Contenus

• Le paysage en résonance. Pour une pratique créative entre éco-poétique et sensibilité environnementale.
  À l’ère moderne de l’Anthropocène, les questions de temporalité, de plaisir et de sensorialité s’effacent par le rythme effréné qu’impose la vie quotidienne. Cela complexifie davantage la qualité de notre rapport et de notre appréciation du monde. Retrouver notre condition d’hommes sensibles et attentifs au paysage apparaîtra essentielle pour tenter de refonder une posture éthico-empathique plus résonnante dans nos prises de position face à la Nature. Cela semble urgent de tendre vers des formes de durabilité socio-spatiales à l’égard de l’environnement. Notre attachement pour les paysages de nature comme ceux que nous créons pour y habiter subissent les effets de ces manques. Par dessus tout, il apparaîtra nécessaire de redonner goût à l’expérience du paysage de manière générale pour redonner de la saveur au cadre et à l’expérience de nos paysages urbains, habitables et quotidiens. Rechercher, agir et créer dans, par et avec le paysage sera essentiel pour tenter de retrouver une forme d’éco-poétique spatiale plus sensible et favoriser notre résonance au monde.
• Le design d'expérience pour une expérience authentique de la promenade. Le smartphone : le chorégraphe des quais de la Daurade.
  Il s’agit de se demander comment nous pouvons, en tant que designer d’espace, accompagner la posture de l’usager en expérienceur de la rue ? Nous étudierons plus particulièrement les Quais de la Daurade à Toulouse, un site où les smartphones règnent en maître sur les comportements des personnes qui l'occupe. Nous souhaitons par là, rendre à l'usager son véritable pouvoir de citadin, afin de lui permettre d’apprécier et de participer activement à la scénographie de la ville. Nous chercherons donc à initier une nouvelle chorégraphie urbaine, permettant de changer la posture du citadin de l’usage vers l'expérience. De cette manière, la place du corps, la manière de vivre du citadin, permettra de redéfinir l’espace public.
• Ruines : la ruine peut-elle être pensée comme une finalité intentionnelle ?
  Ce mémoire porte sur notre rapport à l'architecture et notamment à la ruine. Il vient questionner son existence, son sens, son utilité, mais également son apport et son devenir dans des domaines comme l'architecture et le design. Par ailleurs, la question amène à comprendre si il nous est possible de venir anticiper la ruine, mais surtout si nous en avons le droit.
• L'envers du décor : Vers une révolution écoresponsable
  A la recherche d’une écoresponsabilité des décors : urgence écologique que notre monde connaît. La réalité du monde du cinéma, de l’audiovisuel, qui au-delà des histoires qui nous font rêver, doit se remettre en question. Quelle est la place de ces projets éphémères dans le monde d’aujourd’hui ? Est-il possible de les créer écologiquement ? Quelles solutions pourraient être mises en place, certaines le sont- elles déjà ? Aller vers les professionnels pour enquêter sur cette révolution éco-responsable dans le cinéma et l’audiovisuel. Étudier les impacts des processus de création d’aujourd’hui et comprendre les entraves à un changement de 180 degrés pour les artistes, les artisans, les techniciens, les créatifs du 7e Art. Mais aussi et surtout aborder les solutions, les savoir-faire, les savoir-être de ceux qui veulent évoluer avec leur temps.
• Le noir scénographique, un modèle d’interaction entre conception et réception théâtrale
  Le noir, comme composant ou absence de lumière, est un modèle d’interactivité entre le spectateur et la création. C’est en tant que spectatrice de théâtre, depuis de nombreuses années, que j’ai acquis des connaissances et une compréhension de la création scénique. L’existence d’un noir scénographique questionne et comporte des qualités artistiques et techniques. Le noir permet au spectateur de s’échapper de sa propre réalité afin de contempler une fiction et de rentrer, de s’immerger, dans une histoire, afin de créer un écho, de toucher l’imaginaire et de réveiller des sensations. Le travail de la lumière permet de donner vie à un corps : elle prolonge notre regard sur le mouvement et propose avec minimalisme et radicalité la perception essentielle de l’émotion dégagée par l’action. Ma réflexion s’est développée en me positionnant comme scénographe et conceptrice lumière. Le scénographe crée en structurant et en donnant des fonctionnalités aux différents types de noir qui existent dans la création. Le concepteur lumière détient une palette de possibilités et fabrique avec le noir, comme un composant de l’espace scénique. Le noir s’apparente à des qualités de matière, qu’il soit un matériau ou une absence de lumière. Le noir conçu, travaillé, composé, fabriqué offre un noir perçu, évocateur, ressenti et sensible.
