Histoire des femmes et des hommes de la Résistance incarcéré·e·s à la Prison Saint-Michel de Toulouse, de 1940 à nos jours
- Peti-Jean, Olivia (2024)
Mémoire
Accès libre
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- Histoire des femmes et des hommes de la Résistance incarcéré·e·s à la Prison Saint-Michel de Toulouse, de 1940 à nos jours
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- History of women and men incarcerated at the Saint-Michel remand center in Toulouse (from 1940 to nowadays)
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- 4 juillet 2024
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- Histoire des femmes
- Genre
- Prison
- Résistance
- Seconde Guerre mondiale
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- History of women
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« J’ai par exemple assisté quand les troupes d’Hitler sont rentrées à Vienne, et qu’il y avait des milliers, des milliers, des milliers de gens qu’on a fait venir de partout d’Autriche, [et que,] j’étais dans cette foule pour écouter, et quand c’était terminé je m’étais mis sur un banc, et j’ai pleuré. Et puis un monsieur s’est assis à côté de moi, m’a demandé pourquoi je pleure, je lui ai répondu : “mais vous voyez pas ? Ça veut dire la guerre. Parce qu’il s’arrêtera pas. Il va aller plus loin.” Il était très étonné que si jeune, j’avais une opinion comme cela mais il m’a répondu : “Mais surtout ne le dites pas, à personne.” » Le 12 mars 1938, Mélanie Volle est témoin de l’arrivée d’Hitler et des troupes de la Wehrmacht à Vienne, avant l’annexion de son pays à l’Allemagne nazie. Par l’usage de la force, le dirigeant allemand impose son pouvoir et son ordre. Mélanie Volle voit son pays plonger dans le nazisme. À 18 ans, elle résiste face au nouvel ordre établi.
L’histoire de Mélanie Volle est commune à tant d’autres personnes soumises à l’oppression nazie. Dès juin 1940 et le début de la collaboration entre la France, dirigée par Pétain, et l’Allemagne hitlérienne, la prison Saint-Michel de Toulouse devient un outil d’enfermement pour la mise à l’écart des opposant·e·s et membres de la Résistance, et ce durant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale. Ces femmes et ces hommes incarcéré·e·s à la maison d’arrêt toulousaine présentent des vies et destins divers, mais partagent pourtant toutes et tous un point commun : le désir puissant de combattre et de vaincre l’oppresseur vichyste et nazi. L’étude qui suit éclaire l’histoire et le parcours de ces femmes et de ces hommes, né·e·s dans le Midi, ailleurs en France ou à l’étranger, détenu·e·s à la prison Saint-Michel de Toulouse au cours de la Seconde Guerre mondiale.
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« J’ai par exemple assisté quand les troupes d’Hitler sont rentrées à Vienne, et qu’il y avait des milliers, des milliers, des milliers de gens qu’on a fait venir de partout d’Autriche, [et que,] j’étais dans cette foule pour écouter, et quand c’était terminé je m’étais mis sur un banc, et j’ai pleuré. Et puis un monsieur s’est assis à côté de moi, m’a demandé pourquoi je pleure, je lui ai répondu : “mais vous voyez pas ? Ça veut dire la guerre. Parce qu’il s’arrêtera pas. Il va aller plus loin.” Il était très étonné que si jeune, j’avais une opinion comme cela mais il m’a répondu : “Mais surtout ne le dites pas, à personne.” » Le 12 mars 1938, Mélanie Volle est témoin de l’arrivée d’Hitler et des troupes de la Wehrmacht à Vienne, avant l’annexion de son pays à l’Allemagne nazie. Par l’usage de la force, le dirigeant allemand impose son pouvoir et son ordre. Mélanie Volle voit son pays plonger dans le nazisme. À 18 ans, elle résiste face au nouvel ordre établi.
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"I, for example, witnessed when Hitler's troops entered Vienna, and there were thousands, thousands, thousands of people who had been brought from all over Austria, and I was in that crowd to listen. When it was over, I sat on a bench and cried. Then a man sat next to me and asked why I was crying. I replied, 'Can't you see? It means war. Because he won't stop. He will go further.' He was very surprised that someone so young had such an opinion, but he replied, 'But above all, don't tell anyone.'" On March 12, 1938, Mélanie Volle witnessed the arrival of Hitler and the Wehrmacht troops in Vienna, before the annexation of her country to Nazi Germany. Through the use of force, the German leader imposed his power and order. Mélanie Volle saw her country plunge into Nazism. At 18, she resisted the new order.
Mélanie Volle's story is common to so many others subjected to Nazi oppression. From June 1940 and the beginning of the collaboration between France, led by Pétain, and Hitler's Germany, the Saint-Michel prison in Toulouse became a tool for the incarceration of opponents and members of the Resistance throughout the duration of the Second World War. These men and women incarcerated in the Toulouse prison have diverse lives and destinies but all share one common point: the powerful desire to fight and defeat the Vichy and Nazi oppressors. The following study sheds light on the history and journey of these men and women, born in the South, elsewhere in France, or abroad, detained at the Saint-Michel prison in Toulouse during the Second World War.
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"I, for example, witnessed when Hitler's troops entered Vienna, and there were thousands, thousands, thousands of people who had been brought from all over Austria, and I was in that crowd to listen. When it was over, I sat on a bench and cried. Then a man sat next to me and asked why I was crying. I replied, 'Can't you see? It means war. Because he won't stop. He will go further.' He was very surprised that someone so young had such an opinion, but he replied, 'But above all, don't tell anyone.'" On March 12, 1938, Mélanie Volle witnessed the arrival of Hitler and the Wehrmacht troops in Vienna, before the annexation of her country to Nazi Germany. Through the use of force, the German leader imposed his power and order. Mélanie Volle saw her country plunge into Nazism. At 18, she resisted the new order.
Citation bibliographique
Peti-Jean, Olivia (2024), Histoire des femmes et des hommes de la Résistance incarcéré·e·s à la Prison Saint-Michel de Toulouse, de 1940 à nos jours [Mémoire]