Les bases de la science ouverte

Qu’est-ce que la Science Ouverte

La science ouverte est la diffusion sans entrave des publications et des données de la recherche. Elle s’appuie sur l’opportunité que représente la mutation numérique pour développer l’accès ouvert aux publications et – autant que possible – aux données de la recherche.

La science ouverte vise à construire un écosystème dans lequel la science est plus cumulative, plus fortement étayée par des données, plus transparente, plus rapide et d’accès plus universel.

La science ouverte induit une démocratisation de l’accès aux savoirs, utile à la recherche, à la formation, à l’économie, à la société.

La science ouverte a pour objectif de faire sortir la recherche financée sur fonds publics du cadre confiné des bases de données fermées. Elle réduit les efforts dupliqués dans la collecte, la création, le transfert et la réutilisation du matériel scientifique. Elle augmente ainsi l’efficacité de la recherche.

La science ouverte favorise également les avancées scientifiques (lien), particulièrement les avancées imprévues, ainsi que l’innovation, les progrès économiques et sociaux, en France, dans les pays développés et dans les pays en développement.

Enfin, la science ouverte constitue un levier pour l’intégrité scientifique et favorise la confiance des citoyens dans la science. Elle constitue un progrès scientifique et un progrès de société .

Source : Plan national pour la Science Ouverte, https://www.ouvrirlascience.fr/plan-national-pour-la-science-ouverte, (consulté le 18 février 2022).

Une dynamique au niveau national et international

Le mouvement de la Science Ouverte est soutenu au niveau national et européen.

En France :

Le Comité national pour la science ouverte (CoSo) assure la mise en œuvre d’une politique de soutien à l’ouverture des publications et des données de la recherche. Il rassemble plus de 200 expert·e·s réparti·e·s au sein de différents groupes de travail.

Le CoSo a mis en place un site, Ouvrir la science, qui permet d’être informé des dernières actualités autour de la science ouverte.

En juillet 2018, Frédérique Vidal annonce le lancement du premier Plan national pour la science ouverte (PNSO1), structuré en 3 axes :

  • 1. Généraliser l’accès ouvert aux publications.
  • 2. Structurer et ouvrir les données de la recherche.
  • 3. S’inscrire dans une dynamique durable, européenne et internationale.

En juillet 2021, un bilan de ce premier plan a été publié mettant en avant les différentes actions réalisées :

  • Le Fonds national pour la science ouverte a été créé et a lancé deux appels à projets.
  • Des moyens conséquents ont été déployés pour renforcer et pérenniser l’archive ouverte nationale HAL.
  • L’Agence nationale de la recherche (ANR) et d’autres agences de financement demandent désormais l’accès ouvert aux publications et la rédaction de plans de gestion des données (PGD) pour les projets qu’elles financent.
  • La fonction d’administrateur·rice ministériel·le des données de la recherche a été créée et un réseau est en cours de déploiement dans les établissements.
  • Plusieurs guides et recommandations pour mettre en pratique la science ouverte dans le quotidien de la recherche ont été publiés.
  • Une vingtaine d’universités et d’organismes de recherche s’est dotée d’une politique de science ouverte.
  • La France a largement accru sa présence dans les instances européennes et internationales.

En juillet 2021, la France adopte un deuxième Plan national pour la science ouverte (PNSO2), structuré en 4 axes :

  • 1. Généraliser l’accès ouvert aux publications.
  • 2. Structurer et ouvrir les données de la recherche.
  • 3. Ouvrir et promouvoir les codes sources produits par la recherche.
  • 4. Transformer les pratiques pour faire de la science ouverte le principe par défaut.

Ce nouveau plan « définit des engagements renouvelés pour construire une science plus solidement étayée et reproductive, plus efficace et cumulative, plus transparente et accessible pour les citoyens et les acteurs économiques et sociaux ».

En Europe le Plan S de la cOAlition S :

 

Ce plan est une initiative de cOAlition S, consortium d'agences et d'organisations de financement de la recherche, qui vise à accélérer la transition vers un accès libre et immédiat aux résultats de la recherche scientifique. Le consortium cOAlition S comprend des agences nationales européennes (ANR pour la France), la commission européenne (Horizon Europe), des organisations internationales (OMS) et des fondations caritatives (Wellcome Trust, Bill & Melinda Gates Fundation, etc.) A partir de 2021, toutes les recherches financées par des fonds publics ou privés du consortium cOAlition S devront être publiées sans embargo sur des plateformes en libre accès (comme HAL), ou dans des revues open access. Les 10 principes sont les suivants  :