• Le design-perceptif, pour un comportement plus humain.
  Cette recherche débuta à la suite d'un projet dans un hôpital psychiatrique. Certain.es des patient.es ne pourraient sortir que lorsqu’ils seraient considéré.es comme capables d'avoir un bon comportement, déclenchant un questionnement autour de cette «bonne conduite» dans la société. Elle met en question la négligence de l'environnement, du mode de vie ou de la tradition qu’entraîne l’économie d'argent, conduisant à des solutions sans âme, s’«adaptant» à n’importe quel environnement, pour n'importe qui et pour des années. Ce mémoire porte sur la façon dont l'architecture et l'urbanisme conduisent à un certain comportement et l’impact qu’ils ont sur la façon dont nous percevons l'espace. Il pose la question de la perception, du corps et ses mouvements, des interactions spatiales et sociales dans l’espace public. Il met en avant la question du genre sur la gestion des villes pour améliorer le sentiment de sécurité et les moyens mis en place. À travers des travaux sociologiques, des thèses, des pièces artistiques et architecturales, la réponse à ces questions est amenée par une critique de la ville et son organisation. Ce travail révèle des interventions artistiques pouvant avoir un impact sur notre perception de l’espace, effacé de la routine, de la neutralité des couleurs. En réponse à cette question, le design urbain a su montrer un réel impact sur la façon de vivre un espace. Par le traitement plus restreint d’un site, le design urbain tend à se concentrer davantage sur les besoins des citadin.es.
• L’expérience de l'architecture par la couleur : une construction de soi.
  La couleur est puissante et omniprésente dans notre environnement. En conséquence, nous ne prêtons plus forcément attention au quotidien. Aujourd’hui, notre environnement est fait de constructions. Différentes architectures structurent notre environnement. La couleur est donc également présente dans chacune de ces architectures, qu’elles soient intérieures ou extérieures. Le sujet porte sur la définition de l’apport de la couleur dans l’expérience sensorielle que nous faisons de nos espaces : intérieurs ou extérieurs. Il s’agit de comprendre l’articulation des couleurs dans notre environnement, et comment notre architecture chromatique nous construit en tant qu’«être». Certaines œuvres architecturales montrent comment la couleur est perçue et l’impacte qu’elle a eu sur notre «être dans le monde». C’est une véritable expérience in-situ, en immersion totale dans la personnalité et la sensibilité des habitants. La couleur a un impact sur les individus. Elle nous fascine, nous anime, elle déclenche en nous certaines émotions et nous permet de comprendre et de structurer le paysage qui nous entoure. Nous façonnons nos espaces à notre image et cela révèle nos traits de caractère. La couleur nous permet de comprendre notre monde et nous-mêmes. La couleur construit nos architectures et nous construit «nous» : elle nous rend vivant.
