Titre en français

La guerre : un sujet sensible que l'enseignant peut aborder en classe grâce à la littérature d'enfance et de jeunesse

Auteur

Ben, Clara

Directeur de recherche

Jacques, Marie-Paule (1963-....)

Date de soutenance

2 mai 2025

Établissement

Université Toulouse-Jean Jaurès

UFR ou composante

Institut National Supérieur du Professorat et de l'Education (INSPE)- Académie de Toulouse

Diplôme

M2 MEEF Professeur des écoles

Sujet

Français

Sciences de l'éducation

Enseignement primaire

Mots-clés en français

Guerres

Sujets sensibles

Littérature de jeunesse

Anthropomorphisme

Rapport texte/image

École

Rôle de l'enseignant

Résumé en français

Mon mémoire porte sur un sujet sensible profondément actuel : la guerre, abordée à travers les livres de jeunesse à l’école. Mon objectif principal est de comprendre la réaction des élèves face à ces œuvres, tout en montrant que l’interaction entre texte et image peut constituer une clé pédagogique essentielle pour traiter ce thème délicat. Le texte, en créant une certaine distance, protège les jeunes lecteurs des chocs émotionnels, tandis que les images, avec leurs filtres subtils, dévoilent l’histoire de manière progressive et mesurée, évitant tout traumatisme.
Ce qui me passionne tout particulièrement, c’est le pouvoir évocateur des images. Lorsque les mots deviennent trop lourds à porter pour le jeune lecteur, les images prennent le relais en donnant à chacun la possibilité d’interpréter selon ses propres capacités émotionnelles. Ces illustrations permettent une approche adaptée, laissant aux enfants l’espace pour découvrir ce qu’ils sont prêts à voir. Pour aller encore plus loin, j’ai étudié une stratégie récurrente dans la littérature de jeunesse : l’anthropomorphisme. En donnant des traits humains à des animaux, cette technique limite l’identification directe des jeunes lecteurs aux personnages et préserve une certaine distance. Cela ne vise pas à transmettre des angoisses ou des peurs, mais plutôt à sensibiliser tout en protégeant. Cette dissociation entre réalité et fiction aide les enfants à lever des tabous et à s’ouvrir au monde, en les préparant progressivement aux sujets sensibles.
Mon analyse repose sur l’œuvre "Flon-Flon et Musette" d’Elzbieta. Cet album illustre parfaitement la collaboration entre texte et image. Les illustrations révèlent les non-dits du texte, et leur interaction permet d’aborder avec les élèves les enjeux de l’histoire : comprendre à leur échelle la guerre sans la masquer comme un sujet exclusivement réservé aux adultes. L’anthropomorphisme y est central : à travers deux lapins, Flon-Flon et Musette, l’histoire de la séparation causée par la guerre est adoucie tout en conservant sa profondeur. Le texte conserve une part d’implicite tandis que les images offrent une interprétation réfléchie, grâce au « masque animal » qui invite à la réflexion sans confrontation directe.
Tout est réuni pour que les élèves se sentent en sécurité et puissent aborder sereinement ce thème sensible. Mon mémoire explore comment ces outils permettent d’ouvrir un dialogue éducatif et constructif sur la guerre entre l’enseignant et les élèves, tout en évitant le transfert de violence et de traumatisme. À travers cette réflexion, je cherche à enrichir la sensibilisation des jeunes lecteurs et à montrer que des sujets sensibles comme la guerre peuvent être abordés avec nuance et humanité en classe.

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