Titre en français

Le corps monstrueux : La représentation du posthumain dans les œuvres de Hans Ruedi Giger (1940-2014)

Auteur

Chatmi, Tanya

Directeur de recherche

Barreiro López, Paula (1977-....)

Date de soutenance

2 juillet 2025

Établissement

Université Toulouse-Jean Jaurès

UFR ou composante

Département Histoire de l'Art et Archéologie

Diplôme

M1 Histoire de l'art moderne et contemporain

Sujet

Art et histoire de l'art

Mots-clés en français

Monstruosité

Posthumain

Corps

Biomécanique

H.R. Giger

Hans Ruedi Giger

Science Fiction

Palingénésie

Résumé en français

Le sujet d’étude proposé aborde la représentation du corps humain dans l'Œuvre de l’artiste suisse Hans Ruedi Giger (1940–2014), de 1965 à 2000, sous l'angle de la monstruosité et de son rôle dans la construction d'un imaginaire visuel du posthumain. L'articulation des thématiques du posthumanisme, de la monstruosité et de l'art contemporain est encore lacunaire : bien que certaines études croisent ces thématiques, elles restent timides quant à la mise en évidence d’une généalogie de la monstruosité conduisant au posthumain et dont l'artiste H.R. Giger est très largement exclu.
La problématique posée est la suivante : Comment Hans Ruedi Giger, par la construction de son univers biomécanique, parvient à élaborer un imaginaire posthumain qui invite à repenser l’espèce humaine au prisme d’une palingénésie monstrueuse, c’est-à-dire d'une renaissance de l'espèce humaine sous un nouveau paradigme, et cet imaginaire reflète les questionnements ontologiques et les angoisses liées au corps, aux évolutions technologique et à la mortalité qui traversent la fin du XXe siècle et le XXIe siècle ?
Cette étude a pour objectif d'initier une réflexion autour des champs de l'humanité, de la technologie, de la monstruosité et de l'horreur et d'interroger la synergie de ces éléments afin de repenser la condition humaine et son devenir posthumain sous un prisme esthétique. L’hypothèse principale soutient que la monstruosité, telle qu’elle se manifeste dans le style biomécanique de Giger, constitue une évolution de la figure du monstre dans l’art, où la déformation du corps atteint une dimension anticipatrice : celle d’une monstruosité à venir, hybride, située entre science-fiction et réalité, entre matière organique et métal, entre horreur et beauté.
L’étude s’appuie sur une méthodologie croisée, combinant analyse iconographique, approche comparative et étude de corpus, inscrite dans un cadre théorique fondé sur des travaux autour de la notion de posthumanisme, ainsi que par plusieurs études consacrées à la monstruosité et aux analyses biographiques de l’artiste. Le corpus comprend une sélection d’œuvres réalisées entre 1965 et 2000, articulées autour des thèmes du corps, de la technologie et de l’érotisme, confrontées à d’autres artistes abordant des thématiques similaires. Le mémoire, organisé en trois parties, retrace la palingénésie posthumaine de l’univers gigerien. La première partie étudie la genèse de son esthétique du corps, entre influences biographiques et premiers essais esthétiques. La seconde analyse l'évolution de son style d'un point de vue formel et iconographique. La troisième explore la représentation du corps féminin dans son corpus, élément quasi central dans la mythologie visuelle de l’artiste. Ce mémoire montre que la monstruosité chez Giger ne relève pas d’une esthétique de la peur, mais d’un processus de réinvention du corps à l’ère posthumaine. Il invite à repenser les considérations actuelles autour de la posthumanité et de la mécanisation des corps sous le prisme de la monstruosité et de l'esthétique gigerienne, pour en saisir aussi bien ses limites que sa beauté. Il éclaire le dialogue entre art et interrogations ontologiques, et ouvre sur une réflexion plus large sur la représentation du corps humain, de la monstruosité et du posthumanisme dans l'art contemporain de la fin du XXe siècle.

Accès au document

Non consultable