• Conduites d’appropriation du droit au congé de maternité et de retour au travail chez des travailleuses vietnamiennes : rôle des significations du travail et du soutien social
  Cette recherche s’inscrit dans le champ de la psychologie sociale du travail et des organisations qui s’intéresse à la socialisation professionnelle et à la transition psychosociale chez les travailleuses. La première partie présente le contexte socio-économique qui sous-tend et signifie les conditions de vie des nouvelles mères au travail et l’évolution du droit de maternité au Vietnam. La 2ème partie, résume les théories qui permettent de fonder le modèle d’analyse de la recherche, qui interprète la conduite de retour au travail comme un processus de (re)socialisation professionnelle/ organisationnelle et de transition psychosociale. La 3ème partie présente nos principaux outils méthodologiques : l'entretien et l'analyse Alceste. Dans la 4ème partie, nous exposons les résultats de notre recherche et leur analyse. A partir d’un corpus de récits de vie de 36 femmes vietnamiennes en cours de maternité, l'analyse discursive par Alceste distingue quatre thèmes saillants. Le premier (47,23% des énoncés) porte sur les activités de travail antérieures et actuelles des femmes dans leurs contextes institutionnels, organisationnels et juridiques. Le 2ème thème (soit 9,97%) présente le choix d’alimentation du bébé et le mode d’allaitement après le retour au travail. Les sources des soutiens familiaux et les sentiments des femmes au cours de la période de maternité sont réunis en 3ème thème (soit 30,38%). Le 4ème thème (soit 14,42%) concerne les méthodes de soin du bébé et de soin maternel. Ensuite, les analyses par Tri-croisés distinguent les types de conduites de retour au travail des travailleuses–mères en fonction des caractéristiques des sujets, surtout la caractéristique régionale et le statut de leur organisation. Quatre études de cas sont présentées pour illustrer et clarifier les modalités de retour en activité de travail. La dernière partie est consacrée à une discussion théorique de nos résultats et à une conclusion générale au regard du modèle d’analyse proposé.
• Une littérature pour réécrire le territoire
  Ce mémoire de recherche s’intéresse à la relation entre les festivals littéraires et le territoire à partir de La Fira Literal de Barcelone. Nous nous intéressons à la façon dont la Fira Literal (ré)inscrit dans l’espace la littérature comme une revendication identitaire. Il s’agit d’un événement éditorial mené par des maisons d’éditions indépendantes et librairies coopératives situées dans la plupart en Catalogne, mais venant aussi de l’État Espagnol. Depuis 2015, le festival se dédie à ce que l’on appelle « littérature radicale » et a comme principe l’économie solidaire, la création d’un réseau d’initiatives locales (du quartier, de la ville et de la région), ainsi que d’une rencontre pour les professionnels du livre.
• Les danses sociales en France sur les pistes du genre, à la recherche de nouvelles formes d'étreintes (2000-2022)
  Comment les danses sociales actuelles repensent les rapports de genre en France ? Donnent-elles à voir une perpétuité d'un modèle sexué et hétéronormé ? De façon plus générale comment travaillent-elles à redéfinir les relations de couple au XXIe siècle ? Pour répondre à cela, ce mémoire s'appuie sur des écrits socio-politiques sur le genre, sur la construction du féminin et du masculin dans des moments de la vie quotidienne tout en entremêlant des analyses de terrain de cours de danses sociales (queer ou non) en pratiquant des observations participantes.
• Habitopie : De l'utopie à la matérialité Une réflexion sur l'espace habitable qui normalise l'expérimental
  Nous assistons aujourd’hui à la réduction de toute qualité architecturale. La posture qui m’a donc permis de mener sur deux ans un processus de conception et une méthode de pensée, est : d’améliorer l’habitabilité du monde. Ce mémoire interroge une nouvelle manière d’habiter. Cet écrit, aura pour objectif de déconstruire l’imaginaire de l’espace habitable et de l’inscription pragmatique et pérenne de l’architecture. Les raisons qui ont motivé mon engagement quant au choix du sujet, reste lié à mon questionnement sur l’habitat. Habitopie : de l’utopie à la matérialité : une réflexion sur l’espace habitable qui normalise l’expérimentale, interroge une nouvelle manière d’habiter au travers d’une recherche sur la qualité d’usage d’un espace. Ce mémoire rationalise mes pratiques expérimentales, en expliquant la façon dont je m’approprie la notion de Michel.F (l’hétérotopie) dans le processus de conception. En tant que praticienne, le mot « design d’espace » regroupe pour moi un grand nombre d’activités (rénovation, aménagement d’intérieur, retail, décoration, architecture, agencement d’espace, paysagiste...) qui s’avère bien pratique pour ré- pondre aux problématiques tout en se forgeant une opinion sur la pratique.