  1. Les auteurs conservent - sans restrictions - les droits d'auteur sur leurs publications, qui doivent être publiées sous une licence ouverte telles que Creative Commons (CC-BY); la licence appliquée doit dans tous les cas remplir les exigences de la Déclaration de Berlin.
  2. Les membres de la coalition établissent des critères et prérequis robustes à propos de la conformité du libre accès des revues et des plates-formes.
  3. Ils incitent à la création de revues et plates-formes en libre accès conformes, là où elles n'existent pas encore.
  4. Les frais de publication (APC) sont payés par les bailleurs de fonds ou les universités, non par les chercheurs individuels. « Il est reconnu que tout scientifique devrait pouvoir publier ses travaux en Open Access ».
  5. Ces frais de publication doivent être normalisés et plafonnés (en Europe).
  6. Les universités, les organismes de recherche et les bibliothèques doivent harmoniser leurs politiques et stratégies, pour assurer la transparence.
  7. Le Plan S s'applique à tous les types de publications savantes, mais pour les livres ou monographies, le délai pourra être prolongé au-delà de 2021.
  8.  Les revues en libre accès "hybrides" ne sont pas compatibles avec le principe-clé.
  9.  Les membres de la coalition doivent surveiller et sanctionner la conformité avec le plan.
  10. Les membres de la coalition s'engagent à évaluer les travaux de recherche lors des processus d'attribution de financements en se basant sur la valeur intrinsèque des travaux et non sur la revue dans laquelle ils ont été publiés et son facteur d'impact

La Science Ouverte à l’UT2J

Engagée dans cette démarche dès 2008, l'UT2J a ouvert en 2011 un portail de dépôt HAL UT2J. En 2022, ce sont déjà plus de 25 383 publications en texte intégral et plus de 28 179 notices bibliographiques qui sont ainsi accessibles.

En 2014, un groupe de travail « Open Access UT2J » adossé à la Commission Recherche a été créé. Son objectif est de constituer un espace de réflexion autour du recensement, de la visibilité de la production scientifique de l’établissement en libre accès (accès pérenne). Il travaille aux côtés de la Commission Recherche pour faire progresser la diffusion et le partage des résultats de recherche des laboratoires, de manière ouverte. Ce groupe de travail a évolué en 2018 afin de de prendre en compte l’ensemble des aspects liés à la Science Ouverte : l’édition scientifique privée et publique, l’ensemble des outils et plateformes de diffusion de la recherche (archives ouvertes, réseaux sociaux de recherche, …), les données de la recherche et les aspects liés à l’identité numérique et aux identifiants.

Le travail de ce groupe de travail a donné lieu à plusieurs actions :

Charte pour la science ouverte de l’UT2J

L'établissement a adopté une politique pour la science ouverte portée par la Commission Recherche dont les objectifs figurent dans la charte pour la science ouverte UT2J (signée en septembre 2019). Alignée avec les politiques nationales (Plan National pour la Science Ouverte) et européenne (Plan S) en faveur de la science ouverte, elle a notamment pour ambition que soit progressivement diffusé en libre accès l’ensemble des publications scientifiques de l'établissement en texte intégral sur le portail HAL de l'établissement.

SpirHAL : connecteur HAL/KSUP

Ce connecteur open source permet d’afficher automatiquement et de manière dynamique les documents d’un chercheur déposés sur HAL (avec texte intégral) directement sur sa page individuelle sur le site web du laboratoire. L’interface d’administration permet également au chercheur de vérifier la complétude des métadonnées de ses dépôts dans HAL. Le GTSO accompagne le déploiement de SpirHAL.

Données de la recherche

Le groupe « données de la recherche » réfléchit aux enjeux spécifiques des données issues de projets de recherche.

Préconisations du groupe :

  • informer sur la question du partage des données dans le cadre de projet financé
  • préconiser des plateformes de diffusion dans le cadre du Plan National pour la Science Ouverte (PNSO) : "Les chercheurs seront invités à déposer les données dans des entrepôts de données certifiés, dont la gouvernance et les règles de propriété intellectuelle seront conformes aux bonnes pratiques"
 

En 2021, la Commission Recherche a décidé d’amplifier ces actions, de les rendre plus visibles et pour cela de mettre en place un comité de pilotage composé de l’ensemble des parties prenantes. Il a pour fonction d’orienter la politique de l’UT2J en la matière. Ce dispositif se compose :

  • d’un comité de pilotage qui élabore les orientations stratégiques et définit les moyens nécessaires à leur mise en œuvre
  • d’un comité opérationnel Données de la Recherche
  • d’un comité opérationnel Archives Ouvertes
  • d’un comité opérationnel Edition Ouverte