8 millions de soldats US. La mémoire de cette guerre meurtrière(Les pertes civiles et militaires sont estimées entre 2 et 3,5 millions de morts) est en revanche très vive évidemment en Corée mais aussi en Chine.
      Deuxièmement, la guerre aérienne en Corée est originale pour plusieurs raisons. Elle voit la fin progressive des appareils à propulsion conventionnelle à hélices et l’avènement des jets. Nombre d’appareils conçus pendant ou après la Seconde Guerre Mondiale connaissent au-dessus de la Corée leur baptême du feu … avec plus ou moins de succès. L’affrontement mythique des Mig-15 et des F-86 Sabre au-dessus de Mig Alley est souvent mis en avant dans les publications sur la guerre de Corée mais nous verrons qu’il ne concerne finalement qu’un nombre limité d’appareils par rapport à la masse des chasseurs bombardiers qui effectuèrent quotidiennement des missions dangereuses près du sol. Un large éventail de missions aériennes a été mis en œuvre : supériorité aérienne, appui-feu, interdiction, bombardements stratégiques des villes et villages.
      La guerre aérienne de Corée est également le théâtre d’engagements de matériels innovants, parfois déjà expérimentés pendant la Seconde Guerre Mondiale, mais dont l’usage est généralisé : usage intensif du napalm, bombes guidées par radar, guerre électronique, guerre psychologique, premier usage dans un conflit des hélicoptères.
      Lorsque le cessez-le-feu est prononcé le 27 juillet 1953 après plus de trois ans de guerre, les armées ennemies se retrouvent peu ou prou près des positions initiales, proches du 38ème parallèle. Dès lors, il paraît légitime de s’interroger sur le rôle de l’aviation pendant la guerre de Corée. Considérée après la Seconde Guerre Mondiale comme essentielle à la victoire pendant un conflit armé, l’aviation a-t-elle eu pendant la guerre de Corée un rôle décisif, c’est-à-dire a-t-elle permis d’atteindre les objectifs de guerre que les différents belligérants s’étaient donnés ?
      Dans un premier temps, nous nous attacherons à décrire le contexte géopolitique qui a conduit à la guerre de Corée et nous expliquerons comment il influença la manière dont furent conduites les opérations aériennes par les différentes forces aériennes, tant onusiennes que communistes. Deuxièmement, nous mettrons en avant la contribution incontestable de l’aviation à différentes phases du conflit. Enfin, nous remettrons en cause l’aspect décisif de l’aviation dans la résolution du conflit telle qu’imaginé par les protagonistes.
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Citation bibliographique

Goncalves-Novo, Emmanuel (2025), La bataille aérienne pendant la guerre de Corée (1950-1953) [Mémoire]