• Rematérialiser par le sensoriel : le designer retail à la recherche d'une complémentarité entre l'espace de vente physique et en ligne
  Avec l'essor d'internet à la fin des années 90, de nombreux consommateurs se sont progressivement tournés vers les achats en ligne, entraînant la chute de certains types de magasins physiques et de petites entreprises, ce qui a affecté l'économie et provoqué l'exode vers les grandes villes. De plus, l'arrivée imprévisible de l'épidémie de COVID-19, a forcé une transition rapide vers les espaces de vente en ligne, changeant les habitudes et comportements des consommateurs. Toucher, tester, essayer, goûter et sentir les produits sont essentiels à l'expérience client. Durant cette période, le manque de proximité avec les marques, les produits, services et interactions humaines a soulevé des questions et des problèmes autour de l'avenir des espaces de ventes et l'évolution des nouveaux modes de consommation. L'énoncé du problème est de savoir comment le retail designer peut rematérialiser l'expérience sensorielle du client parcours au sein des espaces de vente physiques afin de créer un équilibre et une complémentarité avec les espaces de ventes en ligne.
• L’utilisation du langage chanté comme support de mémorisation des apprentissages en élémentaire
  Après une présentation de l'état des connaissances sur les liens entre chanson et mémorisation, je décris et analyse l'expérimentation que j'ai mise en place pour mesurer l'impact d'une chanson (utilisée pour la trace mémoire lors de l'institutionnalisation) comme support de mémorisation des apprentissages, dans une classe internationale d'élèves de 7/8 ans, en mathématiques. Je me suis principalement appuyée sur les résultats de Wallace (1994), selon lesquels les individus se rappellent mieux d'un texte lorsqu'il est chanté que lorsqu'il est parlé. En effet, une chanson possède des éléments de surface (rimes, structure prédéfinie etc.) sur lesquels il est facile de s'appuyer pour apprendre et se remémorer le texte. Les résultats de mon expérimentation vont dans le sens de ceux-ci : le demi-groupe ayant appris la leçon en chantant connaissait plus sa trace mémoire que le groupe ayant simplement rédigé la trace écrite. Le groupe test a aussi obtenu de meilleurs résultats aux "checkpoints" à court et à long terme. Les notes ont été meilleures tant dans les questions de définition (mémorisation pure) que d'application (transfert des connaissances). L'expérimentation a aussi montré que la motivation des élèves a grandement augmenté. Elle est certainement responsable - dans une mesure indéterminée - des meilleurs résultats des élèves.
• L'analyse des discours et modes de pensée d'une communauté festive en marge de la société : la politisation des individus en free party.
  Ce travail de recherche tente d'analyser les caractéristiques sociologiques et politiques de la population se rendant en free party. En partant tout d'abord d'un état des lieux général, qui revient sur l'histoire et les attributs de la free party, ce mémoire présente ensuite une étude sociologique quantitative appliquée aux teufeurs. Celle-ci, appuyée des écrits déjà publiés sur la free party, propose une analyse des enjeux socio-politiques de ce mouvement en se concentrant sur ses membres. L'étude cherche à connaitre le rapport des teufeurs à leur mouvement, mais aussi au reste de la société. Elle a pour but de comprendre si les teufeurs produisent des critiques spécifiques et homogènes sur des éléments constitutifs de notre société et si leur discours peut est relié à une conscientisation politique clairement identifiable. Finalement, elle aborde le rapport qu'entretiennent les teufeurs avec la politique partisane, en le comparant notamment avec le reste de la population française.
• Historiographie du Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne (1866 - 1914)
  Etude quantitative sur la pratique et l'écriture des sciences historiques par les savants du Tarn-et-Garonne, de la seconde moitié du 19e siècle à la Grande Guerre.
• Traduire et concevoir des territoires chromatiques : le tweed.
