Titre en français

L'utilisation des hélicoptères par la gendarmerie française dans les guerres de décolonisation : le baptême de l'air en Indochine (1953-1955)

Titre dans une autre langue

The use of helicopters by the French Gendarmerie in the wars of decolonization: the baptism of fire in Indochina (1953–1955)

Auteur

Bosqued, Pierre

Directeur de recherche

Olivier, Jean-Marc (1961-.... ; historien)

Date de soutenance

9 juillet 2025

Établissement

Université Toulouse-Jean Jaurès

UFR ou composante

Département Histoire

Diplôme

M1 Histoire et Civilisations modernes et contemporaines

Sujet

Histoire contemporaine

Mots-clés en français

Hélicoptères

Gendarmerie

Indochine

Décolonisation

Microhistoire

Prosopographie

Aéronautique

Patrimoine

Tactique

Stratégie

Doctrine

XXe siècle

Armée de Terre

Armée de l'Air

Évacuation sanitaire

Mots-clés

Helicopters

Gendarmerie

Indochina

Decolonization

Microhistory

Prosopography

Aeronautics

Heritage

Tactics

Strategy

Doctrine

20th century

Army

Air Force

Medical evacuation

Résumé en français

Au lendemain de l’Occupation, la Gendarmerie nationale vient d’échapper de justesse à sa dissolution dans une France en reconstruction et qui accuse un retard significatif dans le domaine des hélicoptères et de l’aéronautique en général. Néanmoins, elle devient, dès le début des années 1950, la première force de sécurité en Europe à employer des voilures tournantes. Depuis 1945, la France s’enlise en Extrême-Orient dans le conflit contre le Viêt-minh, mais sous l’impulsion de l’état-major interarmées des forces terrestres en Indochine, un programme de commande de cent hélicoptères est lancé. Tout ceci intervient dans le cadre du renforcement du soutien financier et militaire étasunien aux pays de l’OTAN pour lutter contre l’expansion communiste en Asie ainsi qu’en Europe.

La livraison de ces appareils oblige l’armée de Terre, confrontée à un déficit de personnel, à solliciter des volontaires dans l’ensemble des corps et services placés sous sa tutelle, dont la Gendarmerie. C’est ainsi que, dès 1954, cinq pilotes, sept mécaniciens hélicoptères et plus d’une dizaine de mécaniciens-radios issus de la Gendarmerie nationale rejoignent le Groupement des formations d’hélicoptères de l’armée de Terre en Indochine. Les gendarmes participent activement, parfois au péril de leur vie, aux missions d’évacuation sanitaires à Diên Biên Phu et au transport de personnalités négociant la paix à la suite des accords de Genève. C’est dans ce contexte que le 14 juillet 1954, le Garde René Coulon est abattu par la défense anti-aérienne rebelle au cours d’une mission d’évacuation sanitaire aux commandes de son hélicoptère. Les gendarmes sont également témoins de missions de transport de troupes non conventionnelles sur des opérations de types commandos, alors strictement interdits par les États-Unis.

Alors balbutiante, la doctrine d’emploi de l’hélicoptère évolue progressivement vers les usages que l’on connaît aujourd’hui. En Afrique du Nord, notamment en Algérie, les pionniers issus du théâtre indochinois poursuivent leur engagement. Ils sont à la fois témoins et acteurs de la militarisation progressive des appareils, marquée par l’armement des hélicoptères, le transport de troupes de combat, les missions d’observation et les opérations de maintien de l’ordre. Cette évolution doctrinale, amorcée en Indochine, se poursuit en Algérie. C’est cette analyse qui paraît dans le prochain volume de ce mémoire de recherche.

Résumé

In the aftermath of the Occupation, the French Gendarmerie narrowly avoided dissolution at a time when France was undergoing reconstruction and lagging significantly in the fields of helicopter technology and aeronautics more broadly. Nevertheless, by the early 1950s, the Gendarmerie became the first security force in Europe to operate 'ventilators'. Since 1945, France had become increasingly mired in the conflict against the Viêt-minh in Southeast Asia. Under the impetus of the joint staff command of ground forces in Indochina, a procurement program for one hundred helicopters was initiated. This development occurred within the broader framework of increased U.S. financial and military support to NATO countries, aimed at containing the spread of communism in both Asia and Europe.

The delivery of these aircraft, combined with a shortage of qualified personnel in the Army, prompted the recruitment of volunteers from various corps and services under its authority, including the Gendarmerie. As a result, beginning in 1954, five pilots, seven helicopter mechanics, and over a dozen radio mechanics from the Gendarmerie nationale joined the Army’s Helicopter Training Group in Indochina. These gendarmes actively participated — often at great personal risk — in medical evacuation missions during the Battle of Điện Biên Phủ and in transporting officials engaged in peace negotiations following the Geneva Accords. It was during one such medevac mission that, on July 14, 1954, Guard René Coulon was shot down by insurgent anti-aircraft fire while piloting his helicopter. The gendarmes also witnessed unconventional troop transport operations carried out by commando units—actions strictly prohibited by the United States at the time.

Still in its infancy, the doctrine governing the use of helicopters gradually evolved toward the operational standards known today. In North Africa — particularly Algeria — the pioneers trained in the Indochina theater continued their service. They were both witnesses to and participants in the progressive militarization of rotary-wing aircraft, marked by their arming, the deployment of combat troops, reconnaissance missions, and crowd control operations. This doctrinal shift, initiated in Indochina, continued to develop in Algeria. The analysis of this evolution will be presented in the next volume of this research thesis.

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