  A travers ce mémoire, j’ai souhaité m’intéresser à la relation territoire - couleur pour la conception textile, en particulier pour et par le Tweed. La création textile par le travail de la matière naturelle et de la coloration par la teinture végétale sont les deux grands domaines qui composent ma pratique. Je rêve d’avoir les yeux des autres pour pouvoir observer les paysages qu’ils ont vus. Ma recherche s’intitule « Traduire et concevoir des territoires chromatiques : le tweed », soulevant une grande question, Comment le tweed et ses motifs font-ils image du territoire ? Comment le tweed fait paysage ? Je suis passée par différentes phases de mon processus de création - recherche, des phases théoriques, d’autres pratiques exploratoires et par l’expérimentation. J’ai tout d’abord étudié les notions importantes concernant la méthodologie de traduction que j’ai lié au territoire comme la mémoire, la culture, la poïétique, l’interprétation et l’expérience ; en explorant des domaines variés tels que la linguistique, le théâtre ou encore l’anthropologie. Ceci m'a permis de mieux appréhender le territoire dans ma recherche et de le comprendre en tant que territoire chromatique. J’ai ensuite étudié divers modèles chromatiques ou sensoriels en lien avec le territoire comme ceux de Kobayashi, ou Lenclos mais également à partir du principe de géopoétique, ou du domaine de la parfumerie. J’ai ensuite interprété ces systèmes, je me les suis appropriés et je les ai appliqué aux paysages d’Ecosse et au Tweed pour développer ma recherche. Ces différentes étapes de recherche et création m’ont permis d’imaginer des systèmes de traduction des territoires écossais qui participent au processus de conception de projet. Ceci pouvant être utilisé dans différents domaines de création, produits, environnements, cosmétiques... et diverses pratiques.
• Matrimoines textiles et coloriels pour le design de gammes éco-conçues.
  Depuis que j’ai commencé mon parcours dans le textile et les couleurs, j’ai été guidée par des femmes qui m’ont transmis leur savoir, leur métier et leurs conseils dans ce domaine. Comment les savoir-faire textiles et coloriels de femmes de différentes cultures peuvent-ils réactualiser le phénomène de création ? Dans un premier temps, j’ai étudié différentes manières de transmettre un savoir-faire textile dans différentes cultures de sociétés archaïques, qui se retrouve à travers la récitation orale de contes et légendes et par l’observation du geste technique. Ces femmes s’inspirent de leur quotidien et des événements de la vie qu’elles symbolisent sur leurs textiles. Leur pratique textile est guidée par le rythme de la nature, ce qui m’a amenée à rechercher le rythme de récolte des plantes colorantes de mon propre territoire. J’ai créé un outil régi par le rythme des saisons afin de travailler en harmonie avec l’environnement. Cela me permet de créer des textiles pour les évènements marquants de la vie. Ils sont symbolisés par l’utilisation de plantes colorantes qui correspondent à ces évènements exceptionnels de la vie. C’est un processus créatif qui m’a permis de retranscrire le rythme de la nature et de la vie de manière poétique dans mes créations textiles. Ce modèle est donc adaptable pour différentes occasions de la vie comme la naissance d’un enfant, un mariage ou encore un anniversaire. Cela m’a permis d’avoir une ouverture sur une variété de projets et de type de travaux textiles différents.
• Les cultures du végétal comme représentations sensibles des visions du monde : échantillons, motifs et couleurs pour la conception de gammes.
  Nous sommes incapables d’éprouver de la neutralité face au règne végétal. Lorsque nous sommes en présence d’organismes vivants nos sens sont mis en exergue de différentes manières. A travers ce mémoire, j’ai essayé de comprendre par quels moyens les fleurs et les plantes développent notre sensibilité et comment les réactions affectives et physiques qu’elles engendrent, influencent la création textile et la création de gammes de couleurs et de motifs. J’ai analysé des archives textiles Persanes, Chinoises et Indiennes face aux conduites créatrices contemporaines inspirées du végétal, de l’histoire du textile et de mouvements artistiques. Ces références végétales représentent une manière de voir le monde par la création d’univers. Je retranscris ces visions du monde dans mes propres conduites créatrices par le biais de recherches de couleurs végétales et d’impressions de motifs naturels. Le centre de ma pratique est tourné autour d’un attrait pour le travail de la main et du geste et de l’expérimentation à partir des richesses que nous offrent la nature pour des productions plus naturelles. Ces études m’ont permises de comprendre que c’est par la perception que nos sens sont mis en exergue. Les couleurs, les formes, les mouvements, les rayons lumineux, le parfum des fleurs, les bruits,... issus des plantes, des fleurs et des jardins sont sources d’inspirations. J’ai réalisé par toutes ces études qu’il est possible d’imaginer une alternative à la création de couleurs pour l’industrie textile de la mode et de l’architecture d’intérieur. Pour résumer, j’ai tenté de montrer qu’en renouvelant nos manières de voir le monde végétal qui nous entoure, nous pouvons créer de nouvelles gammes de couleurs pour le design contemporain. Les plantes et les fleurs ont encore beaucoup à nous offrir pour la création.
• La conception d'immersion par la couleur comme processus de réconciliation entre l'individu et son environnement quotidien
  Le fossé entre l'individu et son environnement quotidien semble se creuser de plus en plus de plus en plus chaque jour. Des malaises et anxiétés naissent de l'expérience de l'environnement et se développent dans la vie quotidienne de l'individu. L'objectif principal de cet essai est de questionner le rôle de la couleur dans la formation de la relation entre l'individu et son environnement quotidien, et de trouver une solution pour pacifier cette relation à partir de la couleur. Je me suis inspirée des recherches d'Edward Twitchell Hall sur la proxémie afin d'étudier les distances qui régissent l'environnement quotidien. En cherchant des moyens de reconnecter l'individu avec son environnement quotidien, j'ai également étudié les caractéristiques immersives de la couleur à travers plusieurs dispositifs. La teinte, la luminosité et la saturation sont les échelles qui composent la couleur. Jouer sur les caractéristiques et l'organisation des couleurs, permet de perturber et de surprendre la perception humaine. La saturation en particulier est une clé dans la relation que l'individu entretient avec son environnement quotidien. Je soutiens que l'application de couleurs spécifiques dans des lieux situés peut troubler la perception de l'individu qui se promène dans ces espaces. La mise en place de couleurs immersives conduit une nouvelle lecture de l'espace et rompt la routine dépréciative que l'individu associe à son environnement quotidien. Ce processus lie également le design à une création située, plus proche des valeurs humaines et de l'émotion.
• Savoir-faire textiles de la mode et ouvrages de dames : une mythologie couleurs et matières pour le design textile contemporain.
  Dans ce mémoire j’ai étudié le lien entre les savoir-faire textiles et la mythologie: comment s’inspirer des légendes peut être une façon riche et sensée de créer, et comment les productions textiles créent des mondes imaginaires. Je me suis concentrée sur deux types de créateurs textiles : l’industrie de la mode et les dames plutôt âgées qui font des ouvrages de dames. Je les ai comparés avec l’intention de montrer qu’ils travaillent tous les deux avec un haut niveau d’exigence et une volonté d’émerveillement. Il était important pour moi d’enquêter et de m’immerger dans ces mondes, c’est pourquoi j’ai fait des stages dans des ateliers de métiers d’arts et j’ai rencontré une dame qui m’a appris la dentelle aux fuseaux. Dès lors, ma recherche s’est appuyée sur des témoignages autant qu’elle s’est nourrie d’analyses théoriques d’auteurs et de mythes grecs. Il est alors apparu que les mythes sont des références précieuses et fertiles pour les créateurs textiles car ils regorgent d’indications couleurs et matières. Il semble aussi que le textile soit le meilleur endroit pour produire des mythes et des spectacles magiques. C’est la voie d’excellence pour montrer une idée de la beauté idéalisée et romancée. Mon mémoire a révélé que c’est principalement possible car le textile est le seul domaine du design qui n’est pas contraint par des objectifs fonctionnels et pratiques. Ainsi, je peux dire à l’issue de cette étude que contes et fictions donnent une délicatesse et une grande poésie à la production textile. L’industrie de la mode et les dames passionnées sont les garantes des valeurs oniriques que le textile doit conserver pour rester extra-ordinaire.